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Classement des gouvernorats selon leur attractivité économique : 23 gouvernorats n'ont pas la moyenne !
29/12/2015 | 16:11
4 min
Classement des gouvernorats selon leur attractivité économique : 23 gouvernorats n'ont pas la moyenne !

Une conférence a été tenue ce mardi 29 décembre 2015 à La Maison de l’entreprise sur le thème : «Indice d’attractivité régional, classement des gouvernorats et bonnes pratiques de gouvernance locale», où l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) en partenariat avec Center for international private enterprise (CIPE), par le biais de Faker Klibi et Kamel Ghazouani ont présenté un rapport sur l’attractivité régionale et un guide de bonnes pratiques de gouvernance locale.

 

Il s’agit d’un rapport sur le climat d’affaire local qui évalue la réglementation des affaires locales, dans les 24 gouvernorats de la Tunisie, via 5 domaines (services municipaux, approche participative et gouvernance, services non municipaux, transparence et accès là l’information, et enfin infrastructure et cadre de vie) et 91 indicateurs (62 qualitatifs et 29 quantitatifs), et qui a permis de recueillir au moins 19434 données exclusives au climat d’affaire local.

L’étude a été réalisée par 15 enquêteurs sur un échantillon de 313 entreprises réparties dur les 24 gouvernorats : les données qualitatives sont issues d’enquêtes, alors que les variables quantitatives sont basées sur les informations fournies par les pouvoirs publics, les universités, des professionnels et des groupes d’évaluation, la société civile.

Ces données mettent en évidence les principales entraves à l’activité économique telles qu’elles ont été rapportées par les entrepreneurs implantés dans les 24 gouvernorats. Parmi les facteurs que les enquêtes ont identifié comme importants pour les entreprises figurent les démarches administratives, les services non municipaux (STEG, ONAS, Telecom,..), le cadre de vie, l’infrastructure et la dynamique locale.

M. Ghazouani précise qu’il y a une résistance de la part des régions à fournir des statistiques à cause de la délicatesse des informations.

 

Ainsi, ce rapport se veut le « Doing Business » de la Tunisie. Le présent rapport met en évidence les tendances dans les résultats des reformes règlementaires et identifie les gouvernorats qui facilitent le déroulement des affaires voire les gouvernorats les plus compétitifs. De plus, le rapport présente les secteurs de la réglementation des affaires auxquels il a été accordé le plus d’attention et ceux où il reste des progrès à faire. Le rapport passe également en revue les résultats d’études qui cherchent à déterminer quelles réformes réglementaires ont réussi et de quelle manière. Après le recueil de données sur la mise en œuvre des réformes et des pratiques réglementaires dans les gouvernorats, un plus grand nombre d’éléments sont disponibles pour apporter une réponse à une série de questions.

 

Pour mesurer le degré de satisfaction par rapport aux variables qualitatives, cinq items sont retenus allant de "pas du tout satisfait" (1) à "très satisfait" (5). Pour chacun de ces 5 items, une note est attribuée par le répondant à la question mesurant son degré de satisfaction quant au service à évaluer. L’enquêté est appelé à accorder une note allant de 1 à 5 pour chaque question. Pour mesurer les variables quantitatives, les analystes ont fait appel aux sources publiques officielles (INS, BCT, …).

 

Ce qui ressort de ce rapport c’est qu’à part Tunis, le climat n’est pas propice aux affaires : les 23 autres gouvernorats n’ayant même pas atteint la moyenne. L’indice général local du climat d’affaire calculé (une moyenne pondérée des indices de chacun des 5 domaines retenus) est jugé "peu satisfaisant". Il est de l’ordre de 3,34 : l’indice le plus faible est observé au gouvernorat de Kebili avec un indice de 1,96 alors que l’indice le plus élevé est enregistré au gouvernorat de Tunis avec 5,56.

Selon les données recueillies, seul 6 gouvernorats disposent d’un climat d’affaire "moyennement satisfaisant" à savoir Tunis, Sousse, Ariana, Sfax, Ben Arous et Bizerte. Dans 18 gouvernorats, le climat d’affaire est jugé "pas du tout satisfaisant" et dans aucun gouvernorat le climat d’affaire n’a été jugé "assez ou très satisfaisant".

Au niveau national, l’amélioration et la facilitation des affaires au niveau local demeurent tributaires de la qualité de la gouvernance locale et de la participation à la vie quotidienne, de l’amélioration de l’infrastructure et du cadre de vie au niveau local et de l’amélioration de l’accès à l’information et de la transparence dans la gestion des affaires.

 

 

L’objectif de la gouvernance locale est de favoriser l’attractivité territoriale, notamment économique, la finalité étant d’attirer les entreprises. Donc que faire pour capter ces entités économiques importantes pour la survie des régions ? Il faut que les acteurs territoriaux soient capables, chacun de son côté, de fournir des services différenciés et de qualité qui respectent les spécificités du territoire où ils sont prestés. Concrètement, l’attractivité territoriale est matérialisée à travers un nombre de services fournis par des acteurs impliqués dans les questions de développement local. Ces services devraient être « actionnés » et coordonnés, selon un programme, par une autorité locale représentée par des membres élus.

Dans l’esprit de la nouvelle constitution, la question de la décentralisation est fortement liée à la notion du développement. Dans cette logique, la décentralisation est avancée comme un ensemble de mécanismes qui sera amené, à moyen et à long terme, à assurer le développement des régions en retard de développement.

Le guide a pour objectif de rassembler les connaissances actuelles sur l’évolution de la réflexion sur la décentralisation en Tunisie. Une vision claire de la décentralisation permettra au secteur privé de se projeter dans l’avenir et aux entreprises de cerner leurs relations futures avec les administrations locales et centrales, avec les structures d’appui et de promotion de l’investissement et de l’entrepreneuriat et enfin d’impulser une décentralisation qui défend leurs intérêts.

 

Cliquer ici pour télécharger les documents

 

I.N

29/12/2015 | 16:11
4 min
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Commentaires (4)

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houcine
| 29-12-2015 19:07
Sans nier la nécessité pour l'état d'assurer une égalité des chances pour tous, je ne crois pas que le problème essentiel du retard de développement, vient de l'absence d'une autoroute ou d'une zone industrielle.
C'est surtout une affaire de culture qui perpétue le cercle vicieux de l'échec, à commencer par ces chiffres d'échec scolaire endémique, à commencer par l'oisiveté de la jeunesse, à commencer par ce renoncement collectif face à la pauvreté, à commencer par cette fausse idée qu'aucune solution valable ne peut venir autrement qu'à travers l'état.

St Just!
| 29-12-2015 17:36
Compte tenu de l'absence de l'infrastructure dans plusieurs régions depuis plusieurs décennies ce classement ne fait que confirmer les raisons de la colère des tunisiens

ameur k
| 29-12-2015 16:56
un excellent travail pratique et efficace qui contraste avec les bavardages steriles qu'on entend à la télé..
ce qui en ressort c'est que le "cadre de vie" est un elément fondamental pour la prise de décision d'investissement dans une région , les avantages fiscaux ou autres sont insignifiants, et c'est trés vrai puisque nos villes de l'interieur ressemblent plus à des villages "fawdhaoui" .. sans ame ..donc urgence à penser à mettre un peu d'ordre urbain et de vie avant de demander aux privés et surtout etrangers de venir s'y installer

kameleon78
| 29-12-2015 16:18
Dans ce classement vous avez les régions côtières en premier puis les régions intérieures, je ne vois pas l'intérêt de ce classement sauf de nous rappeler les disparités régionales.