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Tribunes
"La concurrence a du plomb dans lâEUR(TM)aile"
29/12/2007 | 1
min
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par Kira Mitrofanoff

Les Français doivent-il se réjouir du mariage annoncé d’Air France-KLM avec Alitalia? Le 21 décembre, le conseil d’administration de la compagnie italienne a fait valoir sa préférence pour un rapprochement avec le groupe présidé par Jean-Cyril Spinetta. Une union que le gouvernement de Romano Prodi validera ou non d’ici la mi-janvier, l’Etat italien détenant 49,9% d’Alitalia.
A terme, trois grandes alliances devraient dominer le ciel européen: British Airways probable alliée de l’espagnole Iberia, Lufthansa et sa filiale helvétique Swiss et Air France-KLM mariée à Alitalia.

Hasard du calendrier, le même jour, la compagnie franco-néerlandaise a annoncé qu’elle était destinataire d’une “communication de griefs“ envoyée par Bruxelles qui soupçonne l’existence d’un cartel dans le fret aérien en Europe. Cette enquête sur des pratiques anticoncurrentielles présumées vise également SAS, Lufthansa et Japan Airlines qui a provisionné 70 millions d’euros dans ses comptes en vue d’une possible amende. En septembre 2006, Lufthansa et Swiss avaient déjà versé 85 millions de dollars aux autorités américaines, qui les soupçonnaient d’une entente sur les surcharges carburant, afin de mettre fin aux poursuites.

Cet été, British Airways a dû payer 300 millions de dollars aux Etats-Unis, en plus d’une autre amende de 166 millions en Angleterre, après que Virgin Atlantic eut vendu la mèche sur ces pratiques illégales. Plus récemment, Ryanair a porté plainte à Bruxelles contre Air France et Lufthansa, arguant que les deux compagnies rivales avaient augmenté leurs tarifs le même jour, à quelques heures d’intervalle.

Si le délit n’est pas prouvé, un simple détour sur internet permet de mesurer combien l’avion reste cher pour le voyageur lambda assis dans les rangées arrières de l’appareil. A quatre mois des vacances de Pâques, un aller-retour Paris-Le Caire sur Air France ne vaut pas moins de 1.479 euros en classe éco ! Pour Point à Pitre, il faut compter 1.635 euros. Et 1.978 euros pour Mexico. S’il veut payer moitié moins cher, le “non frequent flyer“ devra faire escale à Madrid en volant sur Iberia ou encore emprunter une compagnie liée à un tour-opérateur comme Corsair.

Le rachat d’Alitalia devrait renforcer la part de marché d’Air France-KLM qui atteint déjà 27% en Europe. Cette puissance se traduit dans les comptes de la compagnie pour le plus grand bonheur des actionnaires. En revanche, les récents mouvements sociaux des salariés témoignent d’une certaine frustration en interne. Quant aux voyageurs occasionnels, ils empruntent de plus en plus sur les compagnies low-cost comme easyJet et Ryanair. Mais seulement dans le ciel européen et autour du bassin méditerranéen. Pour le reste du monde, il faudra encore attendre.



Kira Mitrofanof est rédacteur en chef adjoint à Challenges

29/12/2007 | 1
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