Par Tijani Haddad

La Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie a tenu, récemment, son assemblée générale élective qui, comme ses précédentes, a été un moment de réflexion sur la situation du secteur et, partant, celle de la profession. Ces assises ont eu lieu, cette fois-ci, à un moment où l’activité touristique gère un contexte particulièrement difficile, marqué par une crise économique dont l’épilogue continue à être imprévisible. Ce qui est certain, c’est que les défis sont nombreux et se situent à plusieurs niveaux dont notamment le comportement des consommateurs, celui de la profession ainsi que le bouleversement des structures traditionnelles de commercialisation.

Côté consommateurs, de nouvelles tendances, certes d’ordre économique, tendent à s’ériger en données structurelles, telles que les réservations de dernière minute, l’écourtement du séjour et la formule “all inclusive”. Les touristes qui dépensent sans compter sont de nos jours une denrée assez rare.

La révolution numérique apporte, quant à elle, son lot de bouleversements. Les sites “online”, notamment ceux dits “comparateurs de prix”, concurrencent de plus en plus les

T.O. classiques et n’attendent que la pleine ouverture du ciel pour s’imposer en tant que structures de vente incontournables. Par ailleurs, les sites qui “offrent” des conseils aux voyageurs sur fond commercial font, sur la toile, la pluie et le beau temps.

Toutes ces mutations, qui ne cessent de marquer le paysage touristique mondial, nécessitent une réflexion à la fois profonde, collective et solidaire. Il s’agit de phénomènes qui constituent une mouvance irréversible qu’il faudrait exhaustivement analyser en vue d’explorer les voies de l’efficience pour un meilleur rendement du secteur touristique. Les concertations horizontales et verticales, observées ici et là, les regroupements des T.O., le changement du profil des touristes ainsi que les termes d’échange entre les marchés émetteurs et les destinations touristiques sont autant de questions qui méritent un autre regard et nécessitent un comportement imperturbable de la part des professionnels du secteur, surtout ceux qui, dans la tourmente, risquent de déraper vers le bas.

La nouvelle équipe dirigeante de la FTH a, de toute évidence, du pain sur la planche.

Tijani Haddad, ancien ministre du Tourisme, est actuellement directeur de la revue spécialisée La Gazette Touristique d’où est tirée cette Tribune avec l’aimable autorisation de l’auteur.