N'avez-vous pas trouvé un lien entre la cybersécurité et les méthodes utilisées par les bergers à Tazarka pour protéger leur cheptel du vol ?
A vous tout seul, vos projets renfloueraient le budget de l'état Tunisien pour 10 ans, bonne continuation.
Après des études en informatique appliquée à l’ISG de Tunis (Institut Supérieur de Gestion), le jeune Omar Yaakoubi accède à la prestigieuse université Californienne, Stanford, où pendant plus de deux ans il effectuera un master en « Strategic innovation & entrepreneurship ». De retour à Tunis, il monte « barac », une entreprise spécialisée dans la cybersecurité, avec Mehdi Ben Hamden l’un de ses « copains » de fac.
Deux ans plus tard, en 2017, barac, emploie plus de 20 personnes et génère un chiffre d’affaires de plus d’un million d’euros par an. En ce mois de septembre, l’entreprise, désormais basée à Londres au Royaume-Uni, participera à une levée de fonds. Ces fondateurs espèrent atteindre les 5MD.
Lorsqu’on pose une question à Omar Yaakoubi, la réponse est toujours formulée rapidement et avec des mots qui ne laissent aucune ambiguïté. Cet excellent orateur de 31 ans, très pris, passe aujourd’hui son temps entre Tunis, Londres et les pays où il espère décrocher de nouveaux contacts. Il fait partie de ces personnes qui vivent en « avance-rapide », en totale adéquation avec le monde qui les entoure et très loin du « Tunisian Way of life ».
A l’aise avec les langues, ce polyglotte et bon orateur, insiste lors de son interview : « la partie recherche et développement de barac se trouve ici à Tunis et notre quartier général est à Londres, j’y vais d’ailleurs ce dimanche ».
« Pour nous, être à Londres est essentiel car nous travaillons dans un secteur très sensible : la sécurité informatique. Vendre nos solutions à partir de Tunis n’est tout simplement pas possible, c’est une question de confiance ! », explique-t-il lors de son interview avec Business News.
Parlant du cœur de son activité M. Yaakoubi dit : « Nous concevons des solutions sécuritaires pour les banques et les opérateurs téléphoniques à partir d’algorithmes d’Intelligence artificielle et d’analyse comportementale. Nous sommes dans la détection en temps réel d’attaques informatiques ainsi que de fraudes. Avant, les solutions employées par nos clients détectaient les anomalies tous les 100 à 150 jours, nos solutions leurs permettent actuellement, une détection en temps réel ou presque. Nous proposons donc une nouvelle génération de cyberprotection ».
A part le problème de confiance, le jeune entrepreneur confie qu'en Tunisie le marché est très peu développé, « dans le sens où même si nous avons une solution viable à proposer pour un problème précis, nous ne pouvons pas la tester par manque de clients. Aux USA ou en Israël, pays leaders dans le domaine, la question ne se pose pas ! Les entreprises deviennent grandes au sein de leur écosystème avant de s’internationaliser, elles ont tout ce qu’il leur faut pour grandir et se développer dans leur pays d’origine ».
Lorsqu’il a démarré sa start-up, Omar Yaakoubi opérait dans le conseil et l’analyse de données liées à la sécurité informatique. Avec le temps, en compagnie de ses associés, ils se sont rendus compte que le futur du secteur résidait dans l’analyse instantanée et « c’est à cet instant précis que « barac » a évolué vers l’intelligence artificielle ».
Avec « Barclays » ou encore « Orange Telecom » comme clients, l'entreprise prend aujourd’hui son envol. « Nous sommes en test avec de grosses entreprises en Europe », confie-t-il.
Pour son développement, les dirigeants de barac ont intégré en 2016 le plus grand Accélérateur au monde : Techstars.
Toujours dans la phase de démarrage, Omar Yaakoubi explique que son entreprise faisait du conseil, ce qui lui a permis d’avoir assez de fonds pour lancer la plateforme. « Au début, nous avons dû travailler avec des entreprises qui utilisaient notre plateforme pour très peu.
Lorsque nous avons été acceptés dans le programme de Techstars nous avons obtenu des fonds supplémentaires (à peu près 220 mille dollars), ce qui nous a permis de nous développer plus encore ».
A la question : « Si vous deviez décrire le « gap » qui existe entre l’ISG et Stanford en deux phrases que diriez-vous ? », l’entrepreneur répond : « En Tunisie les études sont théoriques, aux Etats-Unis, elles sont presque exclusivement pratiques ». Il ajoute qu’on Tunisie les gens ne savent pas ce que c’est que de travailler en équipe.
Quant au futur de son entreprise, M. Yaakoubi a les idées claires. Pour lui, il y a aujourd’hui dans le monde un problème avec le traitement de données cryptées. « C’est sur ça que nous sommes en train de travailler. Avec Cisco Système nous sommes les deux seules entreprises dans le monde à offrir des solutions ! » dit-il fièrement.
Le 31 août 2017, jour de rentrée scolaire en Russie, le président russe, Vladimir Poutine a parlé aux jeunes de la nation. Dans son discours, le chef d’Etat surprend tout le monde avec des mots sans équivoque : «L'intelligence artificielle représente l'avenir non seulement de la Russie, mais de toute l'humanité. En ce domaine, il y a des opportunités colossales et des menaces qui sont difficiles à prévenir aujourd'hui. Celui qui deviendra le leader dans ce domaine sera le maître du monde. Et il n'est pas souhaitable que ce pouvoir soit concentré entre les mains d'une seule personne. Donc, si nous sommes les leaders dans ce domaine, nous partagerons ces technologies avec le monde entier, comme nous partageons aujourd'hui les technologies atomiques, les technologies nucléaires ».
« Ceci est totalement vrai, réagit Omar Yaakoubi, ceux qui contrôleront le Data et l’Intelligence Artificielle, contrôleront le monde ! c'est ça le futur ! Malheureusement, dans ce domaine, la Tunisie n’existe pas ! ».
Pour arriver à avoir une place dans le secteur, Omar Yaakoubi évoque une collaboration public-privé « en Israël c’est l’armée qui a fait le secteur et donc si l’Etat tunisien ne comprend pas ça, cela serait difficile de créer quelque chose en Tunisie. L’Etat doit intervenir pour donner des projets innovants aux start-ups. Je comprends néanmoins que la cybersécurité soit un sujet sensible, ici comme ailleurs ».
Aux jeunes Tunisiens qui se lancent, M. Yaakoubi conseille un démarrage dans un écosystème international. « A l’Etat, il ne faut pas demander de l’argent mais des projets ! », a-t-il conclu.
Sofiène Ahres
Après des études en informatique appliquée à l’ISG de Tunis (Institut Supérieur de Gestion), le jeune Omar Yaakoubi accède à la prestigieuse université Californienne, Stanford, où pendant plus de deux ans il effectuera un master en « Strategic innovation & entrepreneurship ». De retour à Tunis, il monte « barac », une entreprise spécialisée dans la cybersecurité, avec Mehdi Ben Hamden l’un de ses « copains » de fac.
Deux ans plus tard, en 2017, barac, emploie plus de 20 personnes et génère un chiffre d’affaires de plus d’un million d’euros par an. En ce mois de septembre, l’entreprise, désormais basée à Londres au Royaume-Uni, participera à une levée de fonds. Ces fondateurs espèrent atteindre les 5MD.
Lorsqu’on pose une question à Omar Yaakoubi, la réponse est toujours formulée rapidement et avec des mots qui ne laissent aucune ambiguïté. Cet excellent orateur de 31 ans, très pris, passe aujourd’hui son temps entre Tunis, Londres et les pays où il espère décrocher de nouveaux contacts. Il fait partie de ces personnes qui vivent en « avance-rapide », en totale adéquation avec le monde qui les entoure et très loin du « Tunisian Way of life ».
A l’aise avec les langues, ce polyglotte et bon orateur, insiste lors de son interview : « la partie recherche et développement de barac se trouve ici à Tunis et notre quartier général est à Londres, j’y vais d’ailleurs ce dimanche ».
« Pour nous, être à Londres est essentiel car nous travaillons dans un secteur très sensible : la sécurité informatique. Vendre nos solutions à partir de Tunis n’est tout simplement pas possible, c’est une question de confiance ! », explique-t-il lors de son interview avec Business News.
Parlant du cœur de son activité M. Yaakoubi dit : « Nous concevons des solutions sécuritaires pour les banques et les opérateurs téléphoniques à partir d’algorithmes d’Intelligence artificielle et d’analyse comportementale. Nous sommes dans la détection en temps réel d’attaques informatiques ainsi que de fraudes. Avant, les solutions employées par nos clients détectaient les anomalies tous les 100 à 150 jours, nos solutions leurs permettent actuellement, une détection en temps réel ou presque. Nous proposons donc une nouvelle génération de cyberprotection ».
A part le problème de confiance, le jeune entrepreneur confie qu'en Tunisie le marché est très peu développé, « dans le sens où même si nous avons une solution viable à proposer pour un problème précis, nous ne pouvons pas la tester par manque de clients. Aux USA ou en Israël, pays leaders dans le domaine, la question ne se pose pas ! Les entreprises deviennent grandes au sein de leur écosystème avant de s’internationaliser, elles ont tout ce qu’il leur faut pour grandir et se développer dans leur pays d’origine ».
Lorsqu’il a démarré sa start-up, Omar Yaakoubi opérait dans le conseil et l’analyse de données liées à la sécurité informatique. Avec le temps, en compagnie de ses associés, ils se sont rendus compte que le futur du secteur résidait dans l’analyse instantanée et « c’est à cet instant précis que « barac » a évolué vers l’intelligence artificielle ».
Avec « Barclays » ou encore « Orange Telecom » comme clients, l'entreprise prend aujourd’hui son envol. « Nous sommes en test avec de grosses entreprises en Europe », confie-t-il.
Pour son développement, les dirigeants de barac ont intégré en 2016 le plus grand Accélérateur au monde : Techstars.
Toujours dans la phase de démarrage, Omar Yaakoubi explique que son entreprise faisait du conseil, ce qui lui a permis d’avoir assez de fonds pour lancer la plateforme. « Au début, nous avons dû travailler avec des entreprises qui utilisaient notre plateforme pour très peu.
Lorsque nous avons été acceptés dans le programme de Techstars nous avons obtenu des fonds supplémentaires (à peu près 220 mille dollars), ce qui nous a permis de nous développer plus encore ».
A la question : « Si vous deviez décrire le « gap » qui existe entre l’ISG et Stanford en deux phrases que diriez-vous ? », l’entrepreneur répond : « En Tunisie les études sont théoriques, aux Etats-Unis, elles sont presque exclusivement pratiques ». Il ajoute qu’on Tunisie les gens ne savent pas ce que c’est que de travailler en équipe.
Quant au futur de son entreprise, M. Yaakoubi a les idées claires. Pour lui, il y a aujourd’hui dans le monde un problème avec le traitement de données cryptées. « C’est sur ça que nous sommes en train de travailler. Avec Cisco Système nous sommes les deux seules entreprises dans le monde à offrir des solutions ! » dit-il fièrement.
Le 31 août 2017, jour de rentrée scolaire en Russie, le président russe, Vladimir Poutine a parlé aux jeunes de la nation. Dans son discours, le chef d’Etat surprend tout le monde avec des mots sans équivoque : «L'intelligence artificielle représente l'avenir non seulement de la Russie, mais de toute l'humanité. En ce domaine, il y a des opportunités colossales et des menaces qui sont difficiles à prévenir aujourd'hui. Celui qui deviendra le leader dans ce domaine sera le maître du monde. Et il n'est pas souhaitable que ce pouvoir soit concentré entre les mains d'une seule personne. Donc, si nous sommes les leaders dans ce domaine, nous partagerons ces technologies avec le monde entier, comme nous partageons aujourd'hui les technologies atomiques, les technologies nucléaires ».
« Ceci est totalement vrai, réagit Omar Yaakoubi, ceux qui contrôleront le Data et l’Intelligence Artificielle, contrôleront le monde ! c'est ça le futur ! Malheureusement, dans ce domaine, la Tunisie n’existe pas ! ».
Pour arriver à avoir une place dans le secteur, Omar Yaakoubi évoque une collaboration public-privé « en Israël c’est l’armée qui a fait le secteur et donc si l’Etat tunisien ne comprend pas ça, cela serait difficile de créer quelque chose en Tunisie. L’Etat doit intervenir pour donner des projets innovants aux start-ups. Je comprends néanmoins que la cybersécurité soit un sujet sensible, ici comme ailleurs ».
Aux jeunes Tunisiens qui se lancent, M. Yaakoubi conseille un démarrage dans un écosystème international. « A l’Etat, il ne faut pas demander de l’argent mais des projets ! », a-t-il conclu.
Sofiène Ahres