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Les directeurs de journaux débattent des problèmes du secteur
28/02/2014 | 1
min
Les directeurs de journaux débattent des problèmes du secteur
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La Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ) a organisé une réunion, le 28 février 2014, dans un hôtel de la ville pour rencontrer d'autres directeurs de journaux, non affiliés à la fédération, afin de mettre à plat les difficultés du secteur.

Taïeb Zahar, président de la FTDJ, a présenté la séance en expliquant que le sauvetage des médias est un objectif qui n'est pas encore atteint malgré un travail continu depuis 3 ans. Il a ajouté que la majorité des médias vivent aujourd'hui une situation difficile du point de vue financier mettant en jeu la survie de ces médias. Il a expliqué que cette réunion visait à fixer une feuille de route et un plan d'action, en collaboration avec tous les directeurs de journaux, afin d'assurer la pérennité des médias tunisiens.
Le président de la FTDJ a évoqué les problèmes liés à la distribution de la publicité publique en mettant en exergue l'autisme des gouvernements successifs depuis la révolution. Il a pris pour exemple l'aide directe aux médias que fournit le gouvernement français aux médias du pays. "La situation aujourd'hui est catastrophique", a-t-il expliqué.
Taïeb Zahar a, également, évoqué le projet de conseil de la presse en précisant que la FTDJ souhaitait que les décisions de ce conseil soient exécutoires en vertu d'une loi avec un financement public, au moins en majorité. Il a ajouté que ce conseil devait participer au développement du secteur et non pas surveiller la déontologie journalistique uniquement. "Ce sont les points de discorde actuels avec le syndicat national des journalistes tunisiens", a-t-il ajouté.

Omar Touil a, par la suite, présenté les travaux qui ont été élaborés en vue d'apporter un soutien financier à la presse écrite. Il a expliqué qu'il y a eu une réduction de la TVA et qu'on espérait voir un soutien concret lors de la loi de finances mais ceci n'est pas encore réalisé. "La presse écrite a subi énormément de pressions depuis des années", a-t-il indiqué. Il a ajouté que le gouvernement avait refusé de subventionner l'importation de papiers et n'avait rien fait concernant la distribution de la publicité publique. Quant au soutien financier direct aux médias, Omar Touil a expliqué que la partie gouvernementale s'est étonnée d'une telle proposition.

Lors de la discussion, Taïeb Zahar a insisté sur la nécessité pour les patrons de presse d’être unis et solidaires dans ce combat pour la survie des médias. Plusieurs des intervenants se sont interrogés sur la distribution de la publicité publique et sur les conditions d'opacité qui l'entourent jusqu'à présent. Dans son intervention, Mongi Gharbi, PDG de la SNIPE La Presse, a expliqué que le contexte postrévolutionnaire tunisien revêt une particularité par rapport à l'exemple marocain ou français. Il a dit espérer que la presse tunisienne arriverait à s'améliorer et à rencontrer son public dans l'avenir. Il a ajouté que la mutualisation des moyens de distribution des journaux pourrait être une piste pour réduire les dépenses des journaux. Les difficultés rencontrées dans la distribution des journaux de la presse écrite, particulièrement sur le grand Tunis, ont été évoquées avec insistance par les présents.

Certains directeurs de journaux ont, également, suggéré que les patrons fassent une autocritique et commencent à miser sur l'investigation, par exemple, pour rencontrer leur public. Ils ont, également, suggéré la création d'imprimeries communes afin de mutualiser les dépenses d'impression des journaux. La presse régionale a également été évoquée car sur 7 titres il y a quelques années, il n'en reste plus que 3. Les raisons de ces disparitions sont l'arrêt des subventions directes du gouvernement à la presse régionale en plus de l'absence de publicité et d'abonnements.

La nécessité d'une volonté politique claire est apparue comme étant une condition essentielle au sauvetage des médias tunisiens. Taïeb Zahar a mis l’accent, à ce propos, sur la nécessité que des mesures efficaces soient mises en place rapidement car une majorité de patrons de presse sont "chaos debout", selon ses dires.

Zyed Krichen a déclaré que les revendications des directeurs de journaux ne doivent pas rester corporatistes, mais doivent toucher l'opinion publique au maximum. Il a ajouté que l’émergence de moyens communs faisait partie des mesures à mettre en œuvre à un horizon proche. Il s'est également interrogé sur le rôle social de la presse en Tunisie en suggérant la nécessité de mettre de l'ordre "chez nous". Zyed Krichen a, également, expliqué qu'il était hors de question de faire une presse de qualité avec les conditions salariales et de formation des journalistes actuels. Il a proposé que le dialogue avec le gouvernement se base sur un "package" de mesures. Il a ajouté que la transparence des comptes serait un gage de responsabilité et de bonne volonté venant de la part des directeurs de journaux.

Nizar Bahloul, directeur de Business News, s'est félicité de la présence de plusieurs directeurs et propriétaires de journaux. Il a ajouté que les suggestions évoquées dans cette réunion permettaient de commencer la réflexion mais qu'il fallait fournir des efforts, ailleurs qu'au sein de la FTDJ, pour pousser vers le sauvetage des médias tunisiens. Hafedh Ghribi, directeur d'Assabah News, a proposé la création d'un label consacré aux sites électroniques selon des critères définis par les directeurs de journaux.

Une des suggestions évoquées était la mise en place d'un pacte regroupant les directeurs de journaux qui interdirait plusieurs pratiques et qui pourrait renforcer la collaboration entre patrons de presse. Il a également été proposé de mener une action coup de poing pour attirer l'attention du gouvernement et de l'opinion sur les problèmes de la presse.
28/02/2014 | 1
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