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Le Festival de Marrakech, les JCC, les JTC et nous
15/12/2007 | 1
min
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Par Nizar Bahloul
Le Maroc abrite actuellement le Festival International du Film de Marrakech. Un festival qui est à sa septième édition et qui fait la couverture des plus célèbres magazines français (Match, l’Express pour ne citer qu’eux) et qui est couvert par les plus grands médias internationaux. On le voit dans différentes émissions spécialisées et on suit son déroulement dans les 13 heures et 20 heures des télés françaises. A sept ans déjà, ce festival est considéré comme un grand. Un festival considéré, par notre cher Férid Boughedir, dont on ne lui connait pas le sens de l’exagération, comme étant au sud ce que Cannes est au Nord. Et comment ne peut-on pas dire cela quand on voit le grand Scorcese accompagné par Dicaprio à ce festival. Et comment ne peut-on pas dire cela quand on voit défiler les plus grandes célébrités du cinéma mondial dans ce jeune festival.

J’aime beaucoup Marrakech et le Maroc. Le Royaume de M6 est ensorcelant et je ne suis guère étonné par la réussite de ce festival. Seulement voilà, je suis Tunisien et je ne peux retenir ce pincement au cœur en me rappelant les dernières éditions de nos Journées Cinématographiques de Carthage (JCC). Des JCC qui ont été pionnières en la matière en Afrique et dans le monde arabe.
Je ne peux retenir de pincement au cœur quand je vois la mascarade des Journées Théâtrales de Carthage (JTC) qui viennent de s’achever. Des JTC qui ont été également pionnières en la matière en Afrique et dans le monde arabe.

Un jour nous étions les meilleurs et puis nous ne le sommes plus ! Il est plus facile, en effet, d’être premier que de le rester. A chaque édition, nous autres journalistes pleurons le déroulement de l’événement, crions sur tous les toits au scandale, appelons à arrêter de réinventer la roue et de faire comme font les autres festivals : organiser l’événement selon les règles en la matière. Les règles d’aujourd’hui et non des années 50, comme nous continuons à le faire. A chaque édition, cinéastes et hommes de théâtre se joignent à nous pour confirmer nos dires. Et à chaque nouvelle édition, on recommence les mêmes erreurs. Les mêmes fautes plutôt.

Aujourd’hui, tout le monde parle de Marrakech et il n’y a que nous qui parlons des JCC et des JTC. Et on parle de Marrakech et du Maroc gratuitement sans devoir acheter des placards publicitaires à des prix impossibles. Les stars vont au Maroc. En Tunisie, on ne veut pas de paillettes a dit un jour une directrice d’édition que vous connaissez certainement. Justement, ce sont ces paillettes qui font la différence. Ce sont ces paillettes qui font la couverture des magazines et journaux télés. Ce sont ces paillettes qui font la promotion d’une ville, la promotion d’un pays. Ce sont ces paillettes qui développent le tourisme d’un pays. Ce sont ces paillettes qui ramènent les IDE. Ce sont ces paillettes qui font l’emploi.

Mais ne fait pas les paillettes qui veut. Depuis longtemps, très longtemps, professionnels, observateurs, critiques et amateurs appelaient à créer une direction indépendante et privée pour organiser les JCC et les JTC. Ce n’est pas au ministère d’organiser ce type d’événements. Au ministère de dresser un cahier des charges et aux professionnels de faire le reste et de rendre des comptes ensuite. Nous sommes en décembre et nul n’a une idée sur le programme des prochaines JCC, ni même de leur date. Quand nous serons en septembre 2008 (à quelques jours du jour j), je parie que je vous redirai la même chose, du moins en ce qui concerne les invités et le programme. Et je vous parie aussi que dans quelques semaines, je vous donnerai le programme du prochain Marrakech.

Je souhaite un bon vent à Marrakech et une excellente continuation dans ce qu’il a entamé et j’espère ne serait-ce qu’une petite brise à nos JCC et nos JTC qui auraient pu être un formidable booster pour notre économie et notre image.
15/12/2007 | 1
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