La première ombrière solaire photovoltaïque pour la recharge de véhicule électrique a été inaugurée, vendredi 8 septembre 2023, à l'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie (ANME).

Étaient notamment présents à cette inauguration, la cheffe de cabinet du ministère de l’Industrie Ahlem Béji, le directeur général de l'électricité et des énergies renouvelables au ministère de l'Industrie Belhassen Chiboub, le DG de l'ANME Fathi Hanchi, le chef de projet Abdelhamid Gannouni et président directeur général de Helios Cars, le distributeur général de BYD (Build Your Dreams) pour la Tunisie, Rafik Ben Ayed.

Il s’agit d’un projet pilote initié par l’agence et visant à promouvoir la mobilité électrique. Le projet est réalisé dans le cadre d’un PPP, où des entreprises tunisiennes ont fait don de certains composants, comme Helios Cars, le distributeur général de BYD (Build Your Dreams) pour la Tunisie, qui a fourni gratuitement la borne de recharge.

Concrètement, cette ombrière est composée d’une station photovoltaïque de trois kilowatts-crête (kWc), d’une borne de recharge courant continu (AC) délivrant 22 kilowatts (kW), d’un onduleur hybride et de batteries de stockage d’une capacité de dix kilowattheures (kWh).

Le véhicule dispose d’une autonomie de 400 kilomètres (Km) mais les besoins de l’agence ont été évalués à 70 Km par jour, en comparaison les besoins moyens du Tunisien sont estimés à 50 Km/jour. Pour une recharge d’appoint de 20%, il suffit de brancher le véhicule 15 minutes à la borne, qui peut accueillir deux véhicules en même temps.

Et, s’il n’y a pas de véhicules à charger, les panneaux chargent les batteries qui permettront des recharges nocturnes des véhicules, sinon le surplus est injecté dans le réseau électrique de la Steg.

Ainsi, l’objectif est de tester une nouvelle solution de recharge de véhicule électrique car charger à partir du réseau électrique alors que 98% des ressources proviennent de sources énergétiques fossiles est une aberration en soi. Cette solution innovante permet de charger un véhicule à travers l’énergie solaire qui est une énergie gratuite et propre, ce qui est plus compatible avec l’esprit de la mobilité électrique.

Dans une déclaration à Business News, Abdelhamid Gannouni a indiqué que le suivi de ce projet sera assuré, puis les résultats partagés pour montrer les gains résultant d’une telle expérience. Il se pourrait même que l’agence aille plus loin en proposant des mécanismes de financement pour cette solution pour les établissements ou particuliers intéressés.

Dans une seconde étape, l’ANME compte acquérir d’autres véhicules électriques. Mais, idéalement, et ce qui serait intéressant c’est de calquer l’expérience pour les flottes captives comme celles de la Steg, la Poste tunisienne et Tunisie Telecom.

Notons qu’un panneau photovoltaïque de trois kWc coûterait entre 7.000 et 9.000 dinars. Mais cet investissement sera rentabilisé au bout de deux ans et demi à trois ans, nous explique M. Gannouni, car au lieu de rouler pour 2,5 dinars par litre d’essence, le bénéficiaire va rouler à zéro dinar.

Pour Rafik Ben Ayed, la mobilité électrique est très importante et offre beaucoup d’avantages à la Tunisie, surtout que le pays est ensoleillé tout au long de l’année, que le soleil n’est pas agressif pour les panneaux photovoltaïques et que la Tunisie manque d’énergie fossile.

Il a rappelé que BYD est parmi les cinq premiers constructeurs de voitures dans le monde et un des acteurs mondiaux principaux de la mobilité électrique. Le constructeur dispose de 100.000 ingénieurs dédiés à la R&D dans le domaine de la mobilité électrique.

I.N