Dans une interview accordée samedi 10 mai 2014 à la chaîne de télévision Al Arabiya, plus précisément à son correspondant à Bruxelles, Lotfi Ben Jeddou, ministre de l’Intérieur, a traité, notamment de la question du terrorisme en Tunisie et des moyens en œuvres pour lutter contre ce fléau.

M. Ben Jeddou a indiqué qu’étant donné la rupture des relations diplomatiques avec la Syrie, la Tunisie ne dispose de chiffre précis quant au nombre des combattants tunisiens dans ce pays, avant d’ajouter que grâce à des recoupements faits par des services de renseignements étrangers, on peut dire qu’il existe, actuellement, près de deux mille Tunisiens qui combattent en Syrie.
Dans le même ordre d’idées, le ministre de l’Intérieur affirme que 8740 jeunes tunisiens ont été empêchés de partir en Syrie soit à travers la Libye ou la Turquie. Ces dispositions d’interdiction de voyage ont été décidées conformément aux dispositions de la loi en vigueur, sachant que le ministère dispose, désormais, d’une base de données exhaustive et fiable sur le nombre et l’identité de ces personnes, selon les dires du ministre.
Révélant le retour au pays de 266 jeunes, combattants en Syrie, M. Ben Jeddou a réitéré la thèse de Moncef Marzouki selon laquelle il y aura une possibilité de pardonner et d’intégrer les combattants n’ayant pas du sang sur les mains, et ce dans le cadre de tout un programme de sensibilisation et de réhabilitation de ces jeunes.

Evoquant la situation à Jebel Chaâmbi, Lotfi Ben Jeddou a révélé que le nombre des terroristes sévissant dans les trois montagnes de cette zone ne dépasse pas les quarante individus, dont les identités sont parfaitement connues, avant d’annoncer que les forces armées et celles spéciales de la Garde nationale ont déjà pris le contrôle de l’une des trois montagnes, alors que les opérations se poursuivent pour en faire de même avec les deux autres.

Le ministre a tenu à indiquer, ensuite, qu’il y a « deux catégories de terroristes en Tunisie, ceux qui cherchent à acquérir l’expérience des combats pour retourner dans notre pays en vue de commettre des actes de violences et de déstabilisation, et ceux qui utilisent notre territoire de zone de passage pour se rendre en Algérie ».

A la question si l’infiltration du ministère de l’Intérieur par des éléments islamistes avait contribué à la recrudescence du phénomène du terrorisme, M. Ben Jeddou a nié en bloc cette hypothèse. « Le fléau du terrorisme a commencé bien avant le 23 octobre 2011 et l’amnistie accordée aux éléments d’Ansar Al Chariâa l’a été avant ladite date », a-t-il tenu à préciser.