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Khalil Ghariani : Entre sagesse et manque d'audace...
02/03/2017 | 19:59
5 min
Khalil Ghariani : Entre sagesse et manque d'audace...

 

Le dernier remaniement partiel du gouvernement a suscité une vive polémique sur la scène politique nationale. Si la nomination de Khalil Ghariani à la tête du département de la Fonction publique et de la Gouvernance fût la plus contestée, son renoncement  a laissé place à de multiples interprétations.

 

Cinq jours à peine se sont écoulés depuis la nomination de Khalil Ghariani en tant que nouveau ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance, en remplacement de Abid Briki. Voilà aujourd’hui que l’homme de la centrale patronale décline l’offre du chef du gouvernement et refuse le poste qu’on lui a attribué.

 

Khalil Ghariani, membre du bureau exécutif de l’UTICA, s’est prononcé aujourd’hui, jeudi 2 mars 2017, sur sa décision suite à sa rencontre avec Youssef Chahed. Il a affirmé qu’après mûre réflexion, il ne peut accepter un portefeuille ministériel : « Je viens d’annoncer ma décision au chef du gouvernement. Après avoir réfléchi durant la soirée d’hier et ce matin, j’ai décidé de ne pas accepter ce poste de ministre, notamment, en cette phase très délicate, et où la tension est à son comble. Je ne peux empiéter sur les relations séculaires qui relient l’UGTT et l’UTICA à travers l’acceptation de ce portefeuille. Ceci dit, je suis fier de la confiance que m’a accordée le chef du gouvernement, et je reste à son entière disposition pour servir l’Etat depuis la position que j’occupe ».

 

Les pressions subies pourraient expliquer les cinq jours écoulés avant qu’il ne se prononce. Des pressions d’ordre interne à l’UTICA, qui ne voudrait être mêlée aux polémiques et discordes gouvernementales, ou encore, d’ordre privé, dans la mesure où certaines voix commencent à s’élever, pointant son lien de parenté avec le président de la République. D’autres motifs d’ordre social et politique existent compte tenu des tensions qui se sont ravivées. On se rappellera de la polémique et des contestations qui ont éclaté suite à sa désignation, émanant de la centrale syndicale mais aussi de plusieurs partis politiques.

« Un manque d’audace » de M. Ghariani a été pointé du doigt par certains observateurs pour lesquels il ne serait pas capable d’assurer pendant la période à venir. D’autant plus que les défis à relever sont énormes et que la tâche qui lui est confiée ne s’annonce pas être de tout repos. Bien évidemment, les chantiers qui l’attendent sont grandioses et ceci s’amplifie par le fait qu’il provient de l’UTICA et qu’il aura à trancher sur les questions relatives à la fonction publique, défendues farouchement par l’UGTT. Là aussi, nul besoin de rappeler les points de vue diamétralement opposés des deux organisations nationales sur le sujet.

 

Un autre point de vue qualifierait la décision de Khalil Ghariani de grande sagesse. En effet, il aurait, ainsi, évité une vive tension et un bras de fer inutile à l’Etat en renonçant à son poste, sans que cela n’ait induit une déstabilisation de la position gouvernement. Le gouvernement qui était appelé à revoir cette nomination, n’a pas, ainsi, à être en position de faiblesse pour avoir cédé aux pressions.

Sitôt annoncée, l’UGTT n’a pas tardé à commenter cette décision. Le secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, Sami Tahri, a affirmé que c’est l’intérêt suprême de l’Etat qui a primé. Il a aussi souligné « qu’il n’y a aucun gagnant dans cette affaire » considérant « qu’il y a eu une interaction positive et une réponse favorable à la revendication de l’UGTT ».

« C’est un pas positif et une décision qui dénote d’une grande sagesse. Elle laisse présager un meilleur avenir pour la relation entre l’UGTT et le gouvernement », a-t-il dit, avant d’ajouter qu’ainsi, « les tensions ne feront que diminuer, tout en permettant à traiter les dossiers en suspens et à garantir plus de stabilité ».

 

 

En tout état de cause, et loin de toutes les interprétations et les calculs étroits, la décision prise par Khalil Ghariani semble être une solution pour esquiver la crise qui s’est installée suite au remaniement partiel annoncé il y a quelques jours par Youssef Chahed. Sauf que celle-ci reste de moindre ampleur que le conflit persistant entre les syndicats de l’Enseignement qui appellent au départ du ministre de l’Education Néji Jalloul. Ce dernier refuse catégoriquement de démissionner malgré tous les mouvements de protestation entamés par les syndicalistes et dont l’intensité ne cesse d’augmenter, quitte à prendre des millions d’élèves en otage, ainsi que leurs familles.

D’ailleurs, même le chef du gouvernement a été récalcitrant face à cette demande de l’UGTT lors de sa dernière interview, affirmant qu’il n’y a aucun moyen de s’incliner et que tout ministre ne sera remercié que s’il fait preuve d’une incompétence. En effet, en cédant à cet appel, le gouvernement aurait signé son arrêt de mort mettant en péril toute sa crédibilité et son « prestige ». Dans cet ordre d’idées, certains analystes vont même suggérer que la décision de Ghariani a été prise en concertation avec le chef du gouvernement, et ce vertu d’un accord avec la centrale syndicale afin qu’elle cesse sa pression faite sur Néji Jalloul.

 

Toujours est-il, et depuis sa mise en place, le gouvernement d’Union nationale, conduit par Youssef Chahed, fait face à plusieurs épreuves, aussi rudes les unes que les autres, qu’il essaye de gérer avec les moyens qui sont à sa disposition. De la fermeté tantôt, des concessions parfois, toutes les solutions possibles ont été adoptées dans l’optique de maintenir l’équilibre des forces sur la scène politique et garantir la paix sociale. Un exercice qui n’est pas des plus faciles, vu les défis monstres qui restent à relever et tenant compte de l’état de frustration d’un large pan de la société tunisienne dont les principaux soucis ne sont toujours pas résolus, comme le chômage et la hausse fulgurante des prix.

 

02/03/2017 | 19:59
5 min
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Commentaires (13)

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Prolétaire
| 04-03-2017 19:29
Merci pour votre feedback,
Bonne Soirée

Moha
| 04-03-2017 18:33
ce que vous dites sont des faits, merci pour votre position objective et honnête.

Mansour Lahyani
| 04-03-2017 17:24
Vous connaissez sans doute l'histoire du charbonnier, celui qui est heureux comme un pape, et con comme un panier ? Il y a des gens comme ça qui ont la foi si profonde et si dure, qu'il est vain de tenter de la transpercer ! Inutile donc de gaspiller temps et efforts... Bon vent, dans le sillage de ce Taboubi qui a sauvé ma Tunisie de la troïka...Où et comment ? On ne prête qu'aux riches et, comme vous le dites si bien, « Il ne faut pas falsifier l'histoire de la Tunisie » : bon vent, dans le sillage de ce héros des temps post-modernes!

Prolétaire
| 04-03-2017 14:25
C'est grâce à L'UGTT de Monsieur Houcine Abassi et de Mr. Mr. Noureddine Taboubi que la Tunisie a été sauvée d'une troïka qui ne voulait plus renoncer au pouvoir et qui voulait imposer une nouvelle dictature par l'agression, l'appel à la haine et la création d'une milice sauvage sans morale et hors la loi.


Une très grande reconnaissance à Mr. Houcine Abassi, c'est lui qui a sauvé la Tunisie d'une nouvelle dictature fasciste et totalitaire.

Par contre Mr. Béji Caïd Essebsi, avec tout le respect que je lui dois, ne serait pas là où il est aujourd'hui sans les sacrifices de noter UGTT.

Il ne faut pas falsifier l'histoire de la Tunisie, il faut être reconnaissant aux vrais héros de notre nation, oui Mr. Houcine Abassi est un héros, un très grand héros!!!!


Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
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Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT

Mansour Lahyani
| 04-03-2017 09:54
"Certes je ne suis pas toujours d'accord avec notre UGTT, mais il faut être vraiment ignorant (pour ne pas dire autre chose) de dénigrer l'UGTT" : votre premier constat répond parfaitement à la situation actuelle de l'UGTT, votre seconde affirmation n'st qu'une répétition, une de plus, de votre profession de foi. Malheureusement, vous ne répondez pas à ma question de quelle UGTT parlez-vous ? De celle de Farhat, ou de celle de Taboubi, que les Gamoudi et les Yaqoubi traînent derrière eux jusqu'à l'enfoncer plus bas que terre ? Regardez ce qu'ils font de l'intérêt national, de l'intérêt de l'Education nationale et de ces pauvres enseignants, dont ils sont réduit à néant l'esprit critique et la dignité - qu'ils prétendent défendre contre Jalloul !!!
Je ne suis pas un fan de Khalil Ghariani, mais je dois saluer sa sagesse, comme le dit Sarra Hlaoui. De toutes les manières, nous sommes loin du sujet : votre amour éperdu pour cette UGTT-là...

Prolétaire
| 03-03-2017 19:04
Vous êtes un commentateur d'esprit et j'apprécie souvent vos commentaires! Par contre dites-moi svp et en toute objectivité si vous croyez vraiment qu'un membre du bureau exécutif de l'UTICA (qui défend et protège les intérêts de la classe oligarque, bourgeoise et milliardaire entrepreneuse) est la personne idéale pour le poste de Ministre qui pourrait représenter tous les Tunisiens.

Certes je ne suis pas toujours d'accord avec notre UGTT, mais il faut être vraiment ignorant (pour ne pas dire autre chose) de dénigrer l'UGTT.

Mr. Noureddine Taboubi est une personne très calme et d'esprit. Il est efficace dans le silence absolu et la discrétion et je crois qu'il va pourvoir défendre nos intérêts en face de ceux qui profitent du système depuis des décennies!

Ce que je reproche à Mr. Khalil Ghariani est d'avoir voulu simultanément le poste de Ministre et de membre du bureau exécutif de l'UTICA! Et vous savez pourquoi (je l'espère)!

Protégeons, Soutenons et Défendons notre UGTT qui est la seule garantie de la survie de notre jeune démocratie!

Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
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Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT
Vive notre UGTT

Absolument Audace et Sagesse
| 03-03-2017 18:50
Mr Khlil Ghariani a fait preuve d'une grande sagesse et d'une audace qu'on ne trouve pas chez d'autres surtout quand il s'agit de refuser un poste de ministre .

Mansour Lahyani
| 03-03-2017 17:44
Je vous vois, comme si je vous connaissais ! Pour vous, renoncer à un poste de ministre, fût-ce au sein d'un gouvernement aux abois, réduit à un état pré-comateux sous l'effet de revendications qui n'ont de syndicales qu'un adjectif abusivement collé à une tentative de putsch authentique ! Vous auriez dû vous contenter de la première partie du titre de votre papier : c'est effectivement une démonstration d'audace de la part d'un homme qui ne semblait pas devoir être exposé à un choix aussi crucial!

Mansour Lahyani
| 03-03-2017 17:27
Je me trompe peut-être, mais vous semblez être un brave supporter de l'UGTT ? Malheureusement, vous ne spécifiez pas laquelle : celle dont tout Tunisien digne de ce nom doit être fier : celle de Farhat - ou bien celle ces crapauds comme Yaqoubi, qui sont sur le point d'éclater comme dans la fable, sous l'effet de leur ego enflé, démultiplié et survolté ???

Prolétaires
| 03-03-2017 14:06
Vive L'UGTT
Vive L'UGTT
Vive L'UGTT
Vive L'UGTT
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Vive L'UGTT
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