
Mohamed Douagi, président-directeur général de l'Office national de la famille et de la population, a annoncé ce lundi 10 mars 2025 que la Tunisie atteint un taux de couverture de 97 % pour son calendrier vaccinal, se positionnant ainsi parmi les meilleurs pays au monde en matière de vaccination.
Intervenant sur Jawhara FM, il a rappelé que le vaccin contre le papillomavirus, responsable du cancer du col de l'utérus, est disponible depuis 2006, et que plus de 500 millions de doses ont déjà été administrées à travers le monde. Ce recul permet aujourd'hui d'évaluer son efficacité et son impact.
« Ce virus est extrêmement répandu, touchant 80 % de la population. Il peut être à l'origine de plusieurs formes de cancers, notamment celui du col de l'utérus. En Tunisie, environ 400 nouveaux cas sont enregistrés chaque année, avec trois décès chaque semaine. Malheureusement, ce cancer est souvent diagnostiqué tardivement, à un stade avancé. C'est pourquoi la vaccination est essentielle. Elle est administrée aux jeunes âgés de 11 à 14 ans pour assurer une meilleure protection contre le virus. En Tunisie, nous avons choisi de vacciner les filles en sixième année primaire », a précisé Mohamed Douagi.
La Tunisie a acquis cent mille doses de vaccin contre le papillomavirus à un coût unitaire d’environ quinze dinars. La vaccination, qui sera entièrement gratuite pour les jeunes filles, se déroulera dans les écoles primaires ainsi que dans les 2200 centres de santé de base. La campagne débutera en avril, suivie d’une seconde session en mai.
Le ministère de la Santé a expliqué que cette initiative permettra de vacciner les élèves de sixième année primaire durant les mois d’avril et mai. Par ailleurs, les filles âgées de douze ans et non scolarisées pourront recevoir leur dose dans les dispensaires dès le mois d’avril.
L’objectif de cette campagne est d’atteindre une couverture vaccinale de 90 % des filles âgées de quinze ans d’ici 2030, afin de réduire significativement les cas de cancer du col de l’utérus en Tunisie.
Toutefois, l’annonce de l’intégration de ce vaccin dans le calendrier national a suscité certaines réactions, notamment la diffusion de théories complotistes infondées. Des rumeurs mettant en doute la sécurité et l’efficacité du vaccin ont circulé, alimentant les craintes d’une partie de la population.
En réponse, les autorités sanitaires ont fermement démenti ces allégations en s’appuyant sur des données scientifiques rigoureuses. Elles ont rappelé que le vaccin est non seulement sûr, mais aussi hautement efficace pour prévenir ce type de cancer.
M.B.Z

