Les élus de l’ANC appartenant aux différents blocs de l’opposition ont boycotté, comme attendu, la séance extraordinaire du mardi 23 octobre 2012 censée fêter le premier anniversaire de la tenue d’élections en Tunisie après la révolution.
Comme l’a déclaré plus d’un député, on ne pouvait pas fêter l’échec de cette troïka et de ce gouvernement qui n’ont pas tenu leur principal engagement de préparer une Constitution en un an.
Mahmoud Baroudi a qualifié hier d’ « indécente » la célébration du 23 octobre, compte tenu du fait que la majorité des revendications de la Révolution n’ont pas été réalisées.

Résultat, les sièges vides à l’ANC sautaient aux yeux ce matin sous l’hémicycle à l’arrivée des trois présidents Mustapha Ben Jaâfar, Moncef Marzouki et Hamadi Jebali. Ceux qui sont venus ont été dispatchés ici et là afin de ne pas trop accentuer l’image du vide.
On remarquera la présence de quelques ministres et présidents d’organisations de la société civile, tels Sihem Ben Sedrine, Wided Bouchamaoui, Tarak Cherif, Ismaïl Sahbani, Habib Guiza, Kamel Laâbidi, Kamel Jendoubi…
On remarquera aussi la présence de l’ancien président de la République, Foued Mbazaâ et de l’ancien Premier ministre Rachid Sfar. L'absence la plus significative est celle de Béji Caïd Essebsi qui a été, pourtant, derrière le succès de ces premières élections.

On relèvera ces interrogations pertinentes de Mustapha Mezghanni à propos de la présence de ce matin : « Foued Mebazaa est présent en tant que Président de la République, mais Rachid Sfar, en sa qualité de quoi ? Si c'est en tant qu'ancien premier ministre, pourquoi Béji Caïd Essebsi n'est pas présent ? (…) Autre point important, pourquoi est-ce qu'en première rangée, il y a Mebazza, Sfar et Ghannouchi. A quel titre Ghannouchi est en première rangée ? Si c'est en tant Président d'un parti de la troïka, pourquoi Abbou n'est-il pas à ses côtés et est plutôt en 2ème rangée? »

Mustapha Ben Jaâfar a enregistré avec regret l’absence des députés à cette cérémonie indiquant que cette date ne touche pas une partie en particulier, mais l’ensemble des citoyens.

Nous y reviendrons.