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Les financiers du terrorisme, c'est nous !
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Plusieurs analystes et experts de la question terroriste ont mis en exergue le lien fondamental qui existe entre la contrebande et le financement des opérations terroristes. Dans d’autres pays que la Tunisie, les réseaux terroristes utilisent, en plus de la contrebande, les kidnappings et les demandes de rançon comme moyen pour se financer. En Tunisie, la contrebande a connu un réel boom après la révolution ce qui a permis, non seulement de faciliter les déplacements des terroristes, mais aussi de leur apporter un soutien vital.
La contrebande en Tunisie est devenue un mal endémique qui plombe sérieusement l’économie du pays. Ce phénomène revêt une dangerosité encore plus marquée quand on sait que la contrebande sert également de vivier de financement pour les groupes terroristes en Libye, en Algérie, au Mali et en Tunisie. Le désert du Sahel a de telles proportions qu’il est impossible d’effectuer une surveillance complète sur ce vaste territoire. Les difficultés sont nombreuses : l’étendue de la surface, la nature du terrain désertique, la nécessité d’une action concertée entre plusieurs pays, le manque de moyens…
La variété de produits importés illégalement en Tunisie est très grande. Cela va des appareils électroniques de réception télévisée, aux produits alimentaires en passant par les cigarettes ou l’essence. Avec l’augmentation des prix et la cherté de la vie, de plus en plus de personnes consomment des produits de contrebande. On a même vu des véhicules gouvernementaux s’approvisionner en essence chez des contrebandiers alors que ceux-ci bénéficient des bons d’essence de l’Etat !
Evidemment, ce phénomène a un coût. La Banque mondiale a fait une étude intitulée « le commerce transfrontalier aux frontières terrestres tunisiennes ». Les chiffres de cette étude montrent les sommets vertigineux atteints par les sommes en jeu. Les pertes de l’Etat tunisien à cause du commerce parallèle s’élèvent à 1,2 milliard de dinars dont 500 millions de dinars en droits de douane. Pour avoir un ordre de grandeur, cette somme représente 4,24% du budget de l’Etat en 2014. C’est aussi l’équivalent des dépenses d’exploitation du ministère de la Santé pendant l’année 2013. C’est dire si ce phénomène coûte de l’argent à l’Etat tunisien.
Le chiffre d’affaires réalisé par le commerce parallèle, selon cette même étude, atteint 1,8 milliard de dinars. C’est l’équivalent de la moitié du commerce officiel avec la Libye et c'est supérieur aux chiffres du commerce officiel avec l’Algérie. L’étude montre également que la contrebande de carburant est la plus juteuse et est celle qui rapporte le plus d’argent. Le calcul a été effectué sur la base de la tarification des produits vendus librement dans les trois pays. Par conséquent, il n’est pas fait mention des montants que peuvent atteindre le commerce d’armes ou de drogues. Pourtant, quand ont sait que 3.000 camionnettes transitent entre la Tunisie et l’Algérie et plus encore avec la Libye, on est en droit de supposer l’existence et l’ampleur d’un réel trafic. Les opérations des forces sécuritaires tunisiennes viennent confirmer cette réalité. En effet, des saisies d’armes et de drogues en tout ont été effectuées par les autorités tunisiennes principalement aux abords des frontières libyennes.
Dans les régions frontalières tunisiennes, il existe des réseaux établis depuis plusieurs années qui tiennent d’une main de fer le commerce parallèle. Aux abords des frontières terrestres tunisiennes, il existe des barons de la contrebande qu’on appelle en dialectal les « knatreya ». Ces personnes exhibent ouvertement leur richesse obtenue illégalement. Ceci se caractérise par des villas somptueuses à plusieurs étages ainsi que des voitures de luxe avoisinant les 4x4 pour la contrebande.
Dans ces régions, les personnes qui s’adonnent à ce type d’activité sont connues et leurs actions sont de notoriété publique. Ceci pose la question de l’intervention des forces de sécurité dans ces régions. Pendant des années, le commerce parallèle s’est couplé avec un autre phénomène endémique en Tunisie : la corruption. En effet, c’est la corruption de certains services dans certaines régions du pays qui permet de desserrer l’étau sur les trafiquants en tout genre. Par l’entremise de certaines personnalités, il devient possible de passer outre les contrôles et de ne se soumettre à aucun type de questionnement.
S’ajoutent à cela les deux années de relâchement sécuritaire total qui ont favorisé le développement de ces trafics. Aujourd’hui, la vente d’essence de contrebande a atteint des niveaux records car les vendeurs ont atteint un tel degré d’impunité qu’ils n’hésitent pas à s’installer dans la capitale. Au début, ces vendeurs se contentaient de pulluler le long des petites routes des gouvernorats frontaliers.
Au niveau gouvernemental, plusieurs déclarations ont mis en exergue le danger que peut représenter ce phénomène. La ministre du Commerce, Najla Harrouche, n’a cessé de crier au manque à gagner que peut représenter ce phénomène invitant les citoyens à boycotter les produits de contrebande et à cesser de se fournir dans le circuit informel. Le chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, a également admis que le commerce parallèle devenait un phénomène inquiétant de par le développement qu’il connait. La société civile a, de son côté, tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme avec à sa tête l’UTICA. La centrale patronale tunisienne, représentée par sa présidente Wided Bouchamaoui, a alerté les autorités et l’opinion publique sur la gravité de la contrebande.
Pourtant, rien n’est fait de manière palpable contre le commerce parallèle en Tunisie. Rien n’est fait à part les déclarations d’intention, car tous les intervenants donnent l’impression d’être conscients de la gravité de la chose. On trouve encore des cigarettes algériennes un peu partout en Tunisie à des prix défiant toute concurrence, on trouve de l’essence de contrebande partout dans le pays également sans parler des appareils électroniques et d’autres produits. On sait bien que des armes et de la drogue entrent dans notre pays par les mêmes canaux, souvent dans les mêmes camions. On sait également qu’une partie non négligeable de ce trafic permet de financer des réseaux terroristes qui viennent ensuite tuer nos soldats, forts de leurs armes toutes neuves. Pourquoi le gouvernement n’assèche-t-il pas cette mare ? Pourquoi continuons-nous à acheter des produits de contrebande ? La question reste posée.
La contrebande en Tunisie est devenue un mal endémique qui plombe sérieusement l’économie du pays. Ce phénomène revêt une dangerosité encore plus marquée quand on sait que la contrebande sert également de vivier de financement pour les groupes terroristes en Libye, en Algérie, au Mali et en Tunisie. Le désert du Sahel a de telles proportions qu’il est impossible d’effectuer une surveillance complète sur ce vaste territoire. Les difficultés sont nombreuses : l’étendue de la surface, la nature du terrain désertique, la nécessité d’une action concertée entre plusieurs pays, le manque de moyens…
La variété de produits importés illégalement en Tunisie est très grande. Cela va des appareils électroniques de réception télévisée, aux produits alimentaires en passant par les cigarettes ou l’essence. Avec l’augmentation des prix et la cherté de la vie, de plus en plus de personnes consomment des produits de contrebande. On a même vu des véhicules gouvernementaux s’approvisionner en essence chez des contrebandiers alors que ceux-ci bénéficient des bons d’essence de l’Etat !
Evidemment, ce phénomène a un coût. La Banque mondiale a fait une étude intitulée « le commerce transfrontalier aux frontières terrestres tunisiennes ». Les chiffres de cette étude montrent les sommets vertigineux atteints par les sommes en jeu. Les pertes de l’Etat tunisien à cause du commerce parallèle s’élèvent à 1,2 milliard de dinars dont 500 millions de dinars en droits de douane. Pour avoir un ordre de grandeur, cette somme représente 4,24% du budget de l’Etat en 2014. C’est aussi l’équivalent des dépenses d’exploitation du ministère de la Santé pendant l’année 2013. C’est dire si ce phénomène coûte de l’argent à l’Etat tunisien.
Le chiffre d’affaires réalisé par le commerce parallèle, selon cette même étude, atteint 1,8 milliard de dinars. C’est l’équivalent de la moitié du commerce officiel avec la Libye et c'est supérieur aux chiffres du commerce officiel avec l’Algérie. L’étude montre également que la contrebande de carburant est la plus juteuse et est celle qui rapporte le plus d’argent. Le calcul a été effectué sur la base de la tarification des produits vendus librement dans les trois pays. Par conséquent, il n’est pas fait mention des montants que peuvent atteindre le commerce d’armes ou de drogues. Pourtant, quand ont sait que 3.000 camionnettes transitent entre la Tunisie et l’Algérie et plus encore avec la Libye, on est en droit de supposer l’existence et l’ampleur d’un réel trafic. Les opérations des forces sécuritaires tunisiennes viennent confirmer cette réalité. En effet, des saisies d’armes et de drogues en tout ont été effectuées par les autorités tunisiennes principalement aux abords des frontières libyennes.
Dans les régions frontalières tunisiennes, il existe des réseaux établis depuis plusieurs années qui tiennent d’une main de fer le commerce parallèle. Aux abords des frontières terrestres tunisiennes, il existe des barons de la contrebande qu’on appelle en dialectal les « knatreya ». Ces personnes exhibent ouvertement leur richesse obtenue illégalement. Ceci se caractérise par des villas somptueuses à plusieurs étages ainsi que des voitures de luxe avoisinant les 4x4 pour la contrebande.
Dans ces régions, les personnes qui s’adonnent à ce type d’activité sont connues et leurs actions sont de notoriété publique. Ceci pose la question de l’intervention des forces de sécurité dans ces régions. Pendant des années, le commerce parallèle s’est couplé avec un autre phénomène endémique en Tunisie : la corruption. En effet, c’est la corruption de certains services dans certaines régions du pays qui permet de desserrer l’étau sur les trafiquants en tout genre. Par l’entremise de certaines personnalités, il devient possible de passer outre les contrôles et de ne se soumettre à aucun type de questionnement.
S’ajoutent à cela les deux années de relâchement sécuritaire total qui ont favorisé le développement de ces trafics. Aujourd’hui, la vente d’essence de contrebande a atteint des niveaux records car les vendeurs ont atteint un tel degré d’impunité qu’ils n’hésitent pas à s’installer dans la capitale. Au début, ces vendeurs se contentaient de pulluler le long des petites routes des gouvernorats frontaliers.
Au niveau gouvernemental, plusieurs déclarations ont mis en exergue le danger que peut représenter ce phénomène. La ministre du Commerce, Najla Harrouche, n’a cessé de crier au manque à gagner que peut représenter ce phénomène invitant les citoyens à boycotter les produits de contrebande et à cesser de se fournir dans le circuit informel. Le chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, a également admis que le commerce parallèle devenait un phénomène inquiétant de par le développement qu’il connait. La société civile a, de son côté, tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme avec à sa tête l’UTICA. La centrale patronale tunisienne, représentée par sa présidente Wided Bouchamaoui, a alerté les autorités et l’opinion publique sur la gravité de la contrebande.
Pourtant, rien n’est fait de manière palpable contre le commerce parallèle en Tunisie. Rien n’est fait à part les déclarations d’intention, car tous les intervenants donnent l’impression d’être conscients de la gravité de la chose. On trouve encore des cigarettes algériennes un peu partout en Tunisie à des prix défiant toute concurrence, on trouve de l’essence de contrebande partout dans le pays également sans parler des appareils électroniques et d’autres produits. On sait bien que des armes et de la drogue entrent dans notre pays par les mêmes canaux, souvent dans les mêmes camions. On sait également qu’une partie non négligeable de ce trafic permet de financer des réseaux terroristes qui viennent ensuite tuer nos soldats, forts de leurs armes toutes neuves. Pourquoi le gouvernement n’assèche-t-il pas cette mare ? Pourquoi continuons-nous à acheter des produits de contrebande ? La question reste posée.
Marouen Achouri
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