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Rétrospective politique 2019 : le semestre de toutes les peurs !
31/12/2019 | 19:59
5 min
Rétrospective politique 2019 : le semestre de toutes les peurs !

 

Le second semestre de l’année 2019 a connu une cascade de rebondissements dont le premier a été le décès de Béji Caïd Essebsi et le dernier est la poursuite du feuilleton de la composition du nouveau gouvernement. Récit chronologique de faits marquants pas très heureux…

 

 

Juillet 2019 : décès du président Béji Caïd Essebsi

 

Le 25 juillet 2019 restera à jamais une date gravée dans la mémoire des Tunisiens. En ce jour de la fête de la République, la Tunisie a perdu son président Béji Caïd Essebsi. Bien qu’il ait quitté l’hôpital militaire, son état de santé ne s'est pas amélioré. Toute la Tunisie fût endeuillée par son décès. Des obsèques nationales ont été organisées.

La passation du pouvoir s’est faite d’une manière très fluide, bien que certains s’attendaient au contraire, notamment en l’absence de la Cour Constitutionnelle. C’est Mohamed Ennaceur qui a occupé le poste de président de la République jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle anticipée dont la date a été fixée par l’Isie.

Cela dit, avant son décès, le président de la République a signé la convocation des électeurs, mais il n’a pas ratifié les amendements de la loi électorale adoptés par l’ARP. Non publiés dans le Jort, les amendements visant à exclure certains candidats à la présidentielle et aux législatives ne sont pas entrés en vigueur.

 

Les procédures ont repris à l’encontre des frères Karoui à travers l’émission d’une interdiction de voyage à leur encontre ainsi que le gel de leurs avoirs. Malgré cela, Nabil Karoui et son parti Qalb Tounes figurent en tête des sondages d’opinion.

 

Du côté d’Ennahdha, le chef du mouvement Rached Ghannouchi se présente aux législatives sur Tunis 1.

 

Août 2019 : dépôt des candidatures et arrestation de Nabil Karoui

 

Les candidats à la présidentielle ont déposé leur candidature. Le ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi a, également, présenté sa candidature bénéficiant de tout un élan de solidarité, notamment après le décès de Béji Caïd Essebsi. Au final, 26 candidats ont été retenus pour la présidentielle.

Le 23 août 2019 a constitué un grand revirement de la campagne électorale, avec l’arrestation surprise du candidat favori, Nabil Karoui.

 

Considérée comme un règlement de compte politique, l’arrestation de Nabil Karoui a ébranlé la scène politique et toute la période électorale a tourné autour.

 

Septembre 2019 : Kaïs Saïed et Nabil Karoui remportent le premier tour de la présidentielle

 

Premier débat télévisé de la présidentielle a été organisé en Tunisie, en l’absence de Nabil Karoui qui demeure en prison. Le 15 septembre le premier tour de la présidentielle a lieu. Kaïs Saïed et Nabil Karoui remportent ce premier tour. En ce même jour, Chadhlia Caïd Essebsi, épouse du président défunt, Béji Caïd Essebsi est décédée. Parti en France, son fils Hafedh Caïd Essebsi ne peut assister à ses funérailles.

Le 19 septembre 2019, l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali est décédé. Il est inhumé en Arabie Saoudite.

La campagne présidentielle se poursuit avec l’arrestation de Nabil Karoui et de vives inquiétudes quant à l’annulation de tout le processus électoral.

 

Octobre 2019 : élection de Kaïs Saïed et victoire d’Ennahdha

 

Les élections législatives se tiennent le 6 octobre 2019 en Tunisie. Le mouvement Ennahdha les remporte avec 54 sièges, suivi par le parti Qalb Tounes avec 38 sièges.

Le 9 octobre 2019, Nabil Karoui quitte la prison sur décision de la Cour de cassation. Il assiste au débat face à Kaïs Saïed. C'est Kaïs Saïed qui est finalement élu président de la Tunisie à 72,9% des voix. Il prête serment le 23 octobre, respectant ainsi les délais constitutionnels. Le 30 octobre 2019, il désigne les membres de son cabinet présidentiel.

 

Novembre 2019 : Rached Ghannouchi à la tête du Parlement, Habib Jamli chargé de former le gouvernement

 

Le mois de novembre a été marqué par l’élection de Rached Ghannouchi à la tête du Parlement après avoir bénéficié du vote d’Al Karama et de Qalb Tounes.

Le mouvement Ennahdha a, également, désigné Habib Jamli pour former le gouvernement, il a été officiellement chargé par le président de la République d’assurer cette mission le 15 novembre 2019.

Les tractations autour de la formation du gouvernement commencent avec le mouvement Attayar et Echaâb.

 

Décembre 2019 : Drame de Amdoun et toujours pas de gouvernement

 

Le mois de décembre a commencé avec l’accident de bus de Amdoun transportant des jeunes pour une excursion. Un véritable drame national avec un bilan lourd de 30 morts et une dizaine de blessés.

 

Du côté du monde politique, le candidat à la Primature Habib Jamli n’a toujours pas réussi à s’accorder avec les partis politiques sur la composition du futur gouvernement. Il demande une prolongation d’un mois, conformément aux dispositions de la Constitution. Malgré cela, les blocages se poursuivent, ce qui l’a poussé à annoncer sa décision d’opter pour un gouvernement de compétences indépendantes.

 

L’autre fait saillant du mois a été la visite-surprise et non annoncée du président turc, Recep Tayyip Erdogan. Cette visite a suscité une vive polémique. La présidence de la République a été accusée de porter atteinte aux fondements de la diplomatie tunisienne, notamment avec les derniers développements en Libye.

 

 

Sarra Hlaoui

31/12/2019 | 19:59
5 min
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Commentaires (5)

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URMAX
| 02-01-2020 08:58
... êtes-vous de ceux - nombreux - qui croient que le Président décide de tout, n'importe quand et n'importe comment ?
Utopique

Sémir
| 01-01-2020 20:59
Il est la cause de toutes les divisions au sein du parti.
Il a été nommé pourtant par le Président, et n'a pas hésité à le poignarder dans le dos.
Traître un jour traître toujours et c'est ce qui caractérise ce premier ministre de malheur aujourd'hui.
Aujourd'hui il lèche les bottes des islamistes.
Le président Beji Caid Essebsi a été un très grand Président. Il a hérité d'une situation économique très très difficile à cause des islamistes et de leur marionnette Marzouki.
Il a rétabli la sécurité, il a restauré la démocratie avec le peu de moyens qu'il avait.
Car n'oublions pas que ce n'est pas le Président qui gouvernait mais c'était l'assemblée et le premier ministre. Quand est-ce que les tunisiens vont comprendre que le Président n'a des prérogatives qu'en politique étrangère et en matière de sécurité !!!!!!
Dans ces deux domaines Beji Caid Essebsi a réussi.

antireligions
| 01-01-2020 19:06
Ehhh Oui c'est bien une malédiction qui frappe tous les chefs d'états tunisiens ils réussissent presque héroïquement leurs entrées est ratent minablement leurs sorties Bourguiba, Ben Ali, puis El Béji. Il n y a pas de raison pour que ça s'arrête

Fethi El Mekki
| 01-01-2020 13:32
A Mr Samir !!
BCE était un fils de bonne famille, très intelligent, très rusé très cultivé, charismatique, avait beaucoup d'expérience et énormément d'humour'?'.bref tout ce qu'il faut comme qualité pour exceller en politique'?'
En 2019 son défunt pseudo-parti aurait du recueillir au moins 2.000.000 de voix, s'il avait consolidé son parti par de véritables compétences amoureuses de la Tunisie et '?uvré politiquement pour ce pays en pensant aux générations futures'?'
Il n'a fait ni l'un ni l'autre'?'
Avoir autant de qualités pour accoucher 5 années plus tard d'un CIRCUS POLITICUS aussi déplorable n'est pas un accident de l'histoire'?'
C'est voulu et murement réfléchi'?'
Que Dieu lui pardonne !!!

Sémir
| 31-12-2019 21:04
C'était un grand Président. Le Président qui a instauré la démocratie en Tunisie et un grand politique.