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Néji Ghandri : malgré une année 2023 difficile, Amen Bank a relevé plusieurs défis
26/04/2024 | 18:11
9 min
Néji Ghandri : malgré une année 2023 difficile, Amen Bank a relevé plusieurs défis

 

2023 a été une année compliquée pour l’économie nationale et internationale. Malgré cette situation, Amen Bank a continué sur sa lancée en réalisant de belles performances financières, tout en consolidant ses fondamentaux et en poursuivant son programme de transformation.

C’est ce qui ressort des assemblées générales ordinaire et extraordinaire pour l’exercice 2023, tenues jeudi 25 avril 2024 par l’Amen Bank à son siège, sous l’égide du président de son conseil de surveillance, Rached Fourati, et du président du directoire, Néji Ghandri.

 

 

« L’année 2023 a été marquée par une conjoncture économique nationale et internationale difficile, étroitement liée à la poursuite des retombées de la crise sanitaire sur l’activité économique, aux pressions inflationnistes qui ont affecté les principaux moteurs de croissance à savoir la consommation et l’investissement, et cela outre la baisse de la production du secteur agricole qui a été touché par la sécheresse ainsi que les difficultés des industries extractives. Malgré cette conjoncture et le manque de visibilité internationale et nationale, l’Amen Bank a pu toutefois relever en 2023 plusieurs défis : renforcement de la solidité financière, amélioration de la performance financière, finalisation de plusieurs projets et chantier de transformation Next et lancement de nouveaux produits au profit des différends segments clients grâce à la digitalisation. Des défis relevés grâce à l’engagement de l’ensemble du personnel », a indiqué M. Ghandri.

La banque a en effet achevé 2023 avec un résultat net de 194,87 millions de dinars contre 154,88 millions de dinars un an auparavant (+25,82%), et cela malgré le fait que la banque a dû constituer des provisions collectives additionnelles de 37,69 millions de dinars (MD) fin 2023, pour se conformer aux exigences de l’autorité monétaire, portant le solde des provisions collectives constituées par la banque au 31 décembre 2023 à 185,25 MD. En outre, l’établissement bancaire a payé 27,95 MD d’impôt, 798.000 dinars de contribution sociale solidaire outre 5,58 MD de contribution conjoncturelle au budget de l’État au titre des exercices 2024 et 2025. Des facteurs qui ont impacté le résultat de la banque.

 

 

Ainsi, l’établissement bancaire distribuera un dividende de 97,45 millions de dinars (dont 14,53 MD en franchise de retenue à la source). Le dividende est de 3,22 dinars par action (un Payout de 50%, ndlr), représentant 64,4 % du nominal. Il sera mis en payement le 14 mai 2024.

Rappelons aussi qu’à partir de 2023 et sur deux années, les actionnaires bénéficient et bénéficieront d’actions gratuites, la banque ayant décidé d’augmenter son capital de plus de 42 millions de dinars sur deux ans par incorporation des réserves pour le porter à 174,6 millions de dinars.

La première phase réalisée en octobre 2023 a été à hauteur de 18,91 millions de dinars par l'émission de 3.783.000 actions nouvelles d'une valeur nominale de cinq dinars chacune, pour une date de jouissance commençant à partir du 1er janvier 2023. Ces actions ont été attribuées gratuitement à concurrence d’une action nouvelle gratuite pour sept anciennes et porteront le capital à plus de 151,32 millions de dinars.

La deuxième phase prévue en octobre 2024 et sera à hauteur de 23.280.000 dinars par l'émission de 4.656.000 actions nouvelles d'une valeur nominale de cinq dinars chacune, pour une date de jouissance commençant à partir du 1er janvier 2024. Ces actions seront attribuées gratuitement à concurrence de deux actions nouvelles gratuites pour treize anciennes et porteront le capital à 174,6 millions de dinars.

En outre, le cours a évolué de 27,9% en un an passant de 26,2 dinars l’action en 2022 à 33,5 dinars l’action en 2023.

 

 

En 2023, les dépôts et avoirs de la clientèle ont enregistré une évolution de 9,1% (avec une hausse des dépôts d’épargne de +7,3% et des dépôts à terme de +16,4%, ndlr), pour se situer à 7,62 milliards de dinars au 31 décembre 2023 et les crédits à la clientèle ont augmenté de 4,02%, atteignant les 7,17 milliards de dinars.

Le Produit net bancaire (PNB) a atteint 539,98 millions de dinars fin décembre 2023 contre 494,86 millions de dinars fin décembre 2022, en évolution de 9,11%, grâce notamment à la maîtrise des charges opératoires en hausse de seulement 8,65%. Le résultat de base par action est passé de 5,849 dinars en 2022 à 6,439 dinars en 2023. Le coefficient d’exploitation s’est établi à 39,76% contre 39,93% au 31 décembre 2022.

L’Amen Bank termine son exercice 2023 avec un ratio Tier 1 de 12,05%, un ratio de solvabilité de 17,28% et un ratio liquidité (LCR) passe à 177,55%. Le ratio crédit/dépôts (LTD), le ROE et le ROA se sont situés respectivement à 104,33%, 15,6% et 1,8%.

Pour sa part, le taux de créances classées (CDL) a atteint 10,98% alors que le taux de couverture des créances classées de 74,64%.

« Dans l’amélioration de la qualité du portefeuille d’engagement, Amen Bank a arrêté courant 2022 sa stratégie de résolution de NPL (non performing loans). Cette stratégie a été approuvée par le Conseil de surveillance de la banque et validée par la Banque centrale de Tunisie (BCT) et prévoit un taux de créance cible d’ici 2026 de 6,98%, donc inférieur à 7% édicté par l’autorité monétaire », a précisé, dans ce cadre, le président du directoire.

Pour sa part, le groupe Amen Bank a terminé 2023 avec un résultat consolidé de 217,15 MD, en progression de 41,86%. Le PNB consolidé réalisé augmente, quant à lui, de 10,21% pour se situer à 538,31 millions de dinars.

 

 

M. Ghandri a profité de cette assemblée pour évoquer le lancement de l’établissement de paiement First Pay. « Comme annoncé lors de notre dernière assemblée, Amen Bank est en train d’obtenir l’agrément définitif pour la création d’un établissement de paiement après avoir reçu l’agrément provisoire. L’année 2023 s’est caractérisée par la création de la société, l’achèvement des procédures administratives ainsi que le développement de tous les systèmes d’information par des ressources internes et des compétences tunisiennes qui ont contribué au développement du système d’information ou au niveau des infrastructures techniques et sécuritaires. La création de First Pay constitue un jalon clé dans le développement stratégique de la banque à travers la consolidation de la volonté de développement de la banque de flux d’aujourd’hui tout en participant à travers ses filiales à l’inclusion financière en drainant un segment de clientèle de demain à partir de la clientèle de l’établissement de paiement », a-t-il spécifié.

 

Au niveau du débat, le directoire a été interpellé sur plusieurs sujets. Ainsi, Néji Ghandri a noté que la banque participe depuis des années à tout ce qui ce qui se rapporte au ESG (environnement, social et gouvernance), à travers diverses opérations. Et de spécifier en réponse à une interrogation qu’il y a un partenariat avec le secrétariat d’État chargé des sociétés communautaires, et qu'il y a eu plusieurs réunions pour la mise en place de formations destinées aux sociétés communautaires, pour se familiariser avec les business plans, des plans d’investissements et fixer des objectifs concrets,

En ce qui concerne la politique de gestion de liquidité, le président du directoire a affirmé que « le management ne s’arrête pas aujourd’hui aux ratios édictés par la Banque centrale et ratios LCR, et qui seront complétés par le ratio structurel de liquidité à long terme (NSFR), mais il effectue des stress tests sur la liquidité régulièrement, avec beaucoup d’hypothèses, pour challenger la banque, si le refinancement augmente atteignant des niveaux intolérables pour la BCT ».

Et d’ajouter : « Nous sommes à une utilisation qui ne dépasse pas les 50% du papier finançable, donc il y a de la marge pour la banque. On a un très bon profil de risque de liquidité. Nous n’avons plus de gap de liquidité entre les emplois et les ressources, nous avons un LCD au tour de 100% qui nous donne des marges de manœuvres pour produire davantage de crédits. Mais, nous restons prudents : nous avons des seuils internes qui nous préservent. 2024 est une année délicate, nous sommes prudents par rapport à des prises de position sur le refinancement. Nous pensons que la crise de 2008 est par excellence une crise de liquidité, donc nous ne voulons pas tomber dans cette situation et nous sommes très prudents par rapport au stress de liquidité ».

 

 

S’agissant de l’impact IFRS sur la banque, M. Ghandri a indiqué qu’« il y a quelques questions qui n’ont pas été réglées avec la BCT, notamment les facteurs de contagion, les placements par rapport au découvert, le critère LGD (Loss given default) et la problématique de décote sur les titres de l’État ».

Et de poursuivre : « Le régulateur n’a pas encore réponse et nous sommes en cours de discussion avec lui. Cependant, je vous rassure par rapport au cas d’Amen Bank, il y a éventuellement un impact sur la partie créance/provisionnement de créances, mais il y a un impact positif qui va compenser au niveau des plus-values sur les immobilisations, un impact consistant qui va compenser cet écart-là. Mais on travaille sur la normalisation, pour changer au niveau de nos process, de nos relations avec les clients, sur les dépassements et les découverts, sur les mises en place des crédits adéquats au moment opportun. Donc je pense que l’impact IFRS sera dans nos cordes et ne générera pas un impact très important par rapport à la banque ».

Répondant à une interrogation sur les risques cybernétiques, il a indiqué que « c’est un chapitre important et que la banque y a travaillé depuis trois ans et continuera à sécuriser davantage le site principal et le site de secours. Nous avons la plateforme de monitoring des comportements anormaux au niveau du système d’information, nous avons des plateformes antivirales, des anti-ransomwares, etc. le zéro risque n’existe pas mais on continuera à sécuriser davantage le système d’information et à préserver notre certification ISO27001 ».

En ce qui concerne le dividende, le responsable a rappelé : « nous dépassons tous les ratios édictés par la BCT. C’est pour cela que nous avons dépassé les 35% de dividende distribué, car nous étions à l’aise pour distribuer 50% du bénéfice réalisé en 2023 ».

 

 

Concernant les perspectives, Néji Ghandri a assuré que les « perspectives de 2024 seront dans la continuité de ce qui a été prévu dans le plan stratégique pour 2023-2027 ». Et de détailler :« Nos efforts seront axés sur le développement de la banque de flux, le développement de la banque de détail, le recouvrement (l’un des défis majeur de la banque), la green finance et l’impact banking (se positionnant comme un acteur majeur dans le financement de la transition énergétique du pays et qui est engagé à soutenir les initiatives visant à promouvoir les énergies renouvelables et à améliorer l’efficacité énergétique dans le pays (entre 2021 et 2023, la banque a accompagné 25 entreprises dans leurs projets verts pour une enveloppe de crédit de cent millions de dinars), ndlr), le renforcement de l’activité conseil et accompagnement outre le développement de la banque d’affaires ».

« Des prévisions qui permettent de rester optimistes, en demeurant très vigilants comme d’habitude, étant la première règle de la maison », a commenté Rached Fourati.

Notons que pour le premier trimestre 2024, la banque a annoncé un PNB en hausse de 5,66%, passant ainsi de 133,35 millions de dinars fin mars 2023 à 140,90 millions de dinars fin mars 2024.

 

 

Amen Bank continue sur sa lancée en renforçant ses fondamentaux et en poursuivant ses chantiers de transformation. 2023 a été une année difficile, mais la banque a su tirer son épingle du jeu et a prouvé sa résilience. 2024 s’annonce aussi difficile, mais la banque demeure optimiste.

 

Imen NOUIRA

26/04/2024 | 18:11
9 min
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Commentaires
'Gardons un minimum d'honnêteté!
Bravo pour ces résultats magiques!
a posté le 28-04-2024 à 06:15
Les résultats de Amen Bank cités dans l'article ci-dessus sont d'un point de vue mathématique et logique impossibles.

Bonne journée






'Gardons un minimum d'honnêteté!
Ah! Les maths! Elles nous arrachent souvent des exclamations!
a posté le à 13:35
Si on partage un gâteau sur 16 personnes et non pas sur 8 personnes, les morceaux du même gâteau devraient devenir plus petits. Alors que dans le cas d'Amen banque, c'est le contraire qui vient de se produire. Je n'ai aucune explication mathématique à cette réalisation magique d'Amen Bank pour l'année 2023. Bravo.

Je prie par ce commentaire les dirigeants d'Amen Bank de nous donner beaucoup plus de détails afin que je puisse injecter tout de suite mon épargne dans l'achat d'actions super gagnantes d'Amen Bank en toute confiance. En effet, "La deuxième phase prévue en octobre 2024 sera par l'émission de 4.656.000 nouvelles actions gratuites" d'après l'article ci-dessus.

bonne journée


bonne journée