Depuis le gel des prix des fourrages le 16 mai 2022 par le ministère du Commerce, les producteurs de fourrages ont perdu environ 250 millions de dinars. Or, aujourd’hui et plus que jamais, ils sont dans une impasse. Outre la hausse faramineuse des prix de la matière première de 55% entre février et octobre 2022 ainsi celle des prix de chargement, de transport, d’assurances et de l’énergie, ils font face aussi à la rareté de la matière première, le glissement du dinar et le manque de financement surtout avec les difficultés financières que vivent les sociétés du secteur. En parallèle, les fabricants ont enregistré une baisse de 50% l’approvisionnement en tourteau de soja produite localement ainsi qu’une baisse sensible des stocks stratégique.

Tout cela impacte directement la fabrication de fourrage et met en péril non seulement les fabriquants du secteur, mais l’ensemble de la production animalière du pays (œuf, lait, volaille, viande bovine et ovine, …).

C’est ce qu’a expliqué la Chambre nationale des fabricants d'aliments pour animaux et des importateurs de matières premières dans un communiqué, lundi 7 novembre 2022. Et de souligner que malgré ces difficultés, les fabricants ont continué à fournir les producteurs, contrairement aux rumeurs, et cela selon les priorités.

La chambre a aussi indiqué qu’elle a entamé un dialogue avec le gouvernement depuis quelques mois, à propos de ce dossier. Elle a tiré la sonnette d'alarme à de multiple reprise, mettant en garde contre les conséquences de la situation, mais elle a été contrée par le silence.

Et de souligner que le gel des prix menace la production et la sûreté alimentaire, en martelant que si la situation perdure elle va se solder par la fermeture et la faillite des entreprises et le licenciement de milliers d’emplois directs du secteur.

I.N