La grande manifestation des avocats du jeudi 16 mai reflète leur colère contre le régime autoritaire de Kaïs Saïed, mais également contre les magistrats qui, d’après eux, refusent d’être indépendants.
Comme un écolier studieux cherchant la reconnaissance de ses enseignants et de ses parents, le chef du gouvernement Ahmed Hachani publie chaque semaine ses activités sur la page Facebook et le site web de la présidence du gouvernement.
Le président de la République est revenu sur la polémique actuellement observée sur les réseaux sociaux et les médias nationaux et internationaux, à la suite des arrestations de journalistes et d’avocats et le double assaut policier de la Maison de l’avocat. Il sait tout, il justifie tout et il assume tout.
Samedi 11 mai. Il est presque 20 heures quand des policiers encagoulés ont fait irruption dans la Maison de l’avocat. Panique à bord, des avocats, des militants et des journalistes sont agressés et Sonia Dahmani arrêtée. Du jamais vu. Toujours dans la soirée de samedi Borhen Bssaies et Mourad Zeghidi sont arrêtés. L’escalade de l’oppression semble aller crescendo sous les applaudissements des soutiens du régime.
L’ancien bâtonnier Chawki Tabib est en sit-in à la Maison de l’avocat depuis le 30 avril. Il est soutenu par la majorité de ses pairs, à commencer par le bâtonnier. De tous les persécutés politiques du régime putschiste de Kaïs Saïed, il est celui qui a la revendication la plus basique et la plus insolite : être auditionné par un juge d’instruction !
Kaïs Saïed a beau le nier et prétendre le contraire, l’État est bel et bien en train d’extorquer ses citoyens, notamment parmi les hommes d’affaires et les hommes politiques.