Ecrit par A4 - Tunis, le 16 Janvier 2016
Ils m'ont coupé le corps
Je n'ai plus qu'une tête
Ils m'ont donné la mort
M'éloignant de mes bêtes
Ils se sentaient bien forts
Armés de leurs hachettes
Traînant du Sud au Nord
Leur haine sourde et muette
Moi le simple berger
Du fond de mon frigo
Où je suis assiégé
De lait en berlingot
Je vois ces enragés
Ces enfants de bigots
Mutiler, saccager
Mon corps et mon ego
Je les vois sans lumière
Je les vois un à un
Leur folie meurtrière
L'horreur de leur venin
Leurs stupides prières
Au fond de leur ravin
A un dieu sanguinaire
Au culte d'assassin
D'autres sont venus voir
Ma tête bien emballée
Posée dans un tiroir
Aux parois surgelées
Pour meubler avec art
Leurs journaux de fêlés
Honorant ma mémoire
Sur leur écran télé
Les premiers, on le sait
Sont voleurs et tueurs
Et on a sûr assez
De ces chiens aboyeurs
Les seconds sont stressés
Par ces crimes à toute heure
Mais est-ce bien sensé
Cet instinct de voyeur ?