alexametrics
dimanche 19 mai 2024
Heure de Tunis : 20:59
BN TV
Soussi : le taux d’inflation est le plus dangereux des indicateurs économiques
07/05/2024 | 10:17
4 min
Soussi : le taux d’inflation est le plus dangereux des indicateurs économiques

 

Le professeur en économie, Moez Soussi a indiqué que l’inflation était calculée en glissement annuel, soit par rapport au même mois de l’année dernière. Pour ce qui est du glissement mensuel, il s’agit d’une augmentation de 0,9%. « De mars 2024 à avril 2024, les prix ont évolué de 0,9% », a-t-il dit.

Invité le 7 mai 2024 à « Sbeh El Ward » de Hatem Ben Amara sur Jawhara Fm, Moez Soussi a affirmé que la hausse des prix était inférieure à la moyenne de l’inflation au niveau de cinq paniers. L’inflation est de 7,2% alors que la hausse des prix des transports était de 3,1%, celui des communications de 2,5%, de 4,3% pour le logement et les énergies, celui des loisirs et de la culture de 5,2% et des meubles et des articles de ménage de 6,3%. D’un autre côté, les prix ont enregistré une hausse des prix supérieure à la moyenne de l’inflation au niveau d’autres paniers tels que pour les produits alimentaires et les boissons qui ont augmenté de 9,2% ou de l’enseignement qui coûte 9,5% plus cher.

Moez Soussi a expliqué que le prix des cours particuliers a augmenté de près de 19%. Le professeur en économie a expliqué que chaque panier occupe une partie des dépenses d’une famille. Il a assimilé le système de calcul à celui du système des coefficients adoptés dans le calcul de la moyenne d’un élève. Il a précisé que chaque panier occupait une part des dépenses des foyers identifiée et fixée chaque cinq ans à la suite d’une enquête de consommation. Moez Soussi a assuré que l’inflation pouvait passer à 7% et que dans ce cas de figure la Banque Centrale de Tunisie pourrait procéder à une révision à la baisse du taux directeur.

 

 

 

Le professeur en économie a précisé que le calcul de l’inflation se faisait selon des normes internationales. Chaque panier doit comprendre des biens inférieurs, des biens normaux et des biens de confort. Il a indiqué que la Tunisie était désormais dans une économie de pénurie et que le manque de produits n’était pas la conséquence de la baisse des importations, mais de la baisse du pouvoir d’achat du citoyen qui se tourne plus vers les biens inférieurs.

« Les composantes de la catégorie énergie et le logement sont listées… Il comporte l’eau, l’électricité, le gaz ou encore les frais de loyer… Que Dieu protège le citoyen tunisien… Le taux d’inflation est le plus dangereux des indicateurs économiques… Les pays développés, à savoir les USA et ceux de l’Union européenne ont demandé à leurs banques centrales de lutter contre l’inflation… En février, il y a ramadan et le prêt accordé par la Banque Centrale de Tunisie à l’État prélevé directement des réserves en devises… Ceci ne peut conduire qu’à une inflation… Les réserves en devises sont déjà une forme d’injection de monnaie… Il s’agit d’argent collecté par l’État… La révision à la baisse des taux d’intérêt peut encourager l’investissement et créer une dynamique économique », a-t-il dit.

 

 

 

Moez Soussi a assuré que la Tunisie s’était fixée comme objectif de collecter près de 2.900 millions de dinars sous la forme de quatre emprunts obligataires conformément à ce qui a été fixé par la loi de finances 2024. Ce texte indique que la Tunisie devra emprunter 28.000 millions de dinars. Il a considéré que le gouvernement se dirigera vers les emprunts en dinars en raison de la difficulté de mobilisation de ressources en devises. Il a estimé qu’on cherchait à collecter le plus possible de fonds en dinars en raison de la difficulté d’accès aux prêts étrangers. Le professeur en économie a affirmé que les prêts nationaux avaient lieu dans le cadre de taux d’intérêt assez importants. Ils varient entre 9,75% et 9,8%.

Moez Soussi a déploré la dégradation de la relation entre la Tunisie et le Fonds Monétaire International (FMI). Il a expliqué que la Tunisie était libre de ne pas contracter des prêts auprès de cette institution, mais que le refus d'accepter les délégations de celle-ci avait de graves conséquences. Le refus de recevoir les experts du FMI impacte la situation auprès des agences de notation. Ces dernières classent les pays selon les risques dans un pays donné. En refusant de subir une évaluation et d'avoir une notation, la Tunisie est exclue et écartée.

 

S.G

07/05/2024 | 10:17
4 min
Suivez-nous
Commentaires
le financier
les professeur en eco de tunisie sont nuls
a posté le 07-05-2024 à 19:16
Les pays les plus développés du monde font parfois appel a des professeurs d economie etrangers , comme la france qui a fait appel a stiglitz prix nobel .
Nous en tunisie on ne fait meme pas appel ni au financier ni aux economistes tunisiens qui ont percé a l etranger et on continue a donner la parole des losers du pays qui ont une place bien chaude dans nos universités qui a peine cotés dans les classements mondiaux .
La culture de la mediocrité du president jusqu a l université
Rationnel
Informations erronees
a posté le 07-05-2024 à 13:17
L'état est incapable d'équilibrer ses budgets et doit emprunter, l'état dépense plus de 50% de ses recettes propres dans le service de la dette. Le gouvernement doit emprunter chez la BCT, c'est la création de monnaie, la planche a billets, et comme l'affirme les monétaristes: "L'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire". L'inflation ne peut se produire que lorsque la masse monétaire augmente plus rapidement que la production.

L'inflation en Tunisie est donc inévitable, les agences de notations sont plutôt positives sur la situation de la Tunisie le dernier rapport de l'agence Fitch considère que les banques tunisiennes peuvent financer le gouvernement ( voir Tunisian Banks Can Help Meet Growing Sovereign Financing Needs ) un excellent rapport.

L'une des solutions pour sortir de ce cercle vicieux de l'endettement est la 'répression financière'.

La répression financière comprend « des politiques qui permettent aux épargnants d'obtenir des rendements inférieurs au taux d'inflation » pour permettre aux banques de « fournir des prêts bon marché au gouvernement, réduisant ainsi le fardeau des remboursements ». Cela peut être particulièrement efficace pour liquider la dette publique libellée en monnaie nationale.

L'Argentine, la Turquie, le Maroc sont dans cette situation. Donc l'inflation peut être un outil qui est plus tolérable que l'alternative.