L’avocat et membre du comité de défense du Parti destourien libre (PDL), Naoufel Bouden, a commenté, mardi 5 mars 2024, la détention de la membre du cabinet politique du parti, Meriem Sassi dans le cadre de l’affaire dite du bureau d’ordre, impliquant la présidente du PDL, Abir Moussi.
Mme Sassi a été convoquée pour une audition en tant que suspecte, mais a été placée en garde à vue sans être interrogée, a expliqué son avocat dans une intervention téléphonique dans l’émission impossible de Brohen Bssais sur radio IFM.
Selon ses dires, des agents se sont déplacés au domicile de Mme Sassi alors qu’elle était à Ksar Hellal dans le gouvernorat de Monastir pour une activité du parti à l’occasion de la célébration du 90e anniversaire du Congrès de Ksar Hellal (2 mars 1934).
Il a expliqué qu’il y avait eu erreur sur la date de convocation. Celle-ci était datée du vendredi 29 février 2024 alors que le 29 correspondait au jeudi. Des membres du comité de défense se sont alors déplacés pour se renseigner sur le motif de cette convocation et on leur a, alors, demandé de revenir le lundi.
Mme Sassi s’est donc présentée le lundi avec des membres du comité de défense et il s’est avéré que la convocation était en lien avec l’affaire du bureau d’ordre, selon Me Bouden. Notant que la défense n’a pas encore les détails, il a avancé que Mme Sassi était accusée d’avoir supprimé des données de son téléphone alors qu’elle ne faisait pas l’objet d’une restriction d’utilisation de son portable.
L’avocat a laissé entendre, également, que le parquet avait décidé de poursuivre Mme Sassi après que la chambre d’accusation a rejeté les accusations de crime portées contre Abir Moussi dans l’affaire du bureau d’ordre.
La chambre d’accusation a, rappelons-le, confirmé la décision du doyen des juges d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis qui a décidé de modifier la qualification de l’infraction imputée à Mme Moussi. Les éléments susceptibles de constituer le crime n’étant pas établis, l’infraction reprochée à la présidente du PDL n’est, ainsi, que délit et elle devrait de, ce fait, être jugée devant un tribunal correctionnel.
Abir Moussi a, rappelons-le, été accusée entre autres d'attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d'inciter les gens à s'armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien, de traitement des données à caractère personnel sans autorisation.
N.J
Maintenant, on lui offre une collègue, sans doute pour lui éviter de souffrir de solitude.
On peut se demander si cet excès de zèle de nos très conséquents magistrats ne relève pas d'un désir, d'initiatives aux motifs cachés de régler ses comptes avec un parti politique qu'on aime bien assimiler à l'ancien régime.
Je sais, on peut en vérifier ici-même les relents à peine dissimulés dont l'intensité n'a d'égale que l'inclination à faire bonne place au moindre petit fait touchant la mouvance et ses amis et supporters officiels et autres.
Que le pouvoir trouve matière à poursuivre Abir Moussi à raison de son tempérament intempestif, de la radicalité de son opposition à Kais Saied ou encore pour lui barrer la route parce que fort possible rivale de poids, cela peut se concevoir.
Mais, arrêter une de ses adjointes et collègue et la garder à vue, on peine à comprendre.