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Tarak Ben Ammar trône sur le cinéma français
20/12/2007 | 1
min
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Le grand cinéaste tunisien, Tarak Ben Ammar vient de racheter les laboratoires de développement de films Eclair. Un nouveau coup de maître de la part de cet homme d’affaires tuniso-français puisque ces laboratoires historiques vont lui permettre désormais de détenir un réseau paneuropéen et de se poser en vrai concurrent devant les majors américians du film !

Pour 13 millions d’euros, l’homme d’affaires et cinéaste Tarak Ben Ammar a racheté mercredi 19 février l’ensemble des parts dans les laboratoires historiques de développement de films Eclair. Une opération qui lui permet désormais d’être propriétaire de l’ensemble des laboratoires cinématographiques français : Eclair, LTC, GTC, LNF, Duran Duboi, Scanlab, SIS, Ciné-Stéréo et Acousti.
L’ensemble de ces sociétés cinématographiques totalise un chiffre d'affaires de 160 millions d'euros et un effectif de 820 salariés.
Cet achat risque fort de faire un grand bruit dans le milieu du cinéma français. En février dernier, Ben Ammar a acheté déjà 43% d'Eclair auprès des fondateurs, la famille Dormoy. A l’époque, l’acquisition a fait un grand bruit et on voyait mal cette « intrusion » tunisienne dans un milieu assez fermé. En rachetant mercredi les 57% qui lui manquaient, il ne manquera certainement pas d’attirer les critiques les plus violentes et l’appel à une protection de la « culture française » de cette main mise étrangère. Prenant les devants, Tarak Ben Ammar a fait appel à Bertrand Dormoy à le rejoindre pour le conseiller dans le cadre de l'organisation du nouvel ensemble. Interrogé par l’AFP, Ben Ammar a indiqué : « J'ai racheté des laboratoires qui étaient au bord du dépôt de bilan, j'ai investi 50 millions d'euros sur cinq ans pour les renflouer et les préparer au numérique et j'ai sauvegardé l'emploi. Ce rapprochement permettra à des entreprises "bénéficiaires pour la première fois cette année", de mieux négocier avec leur fournisseur, l'Américain Kodak, le prix de la pellicule qui représente "50% de leurs coûts. Elle permettra aussi aux laboratoires d'être plus forts face à leurs clients, les sociétés de production de films qui ont laissé une ardoise de "30 millions d'euros d'impayés" ces six dernières années »
Les premières réactions ne se sont pas fait attendre. Mercredi, déjà !, Christine Albanel, ministre française de la Culture, s'est émue selon l’AFP, de cette "opération de concentration", annonçant qu'elle s'entretiendrait "très prochainement" avec M. Ben Ammar des conséquences de celle-ci sur la filière du cinéma. "Nous avons prévu de nous voir en janvier", a indiqué le cinéaste.
De leur côté trois organisations françaises d'auteurs, réalisateurs et producteurs de cinéma, l'ARP, la SACD et la SRF, se sont inquiétées des éventuelles conséquences sociales de l'opération.
"Je suis un homme de cinéma, pas un banquier ni un spéculateur, je gère ces sociétés en bon père de famille et j’investis sur le long terme", a répondu M. Ben Ammar en rejetant ces inquiétudes.

Outre ces sociétés françaises, l’homme d’affaires a de grandes activités audiovisuelles en Italie dont certaines en association avec l’ancien Président du Conseil Silvio Berlusconi. Des investissements fort porteurs. Rien que sa holding Holland, et son bouquet de chaînes télé, a dégagé en 2006 des bénéfices de l’ordre de 237 millions d’euros. Et comme en France, il continue ses acquisitions italiennes. Il y a quelques jours, il a acheté pour 85 millions d’européens 75% d'Eagle Pictures, le premier distributeur indépendant italien. Il s’intéresse également à l’achat de sociétés en Scandinavie, en Allemagne, en Espagne, en Grande Bretagne et même au Canada où il possède 15% de la société Alliance.
En fait, la véritable ambition de Tarak Ben Ammar est de concurrencer les majors américains qui contrôlent 70% du marché de distribution européen. Il vise donc les 30% qui restent et qui sont partagés par l’ensemble des acteurs européens. Désormais, le Tuniso-français figure en tant qu’acteur principal et incontournable dans ce paysage. A 58 ans, il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin d’autant plus qu’il a bâti sa carrière quasiment à partir de rien lorsqu’il a émigré aux Etats-Unis dans les années 70.
Rappelons que parmi ses films produits, on retrouve les mythiques Hannibal, Star Wars, Femme Fatale, Last legio, Pirates, etc.






Lisez la Biographie de Tarak Ben Ammar

20/12/2007 | 1
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