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Tribunes
FMI, ciblage de la compensation : nous sommes tous responsables
08/05/2021 | 12:49
2 min
FMI, ciblage de la compensation : nous sommes tous responsables

 

Par Jawhar Chatty

 

Positivons ! Essayons tout du moins. L’austérité n’a rien d’une fatalité ou d’une quelconque malédiction des dieux. Elle ne nous a pas non plus été imposée par le FMI. L’austérité frappe aujourd’hui à nos portes parce que nous avons tout fait pour ne pas l’éviter. Ce n’est en l’occurrence pas le FMI qui était venu vers nous mais bien nous qui sommes allés (plus d’une fois) vers le FMI.

Le fait est là. Inutile d’épiloguer et de tenter d’en chercher les responsables, de dresser des échafauds aux coupables. L’entreprise risque d’être longue et périlleuse. Contre-productive et stérile comme le sont souvent les commissions d’enquête. La liste des responsables- coupables est longue, très longue, son éventail est large, l’éventail complet à vrai dire : les éternels sceptiques passés maîtres dans la diabolisation du FMI et les discours populistes, les gouvernements qui se sont succédés depuis dix ans et qui par grande myopie avaient pris le FMI pour la mère Theresa, les médias, tout du moins certains, bien plus prompts à verser dans le sensationnel et le populisme que d’éclairer l’opinion publique sur les grands choix qui engagent l’avenir, avec lucidité et en toute indépendance et sérénité. Dans ce large spectre, il ne faut pas bien sûr oublier d’inclure la société civile, surtout qu’elle n’a jamais été aussi active et influente qu’au cours de ces années au point qu’il n’était pas rare d’en arriver à confondre une association avec un parti politique, tellement les accointances, l’instrumentalisation et la récupération partisanes et politiques étaient devenues courantes. Dans ce grand marécage, des voix élevaient ici et là pour dire basta, pour alerter à la fois l’opinion et les décideurs sur le risque que nous courons à continuer à naviguer à vue, sans cap ni vision. Ces voix, rares il est vrai, étaient devenues la mauvaise conscience et du peuple et des gouvernants. Des brebis galeuses, politiquement incorrects dont certains paient aujourd’hui très cher le prix de l’audace et de la sincérité dans l’engagement.

Positivons donc et regardons vers l’avenir. Au lieu de nous épuiser à chercher des coupables et à se jeter la pierre par acquis de conscience, ayons la lucidité et le courage de reconnaître nos erreurs et œuvrons, au moins pour une fois, à retenir, ensemble, les leçons de nos erreurs. 

Le FMI et la Banque mondiale nous préconisent entre autres mesures, le « ciblage » de la compensation. Nous n’avons guère d’autre choix, soutenir le contraire revient à verser de nouveau dans la démagogie et dans le populisme. Ce que nous pourrions tout au plus faire et devrions faire est de « négocier » une variante light de ce ciblage afin d’espérer pouvoir désamorcer à temps la bombe sociale qu’une variante hard et rigoriste ne manquera inéluctablement pas de faire exploser.

 

 

08/05/2021 | 12:49
2 min
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Commentaires
Mike Kim
Compensation
a posté le 13-05-2021 à 10:27
La caisse de compensation ? Elle profite à tout le monde !
Il vaut mieux la supprimer et la remplacer par une caisse d'allocations familiales.
Caisse destinée aux familles les plus démunies, en fonction des revenus des ménages.
A tous : Aid Moubarak wa Sinin Daima
DHEJ
Question à l'autre de l'article
a posté le 09-05-2021 à 10:20
As-tu rempli une Déclaration des Revenus?


Honnêtement parlant, j'ai besoin d'une réponse.
Excursionniste
Il faut attEndre 7% de croissance
a posté le 08-05-2021 à 23:59
Pour ceux qui cherchent à gagner 800 millions DT en déstabilisant le pays, augmenter les taxes/impôts (globalement) par 10.6% va créer 3200 millions de dinars. C'est 4 fois ! Sachant que le déficit annuel du budget est entre 7500 et 8000 millions DT.

Autre que ça, il y a un problème dans la politique d'investissement, on paie beaucoup pour convaincre des sociétés à investir en Tunisie, qui n'est pas une destination attractive...

Et d'autres détails que j'ignore, concernant :
Les ressources naturelles
La corruption
Le parallèle
Les échanges commerciales.
Politique financière
L'industrie
L'agriculture
L'investissement publique, et la gouvernance
Les opportunités manqués
Conventions et relations internationales
Les problèmes politiques
etc...

Je pense que le gourou de l'UGTT veut retirer la subvention, afin de verser l'argent du FMI pour couvrir les pertes des sociétés publiques, sans avoir des stratégies réelles, etc... c'est une feinte. L'important est que ce chef de gouvernement reste à sa place.

Je pense aussi (avis) qu'il faut un gouvernement d'union nationale, plus crédible à l'intérieur et à l'extérieur.

Excursionniste
Oh le français !
a posté le à 12:01
Molière voit une diffêrênce entre "une échange" et "un échange", on dit "des échanges commerciaux" et non pas "des échanges commerciales". Les défauts de cette langue ôbsôlête sont innombrables...
Lamine
Compensation
a posté le 08-05-2021 à 20:21
En Tunisie nous jetons dans l poubelle 900 milles pains par jour; soit presque 6000 milliards. Vive la compensation.
En Tunisie les grandes surfaces gagnent 600 milliards par ans;les revendeurs de cigarettes gagnent 360 milliards sans aucun impôt.
Comment l état pourrait nous-mêmes acheter le vaccin?
aliocha
Aide financière
a posté le 08-05-2021 à 19:04
L'aide directe aux familles ne fonctionnera jamais! on a bien vu les ratés des 200dt octroyé lors du premier confinement! s'il faut faire des économies il faut chercher ailleurs chez tous ceux qui s'enrichissent sur le dos du peuple!
Dr. Jamel Tazarki
Faire de la Tunisie le Premier exportateur de pommes de terre
a posté le 08-05-2021 à 19:01
Faire de la Tunisie le Premier exportateur de pommes de terre en 3 mois, oui seulement en 3 mois
-->
oui ceci est possible, si on transforme nos toits en champs de pommes de terre en utilisant des tours de pots en plastique:
https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/81hNpqTeUaL._AC_SX425_.jpg

La pomme de terre a besoin de beaucoup de lumière et relativement de très peu d'eau (en comparaison à la tomate).

Comme engrais pour la culture de mes pommes de terre j'utilise un composte d'épluchures de pommes de terre --> oui croyez moi, il n'y a pas mieux que le composte d'épluchures de pommes de terre afin d'avoir de grosses et de nombreuses patates par plante'?'

-->
Et ainsi, j'enverrais tout le surplus de fonctionnaires de nos institutions cultiver des pommes de terres sur les toits de nos grandes villes et croyez moi, ils auront un très grand plaisir à le faire car ils s'enteraient enfin utile pour eux même et pour le reste des Tunisiens

Fazit: je pourrais garantir une auto-suffisance en pommes de terre pour tous les Tunisiens seulement en 3 mois --> grâce à l'agriculture urbaine sur les toits de nos villes...

@Business News, c'est mon dernier commentaire pour cette semaine

Bonne soirée à tout le monde
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien

PS: Je cultive mes pommes de terre même en hors sol. D'après mes essais une plante n'a besoin que pendant 15 minutes en moyenne et par 24 heures d'une oxygénation au niveau des racines ==> vous pouvez ainsi planter vos salades dans un milieu aquatique, par exemple dans un bassin d'eau, et leur fournir une oxygénation seulement de 15 minutes tous les 24heures.

Excursionniste
Obligé de répondre !
a posté le à 13:44
Faut dire d'abord que j'ai perdu mon temps à lire votre texte très étendu, faute de ma curiosité et naïveté. OUI pour certaines idées comme l'assistance et la coordination de l'état, de réglementer les naissances, de conserver des jardins dans les maisons... Mais NON pour cette histoire de pomme de terre, et ce panier des pourritures, oublie ça! Ce n'est pas nutritif et va augmenter le cancer chez des tunisiens (ce qui marche avec un allemand ne marche pas avec un tunisien).

Malgré tous les contraintes, un agriculteur produit déjà a cout bas, le cout s'élève dans les circuits de commerces, frigos, etc... même histoire pour les poissons, il n' y a pas la famine encore, et la révolution était pour un développement équitable, justice sociale, contre la corruption, le clientélisme... c'est à dire les problématiques ne sont pas principalement au niveau de la nourriture.

D'une autre part, en agriculture il suffit de choisir l'environnement adéquat pour réduire les couts (eaux aussi) et les efforts, et ce n'est pas toujours la quantité qui compte. Même pour les pastèques et melons, j'ai des informations exactes que ça existe depuis les années 40 et peut être avant, les graines étaient naturelles, la production modérée, et nécessite moins d'intervention que avec les graines génétiquement modifiées. Plus que nourriture, il s'agit du patrimoine culturel immatériel du pays ! Et enfin tout le monde sait que l'Allemagne se cache derrière le FMI, ce pays verse de l'argent aux ONG et semblables pour se présenter comme un pays modèle et très apprécié par les tunisiens, ce qui est faux et très exagéré ! Alors mange tes pommes de terre mon ami et bon appétit.
Dr. Jamel Tazarki
L'urgence d'une réforme sociale!
a posté le 08-05-2021 à 18:47
Je voudrais insister que les grèves concernant le chômage et le pouvoir d'achats (qui bloquent notre productivité et aggravent notre déficit budgétaire) ne se laissent pas résoudre par l'usage de gaz lacrymogène de nos forces de l'ordre (ce qui pourrait conduire à des mouvements sociaux de grand ampleur) mais plutôt par une réforme sociale!


Une réforme sociale est indispensable en Tunisie, c'est de savoir comment nous pourrions aider aujourd'hui le fonctionnaire, le paysan, le travailleur et les chômeurs à se fournir les objets, les produits et le minimum de consommation dont ils ont besoin. C'est cela que les classes pauvres attendaient de la Révolution de Jasmin. Elles n'attendent pas que nous leur donnions tant et tant de billets, elles attendent seulement la possibilité de se dégager de l'emprise de la faim et de la misère et de pouvoir vivre, c'est-à-dire de consommer et de produire des produits.

Ce que la classe pauvre attend, c'est de lui apporter la possibilité de sortir de la situation qui leur a été faite en tant que classe qui a été toujours ignorée et désavantagée (Je sais ce que c'est d'avoir faim). Ne pas répondre aux espoirs et à l'attente de ceux qui ont cru en la Révolution de Jasmin est une grande déception.

Comment répondre aux nouveaux besoins sociaux? Est-ce que nous en avons les moyens financiers? Les politiques sociales pourraient-elles soutenir la nouvelle croissance économique? Quels sont les investissements nécessaires aujourd'hui pour ne pas aider et subventionner dans les années à venir? Comment minimiser les charges sociales? Comment passer des politiques sociales de prise en charge et de distribution gratuite à une politique dont la base est l'investissement social? Il est temps de concevoir autrement les dépenses sociales. Non pas comme une charge qui gêne la croissance économique, mais comme un investissement qui soutient le passage vers une meilleure économie avec moins de chômeurs et de meilleurs salaires.

Les politiques sociales en Tunisie doivent avoir une fonction économique en tant que paramètre de fortunes futures. L'accroissement des richesses produites est la condition la plus évidente de la réduction de la misère matérielle.


Ce n'est pas normal qu'il n'y a pas assez de chaussures à bon prix et de bonnes qualités pour tous les Tunisiens dans un pays qui compte un million de chômeurs. Ce n'est pas normale que le gouvernement tunisien distribue de l'argent gratuitement sur les pauvres alors que l'on peut les faire travailler à domicile afin de créer des biens indispensables et qui manquent en Tunisie.


Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
Dr. Jamel Tazarki
Pourquoi nous sommes si bloqués?
a posté le 08-05-2021 à 18:46
Il y a quelques années un homme d'affaires français voulait produire des chaussures à Tazarka. Il a commencé d'abord par donner une formation à ses nouveaux employés. Il les a réunis dans une grande salle à la commune de Tazarka et il leur a montré les techniques de la fabrication des chaussures d'une façon artisanale (j'étais parmi les présents, j'avais 17 ans en ce temps-là). Il nous a fourni la formation nécessaire pour assurer la qualité du travail. Puis, il a introduit une nouveauté dans notre monde rural, un système de salaire différentiel aux pièces. On recevait une somme fixe par pièce produite. Puis, cet homme d'affaires nous payait même plus cher car on respectait les normes qu'il nous a fixées pour la production (encore plus de motivation afin de fournir un travail de qualité). Ce Monsieur, venu de l'étranger, a révolutionné notre monde rural en introduisant la même base de calcul du salaire pour les hommes et pour les femmes pour un travail égal ou d'égale valeur. Oh mon Dieu, c'était un bouleversement socio-culturel dans notre petit village où les femmes gagnaient beaucoup moins et travaillaient beaucoup plus sur les champs des autres. Ce Monsieur, venu de loin, a su motiver tout le monde. Je produisais durant mes vacances scolaires des chaussures de très hautes qualités et ceci par dizaines et par centaines! Je ne me faisais pas de soucis pour la vente de ma production. En effet, Je savais que ce Monsieur, venu de très loin, allait acheter toute ma production.

Puis un jour, l'entrepreneur français qui m'employait en travailleur indépendant (freelancer) est rentré chez lui, en France. J'ai décidé alors de continuer à fabriquer des chaussures. J'étais à Nabeul, j'ai acheté du cuir et j'ai démarré avec des Amis de mon village une petite entreprises qui produisait des dizaines et des centaines de chaussures de très bonne qualité et en particulier confortables. Mais seulement, on ne savait pas où les vendre. Les boutiques, les grands magasins, la police municipale sur le marché de semaine avaient des doutes sur l'origine de notre production...

Je me suis adressé à la mairie de Nabeul, les fonctionnaires n'étaient e pas d'accord non plus, les uns prétendaient que oui, je pouvais vendre notre production sur les marchés communaux, mais à titre occasionnel, et les autres prétendaient que l'on n'avait pas le droit de vendre sur le domaine public, (marchés du village ou bords de routes), sans être commerçant inscrit au registre du commerce (j'avais à peine 18 ans, en ce temps-là).

Et ainsi je me suis inscrit au registre du commerce et de ce fait quelques boutiques ont accepté de mettre notre production (les chaussures que l'on a fabriquées) dans leurs vitrines. Certes, les chaussures ont été vendues mais on ne nous a jamais donné un centime! Ce qui est encore plus grave, j'ai reçu une lettre du fisc pour déclaration de notre "chiffre d'affaire", sinon mon activité à domicile pourrait être considérée comme du travail dissimulé (voir un délit). Eh ainsi, on a dû arrêter à fabriquer des chaussures bien qu'il en manquait en Tunisie!

==> mon projet était condamné à la faillite car je n'avait pas de couverture juridique gratuite
et car je ne trouvais pas de réseau de distribution afin de vendre ma production (un manque de logistique).

Je propose une production décentralisée et à domicile pour tous nos chômeurs. La vente se ferait centralisée par l'état tunisien qui serait dans l'obligation de collecter la production décentralisée. On laisserait produire à domicile par nos chômeurs tout ce qui est vital et tout ce qui manque en Tunisie. Un exemple: Les aveugles en Allemagne produisent d'une façon décentralisée et à domicile des brosses, des pinceaux, des balais, etc.. Tous les vendredis, il y a quelqu'un de la commune qui passe chez les aveugles/handicapés chercher la production afin de la faire vendre d'une façon centralisée.

J'étais en Thaïlande et j'ai rencontré des familles pauvres qui mènent une vie paisible et arrivent à survivre grâce aux élevages traditionnels des crevettes, souvent sur les rives des petites rivières. C'est l'Etat Thaïlandais qui donne les moyens de productions et collecte aussi la production/récolte des crevettes afin de l'exporter vers l'Europe ou la commercialiser dans le pays. ==> Oui, mon projet de production de chaussures a échoué car je n'avait pas eu d'assistance juridique et logistique!

Je résume, nos chômeurs veulent produire beaucoup de choses, Ils souhaitent subvenir à leurs propres besoins et ne pas dépendre uniquement des autres. Ils désirent également faire pleinement partie de la société et que leur place y soit reconnue. Généralement, ils n'ont pas un problème de financement afin de développer seuls des projets, ils ont besoin plutôt d'assistance juridique et logistique ==> avoir des facilités et une garantie afin de vendre leur production sans parler d'économie informelle. L'Etat tunisien doit organiser le travail à domicile des nécessiteux et de servir d'intermédiaire pour la vente de leur production.


Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
Dr. Jamel Tazarki
Cultures hydroponiques et aquaponiques à domicile.
a posté le 08-05-2021 à 18:36
Chaque famille tunisienne devrait pouvoir produire ses fruits et ses légumes chez elle. Une habitation/maison moderne devrait avoir aussi un abri vitré (intégré à la maison) où l'on cultive ses légumes et ses fruits même au prix de renoncer à la salle de séjour ou à la salle à manger afin de garantir une autosuffisance légumière. Ce que je propose est une nouvelle vision architecturale urbanistique et une nouvelle forme de culture agricole. Une terrasse abritée de 20 m2 de cultures hydroponiques et aquaponiques pourrait produire autant de tomates, de piments, de salades, etc. afin de nourrir une ou même plusieurs familles.


Je propose d'introduire l'enseignement des cultures hydroponiques et aquaponiques à l'enseignement primaire et secondaire en Tunisie.

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien




Dr. Jamel Tazarki
L'assiduité est indispensable mais non suffisante
a posté le 08-05-2021 à 18:33
seulement avec l'assiduité on ne risquera pas de résoudre les problèmes socio-économiques de la Tunisie. La Tunisie a besoin simultanément d'intelligence et d'assiduité' Je vous l'exemple de nos paysans/agriculteurs qui travaillent 16 heures par jours et 365 jours par an et pourtant notre productivité est relativement faible: les Hollandais produisent 460 tonnes de tomates par hectare alors qu'en Tunisie on produit moins que 20 tonnes par hectare'

Je propose à certains Tunisiens de travailler moins, mais par contre de travailler intelligemment afin de minimiser le prix de revient et d'augmenter la productivité.


Nos agriculteurs sont à 90% ignorants et routiniers et ne font qu'un très petit profit (ou même pas). Nous consacrons un espace énorme et un travail considérable dans tous les domaines économiques mais la rentabilité est minimale, de telle façon qu'il n y a pas assez pour tous les tunisiens. Le problème principal est que nous ne ressentons pas la nécessité d'améliorer nos méthodes de production. Il faut que l'on sorte de cette routine. Nos agriculteurs et une grande partie de nos industriels manquent de stimulation et ils restent dans leur ignorance et routine. La perte de rentabilité causée par une faible production porte tout le peuple tunisien. Nous avons baissé les bras et on s'est résigné à suivre les mêmes routes tracées depuis des décennies. Nous restons ainsi aussi pauvres qu'auparavant parce que nos frais de productions absorbent tous. Qu'est-ce qui nous empêche d'aller plus loin ? Qu'est-ce qui nous freine? La grande problématique des tunisiens c'est bien cette difficulté à mener une activité à son terme. Il semble que tout nous fasse envie mais nous ne menons jamais les choses jusqu'à leur optimum (rien n'est réellement fini).

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
Dr. Jamel Tazarki
Renoncer à la culture en sol de la Tomate.
a posté le 08-05-2021 à 18:30
on ne peut plus se permettre de gaspiller la moindre goutte d'eau. La gestion de cette ressource est aussi l'un des enjeux du renouveau démocratique. Nous devons prendre des mesures rapides et efficaces, si nous voulons éviter de graves pénuries d'eau. Dans certaines régions de la Tunisie les habitants doivent déjà vivre aujourd'hui avec moins de 100 mètres cubes d'eau par an et par personne, alors que l'on a besoin en moyenne de 1500 mètres cubes par personne et par an. L'heure est grave mais les problèmes ne sont pas insolubles. Il faut mettre une série de mesures de nature technique en oeuvre qui permettront une utilisation rationnelle des ressources hydrauliques.

Je prends l'exemple de la tomate en tant que produit agricole que l'on cultive encore avec des méthodes non rentables. Nos paysans arrosent quotidiennement et pendant des heures leurs champs de tomates. Et ceci, n'est pas du tout rentable.

Les Hollandais produisent 460 tonnes de tomates par hectare alors qu'en Tunisie on produit moins que 20 tonnes par hectare --> on ferait mieux d'améliorer notre productivité afin de nourrir notre peuple que d'aller mendier chez les autres'?'.

Il faut admettre aujourd'hui que la Tunisie ne peut plus se permettre une culture des tomates avec les méthodes des années 60 car nous avons épuisé une grande partie de nos réserves souterraines d'eau. Il nous est impossible de gaspiller des millions de mètres cubes d'eau afin de satisfaire la grande soif de nos champs de tomates. Il faut comprendre enfin que nos nappes souterraines se sont dégradées (durant une période de 50 ans) en raison des activités agricoles avec des méthodes classiques nécessitant une surexploitation des eaux souterraines. Nous avons entre temps une invasion d'eau salée des nappes souterraines.

Puis le soleil et la chaleur excessive ne sont malheureusement pas les amis de la tomate. Si les températures sont trop élevées, cela favorise la croissance sans laisser aux fleurs le temps de pousser, ce qui rend difficile la pollinisation de la plante.

Une solution consiste à planter les tomates dans une partie ou le soleil tape uniquement le matin et en fin de soirée et avec de l'ombre durant la période ou le soleil est trop puissant. J'ai grandi dans un champ de tomate à Tazarka et mon père me disait souvent qu'il nous fallait renoncer à la culture des tomates vu les grandes quantités d'eau indispensables pour sa culture. Un jour j'ai eu l'idée inédite de placer des toiles d'ombrage sur nos plantes de tomate afin de limiter l'effet de la chaleur et du soleil et minimiser ainsi le temps d'arrosage (ce qui a amusé les paysans du voisinage :))

La culture des tomates en Tunisie ne laisse que deux options: la première consiste dans la mise en place des méthodes de l'hydro-culture, la deuxième consiste à renoncer à la culture de la tomate et de l'importer de l'Europe. En effet, cela coûterait beaucoup moins cher à la Tunisie. Laquelle de ces options est la plus raisonnable? La réponse est évidente. Il nous faut cultiver les tomates en hydro culture et à bon prix.

Certes, on ne peut pas imaginer la cuisine tunisienne sans tomates ni courgettes. L'été tunisien ne serait pas ce qu'il est sans tomates fraîches et juteuses. Puis il faut que l'on assure l'autosuffisance alimentaire en Tunisie par nos propres moyens et à bon prix.

Il n'y a pas de solutions évidentes et ni de formules magiques afin de développer les régions très pauvres de la Tunisie. De même, on n'a pas assez de moyens financiers afin de subventionner la vie des populations des régions les plus démunies de notre pays. La seule chose que l'on peut faire est de stimuler le développement économique des régions les plus peuplées et les plus pauvres du pays en associant tous les concernés à la croissance des secteurs régionaux. L'objectif principal serait d'augmenter la productivité agricole et d'assurer l'autosuffisance alimentaire des populations rurales toute en limitant les naissances (La Tunisie ne peut plus se permettre des couples qui ont même jusqu'à 13 enfants). La solution consiste à former les populations aux techniques de l'agriculture sans terre dans les régions ou les terres cultivables sont très rares et les étés sont trop chauds. Il est temps de renforcer les services de formation et d'introduire le crédit agricole pour l'agriculteur sans terre qui est la culture hydroponique remplaçant la terre par une solution nutritive.

La culture des tomates en pleine terre est hors de question pour la Tunisie, pour les raisons que j'ai citées ci-dessus.

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
Dr. Jamel Tazarki
Autosuffisance alimentaire
a posté le 08-05-2021 à 18:23
D'après le Spiegel-online, 13 millions d'allemand vivent avec moins de 900 euros par mois. Comme si je disais que 13 millions de Tunisiens pourraient vivre avec moins de 100 dinars par mois. Est-ce possible? Oui, si l'état tunisien pourrait garantir l'abondance des aliments de base sur le marché tunisien et ceci à un très bas prix. En Allemagne, un sac de pommes de terre de 5 Kg coute 1,50 euros, un Kg de pain coute 80 centimes, 12 oeufs coutent 1,19 euros et un litre de lait coute 60 centimes (la marque JA).


Faisons un très simple calcul numérique:
a) Nous formons un panier de biens (on néglige les différents services) qui contient des aliments de base: pain, huile, lait, pommes de terre, céréales, fruit (on se limite aux oranges, dattes, pastèques, figues), sucre (bien que le sucre industriel n'est pas à mon sens un aliment de base), oeufs.
b) Pt est le prix sur une période t de notre panier défini ci-dessus.
c) ===> Si on compare l'évolution de l'indicateur Pt de l'Allemagne avec celui de la Tunisie pour la période 2011-2021, on remarque que l'indicateur Pt de la Tunisie a subi une inflation de plus de 5%, alors que l'indicateur Pt de l'Allemagne est resté constant.
d) conclusion: si on arrivait à maintenir le panier des aliments de base hors de l'effet de l'inflation (comme c'est le cas de l'Allemagne), on aurait beaucoup moins de problèmes sociaux, et on n'aurait pas besoin de s'endetter encore plus afin de nourrir notre peuple'


Le problème d'optimisation afin de faire sortir la Tunisie de la crise socio-économique est si simple: comment vivre dans les limites des moyens qu'offrent nos ressources naturelles afin d'assurer à chaque Tunisien une qualité de vie suffisante (je dis bien suffisante)?


Je propose/conseille de garantir l'abondance des aliments de base sur le marché tunisien (comme les pommes de terre et les céréales) et de renoncer/limiter la culture des aliments qui ne sont pas vraiment indispensables afin de satisfaire les besoins nutritionnels de notre peuple. Si on continue à gaspiller nos réserves d'eau pour la production entre autres des fraises, nous allons sans un aucun doute vers une crise alimentaire (pour la production d'un Kg de fraise il faut sacrifier une tonne d'eau ---> pensez à l'empreinte écologique).

La pomme de terre est un aliment de base. On peut vivre des années et même tout une vie seulement des pommes de terre. Au 18ème siècle la pomme de terre a permis à l'Europe de vaincre les famines. La culture de la pomme de terre a nourrit toute l'Europe et continue à le faire. La stabilité alimentaire en Allemagne et partout en Europe n'est garantie que grâce à la pomme de terre. La pomme de terre est très nutritive, facile à cultiver et à conserver'

Je connais le problème d'eau qu'ont nos paysans à Tazarka et je sais aussi que la pomme de terre peu mieux supporter la chaleur et la sécheresse que la tomate ou les fraises. Puis, il n'y a aucun doute que la pomme de terre est plus nutritive que beaucoup d'autres légumes.

J'étais récemment chez une famille allemande au Ruhrgebiet (ancienne région industrielle allemande, jusqu'aux années 60). Oui, les Allemands au Ruhrgebiet mangent quotidiennement des pommes de terre, ils n'ont pas les moyens afin de manger autres choses que les pommes de terre et ne connaissent pas autres choses que la pomme de terre. Ceux d'entre eux qui vivent dans des petites agglomérations ont un petit poulailler pour avoir des oeufs frais. L'état allemand subventionne la culture des pommes de terre pour que la classe pauvre et même moyenne pourraient se nourrir à bons prix et d'un aliment très nutritif.

Oui, il faut arrêter/limiter entre autres la culture des fraises en Tunisie, et garantir d'abord l'abondance des aliments de base dans nos supermarchés.

Mon père m'a dit qu'à Tazarka on ne cultive les pastèques que depuis les années 70 et les fraises qu'à partir des années 90 aux dépens des aliments de base comme les pommes de terre et le blé.


Le but serait d'atteindre une autosuffisance alimentaire en produits de base (blé, huiles, maïs, pommes de terre, lait) à l'horizon de 2022, au prix de minimiser notre consommation de viandes rouges/blanches et de sucre, de limiter les dépenses inutiles pour les soins médicaux. Il faut même renoncer à certaines cultures agricoles non vraiment indispensables'

Je ne mange pas de viande, je ne prends pas de sucre, je mange quotidiennement des pommes de terre (salade, soupe, gratin, purée, brick, tarte, tajine, galettes, pâté , omelette de pommes de terre, etc., etc., etc.)

je prends tous les matins deux oeufs et un verre de lait, j'utilise seulement les plantes médicinales pour mes soins de santé et je fais la navette à vélo entre mon Appartement et mon lieu de travail que de prendre la voiture, soit en tout une distance de 20 Km par jour.

Je résume: l'idée centrale de mon commentaire est de vivre dans les limites des moyens qu'offrent nos ressources naturelles afin d'assurer à chaque Tunisien une qualité de vie suffisante (je dis bien suffisante) ---> minimiser les importations et ainsi plus besoin de s'endetter.

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
Houcine
La critique est vitale.
a posté le 08-05-2021 à 18:09
Soutenir que le FMI ne sait préconiser que les mêmes recettes, et impose aux pays endettés des choix anti-sociaux n'est pas populiste, démagogique, mais juste l'identification de ce qui a lieu.
Deuxièmement, le "nous sommes tous responsables" relève d'une généralité font l'arrière-fond est de refuser une analyse sérieuse.
On peut, sans être grand économiste, dire que le choix des compensations ou la prise en charge d'une part du coût des matières cinsidérées de première nécessité est une politique à courte vue ayant servi et sert encore à éviter une vraie politique sociale et des réformes profondes. Des politiciens au service de castes et groupes puissants ont préféré ne pas affronter les puissants et ont choisi de donner des miettes aux petits, aux sans-part.
Alors, nous ne sommes pas responsables de ces choix. Qui sont, en fait, des non-choix. Ou bien encore, les choix des puissants.
Il y a, dans ce pays, des endroits, des villages, des gens qui sont identiques à ce qu'ils étaient il y a 60 ans. Seule la nature a fait son '?uvre, et marque de son empreinte les paysages et les lieux.
Anyssa
Prêts Revolving...
a posté le 08-05-2021 à 17:50
ce sont des prêts SANS FIN qui font le bonheur du créditeur et le malheur du débiteur !
Voilà la Tunisie et les Tunisiens sont CHEVILLES COPRS et '?MES au FMI, BQM... etc.à cause de ces prêts revolving pour leur PLUS GRAND MALHEUR depuis un CERTAIN JANVIEN 2011 et ce n'est que le début !

Malheur à ceux qui les ont embourbés là-dedans !
Rebel
Le ménage
a posté le 08-05-2021 à 15:44
Le ménage commence par le haut et puis le bas
Il faut appliquer le slogan :marche ou crève." Il faut un Staline, Atatürk, Sadam etc. Ce pays va sombrer par la bêtise de son peuple...
SidiBou
Fautif : tout le monde
a posté le 08-05-2021 à 15:36
L'austérité nous l'avons voulu et avons tout fait pour l'avoir. Ennahdha et l'uGTT sont les Premiers responsables des malheurs où se trouve la Tunisie aujourd'hui.
Ennahdha est un chenapan , escroqué les caisses de l'Etat sans aucune chêne.
UGTT a dépouiller tout l'économie du pays, publique ou privée, sans contre partie surtout en
Productivité. A tout cela s'ajoute le laxisme, la mauvaise gestion et le désintéressement des
Politiciens opportunistes
A bas le 14 janvier avec tous les péripéties et les épisodes qui ont suivis de cette date.
R.
yen a marre !
a posté le 08-05-2021 à 14:07
"L'austérité n'a rien d'une fatalité ou d'une quelconque malédiction" euuh quand les prix des aliments de base seront multiplie fois trois et quatre il sera difficile de retenir la colère et la faim des citoyens . ce gouvernement est le pire qu ait connu la Tunisie depuis l'indépendance , tout les décideurs sont des incompétents qui ne savent pas de quoi il parle . il aurait ete plus préférable de baisser les avantages des fonctionnaires et leurs salaires incompatibles avec leur cursus universitaire et leur diplômes (chauffeur , femme de ménage , éboueur pres de 1000 dt par mois alors que des ingenieurs et des bac+5 commence a 800 dt ... ) plutot que de supprimer la suvbention des produits alimentaires . jespere que le peuple tunisien ne se taira pas comme il est entrain de le faire maintenant . il faut exprimer sa colere avec civisme et sans violence !
Forza
Subvention ciblée
a posté le à 15:31
Le plan n'est pas de libérer les prix sans compensation pour les pauvres et la classe moyenne. L'état va payer de l'argent directement aux familles pauvres et a la classe moyenne. Les subventions vont bien sûr dépendre des salaires et de la taille des familles. J'ai entendu une explication de Mr. Dahmani sur Mosaïque. Une étude a trouvé que de 2 milliards de dinars de subvention des produits alimentaires, seulement 1.2 milliards profitent aux familles et le reste va à la contrebande, les restaurants et les gâteaux, les hôtels et ainsi de suite. C'est une bonne idée d'économiser ces 800 millions tout en assistant les plus pauvre et la classe moyenne.
Forza
Réformes nécessaires
a posté le 08-05-2021 à 13:05
Qu'il s'agisse de la compensation, de la fonction publique ou des entreprises étatiques. La crise économique va obliger le gouvernement à entamer enfin des reformes plus que nécessaires. Si elles sont implémentées et si on réduit en même temps la bureaucratie et qu'on libère l'initiative privée, le pays peut-être dans un autre état d'ici à 3 ou 4 ans.