alexametrics
lundi 29 avril 2024
Heure de Tunis : 01:19
Dernières news
Lancement du FCP BIAT Equity Performance
17/05/2016 | 20:04
6 min
Lancement du FCP BIAT Equity Performance

Une conférence intitulée "Et pourquoi pas la Bourse ?" a été organisée, ce mardi 17 mai 2016 au siège de la Bourse, par la Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT) et la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK Tunisie), sous l’égide de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis, en présence de directeur général de la BIAT Mohamed Agrebi, le président de l’AHK Raouf Ben Debba, le DG de l’AHK Martin Henkelmann et le directeur général de la Bourse Bilel Sahnoun.

L’objectif de cette initiative est de présenter les avantages et les mécanismes de financement de l’entreprise par le marché.

 

A cette occasion, M. Sahnoun a rappelé que la BIAT a été précurseur en accordant une place de choix au marché financier à travers ses deux filiales : BIAT Capital et BIAT Asset Management. Il a précisé que la Bourse de Tunis compte aujourd’hui 79 sociétés cotées, avec une capitalisation boursière d’à peine 20 milliards de dinars et ne représentant que 21% du PIB du pays. Le marché financier ne contribue au financement de l’économie qu’à hauteur de 10%, le reste étant financé, en grande partie, par les banques. Ces proportions deviennent, selon lui, peu soutenables et impactent négativement la liquidité bancaire. Le marché financier qui est organisé, selon les normes internationales, avec une distinction entre les métiers de régulateur (CMF), de dépositaire central (Tunisie Clearing) et de la Bourse.

A cette occasion, il voulu rassurer toutes les entreprises désirant s’introduire en Bourse que le marché est demandeur de bonnes opportunités, précisant que les introductions des 2 dernières années ont été souscrites entre 4 et 32 fois.

Pour lui, l’AHK a non seulement saisi l’opportunité du site Tunisie mais aussi celle de renforcer la pérennité de ses membres en les amenant à la Bourse pour commencer un nouveau cycle de croissance.

 

 

Pour sa part, M. Agrebi a souligné que la BIAT est convaincue du rôle clé de la Bourse ainsi que de l’opportunité qu’elle présente en offrant un mode de financement alternatif aux entreprises.

Dans ce sens, la BIAT tient le rôle de conseiller et d’accompagnateur de ses clients entreprises en quête de fonds pour leur développement. Certes pour lui, le marché financier dispose d’un énorme gisement de fonds, mais ce «gisement qui doit être maintenu et développé», note-t-il, en ajoutant que «la Bourse doit être soutenue par les différents acteurs du marché pour attirer les investisseurs locaux et étrangers, notamment les institutionnels, et collecter l’épargne».

Le DG de la BIAT a précisé dans ce cadre que la banque travaille sur cet axe en misant sur la formation de ses commerciaux autour des produits du marché financier et encouragent la vente des produits d’épargne investis dans son réseau.

 

Mohamed Agrebi a profité de l’occasion pour annoncer le démarrage des souscriptions au FCP BIAT – Equity Performance : un Fonds commun de placement (FCP) promu conjointement par le Groupe BIAT et la Caisse de dépôt et consignations (CDC).

L’objectif de ce fonds est de soutenir le développement du marché financier tunisien et de réunir toutes les conditions favorables à la diversification des sources de financement des entreprises, à travers la promotion et l’appui des marchés de capitaux, et ce, par la collecte de ressources stables.

Ainsi, FCP BIAT - Equity Performance investira un premier closing de 10 millions de dinars sur des actions cotées. Sa gestion sera assurée par la BIAT Asset Management.

 

M. Henkelmann a, quant à lui, a affirmé que la bourse constitue un rouage essentiel pour un pays, en étant un moyen de financement de l’économie qui permet aux simples citoyens de participer à la croissance de leurs pays. Pour lui, il est évident que la bourse est un élément clé pour le développement de la Tunisie alors que la multitude de produits qu’elle offre peut être intéressante pour les entreprises allemandes installées en Tunisie.

 

A cette occasion, Raouf Boudabous, Conseiller auprès de direction générale, chargé du développement, a présenté un exposé vulgarisant les notions complexes de la bourse. Il a indiqué que le passage en bourse permet aux entreprises la liquidité (achat et vente de titres financiers, à tout moment, au prix du marché), le financement et l’évaluation reflétant la valeur réelle d’une société.

Les banques jouent un rôle essentiel en étant omniprésentes sur l’émission de produits long terme (actions et obligations) et en intervenant en leur qualité d’intermédiaires financiers entre émetteurs et investisseurs (conseil, arrangement des émissions, introduction..), soit entre investisseurs (collecte et négociation d’ordres, conservation de titres, gestion de portefeuilles, gestion collective (SICAV, FCP).

En recourant à la bourse, les sociétés bénéficient de plusieurs avantages : accéder à de nouvelles sources de financement ; bénéficier d’avantages fiscaux; et valoriser le patrimoine.

Ainsi, l’entreprise, selon son besoin, peut augmenter son capital, émettre un emprunt obligataire, financer des opérations de croissance interne ou externe, le tout en limitant ses niveaux d’endettement.

Côté avantages fiscaux, l’entreprise peut bénéficier d’un abattement de 30 ou 25% à 20% du taux de l’IS pendant les cinq ans qui suivent l’introduction en Bourse, avec ouverture au public d’au moins 30% du capital. Ses anciens actionnaires bénéficient d’une exonération de la plus-value sur le produit de la vente des actions. Pour la restructuration de groupe, il y a une exonération de la plus-value sur les apports réalisés dans ce cadre, en contrepartie de son introduction en Bourse au plus tard à la fin de l’année suivant celle de la déduction.

 

Bien sûr, l’introduction a un impact sur la gouvernance et sur la communication de l’entreprise qui a l’obligation d’informer ses actionnaires à travers des communications financières et la publication périodique de ses reporting et comptes.

Pour accéder à la bourse, il faut remplir certaines conditions, notamment la diffusion d’au moins 10% du capital dans le public, une organisation adéquate avec des structures d’audit interne et de contrôle de gestion une évaluation des actifs de la société, les états financiers audités des 2 derniers exercices et un Business Plan sur 5 ans.

Pour accéder au marché principal, qui accueille les grandes entreprises performantes, il faudra, en plus, un capital minimum de 3 MD, que le capital soit diffusé entre 200 actionnaires au moins et que les 2 derniers exercices soient bénéficiaires.

Pour le marché alternatif, destiné aux PME, que le capital diffusé entre au moins 100 actionnaires ou entre 5 institutionnels et que l’entreprise mandate un listing sponsor durant toute la période de son séjour sur le marché alternatif.

 

On notera que cette journée d’information a été enrichie par les témoignages de deux dirigeants de sociétés cotées et membres de l’AHK, Land’Or et Ennakl, respectivement Hatem Denguezli et Brahim Debbeche, qui se sont exprimés au regard de leurs expériences sur le marché financier.

M. Denguezli a évoqué, pour sa part, le problème de succession qui l’a poussé avec ses partenaires vers la bourse. Pour sa part, M. Debbeche a parlé de l’expérience de double cotation à Tunis et à Casablanca d’Ennakl qui lui a permis d’être plus transparente, d’améliorer sa gouvernance, de s’externaliser sur l’Afrique et d’améliorer sa notoriété.

 

 

I.N

17/05/2016 | 20:04
6 min
Suivez-nous