alexametrics
lundi 29 avril 2024
Heure de Tunis : 02:27
A la Une
Tunisie - Méga projet de lâEUR(TM)émirati Bukhatir : promesses non tenues !
24/09/2010 | 1
min
Tunisie - Méga projet de lâEUR(TM)émirati Bukhatir : promesses non tenues !
{legende_image}
A l’instar des autres méga projets émiratis annoncés en Tunisie, Bukhatir Group laisse montrer des retards dans l’exécution de Tunis Sports City.
Les premiers appartements de ce qui a été annoncé comme étant un mégaprojet ne sont toujours pas sortis de terre, alors qu’ils auraient dû être déjà livrés à leurs propriétaires, si l’on se tient aux promesses de Lotfi Ezzar, CEO de Tunis Sports City.
Pire, plusieurs membres de l’équipe tunisienne de Tunis Sports City ont démissionné ou ont été remerciés, d’après des témoignages recueillis par Business News. Quant aux raisons de ces retards, nous ne les saurons pas de sitôt, M. Ezzar a refusé de nous répondre, alors qu’il y a un an il conviait les journalistes tunisiens aux conférences de presse et au démarrage de la commercialisation.

C’était le 8 juillet 2009, Lotfi Ezzar CEO du mégaprojet Tunis Sports City du Groupe émirati Bukhatir, présidait une conférence de presse dans son fort luxueux siège aux Berges du Lac pour présenter aux journalistes son mégaprojet.
Deux jours après, soit le 10 juillet, le même responsable présentait aux journalistes et à un nombre d’hommes d’affaires et hommes politiques le projet et annonçait, en grandes pompes, le démarrage de la commercialisation de ses appartements.
Moins de quinze jours plus tard, on apprenait par la presse internationale, citant Paul Curcita, directeur exécutif à l’international de Sports Cities Internationale, que 90% des appartements ont déjà été réservés à l’achat !

Aux mois d’avril et mai 2009, les députés et les conseillers adoptent une loi autorisant l’approbation de l’engagement de l’Etat concernant la convention d’investissement relative à la réalisation du projet de Tunis Sports City. Le projet de loi était alors présenté aux parlementaires par six ministres ! Le promoteur émirati bénéficiera (ou a bénéficié) d’exonérations d’ordre fiscal et administratif, exonérations énoncées dans le Code de promotion des investissements et octroyés en fonction de la nature et du volume de l’investissement. Il est donc évident que l’Etat tunisien a rempli totalement sa mission consistant à encourager tout investisseur surtout, comme c’est le cas présent, lorsqu’il promet de faire appel aux compétences à la main d’œuvre tunisiennes et qu'il promet d'engager de gros montants.

De quoi nourrir le rêve, de quoi faire monter les enchères ? Assurément ! Et, il faudrait bien l’avouer et l’admettre, nous avons participé à cela, en tant que journalistes.
Mais il nous fallait assurer un suivi et vérifier les promesses de Bukhatir. Question de déontologie et de respect de la profession. Mais, surtout et notamment, question de voir ce qu’il en est de cet IDE qui a profité de l’argent public ou, du moins, d’exonérations fiscales.

Selon les paroles de M. Ezzar durant la conférence de presse de ce 8 juillet 2009, reprises par un grand nombre de journaux tunisiens et étrangers, la première phase du projet (Cedar, s’étalant sur 160 hectares dont 13 hectares pour la partie immobilière) devrait s’étaler sur 36 mois et les premiers logements seront prêts dans moins de 15 mois. C'est-à-dire en octobre 2010, comme il le souligna, alors, lui-même.
Nous y sommes presque et nous ne remarquons aucune villa et aucun appartement sorti de terre dans la zone où devait être érigé Cedar, du côté des Berges du Lac.
Des appartements proposés à 2350 dinars le m². Le prix de départ pour les villas tournera autour de 3500 dinars le m². A ces prix là, la moindre des choses à laquelle le Tunisien devait s’attendre, c’est le respect des délais annoncés tous tambours battants.

Nous avons cherché à en savoir davantage auprès de Lotfi Ezzar, mais il semble que le CEO se serait inscrit aux abonnés absents. Sa secrétaire refusant de nous le passer, au téléphone. Après avoir insisté, un va-et-vient, tombe la question de la secrétaire : « Est-ce que vous le connaissez personnellement ? ». Bien étrange que M. Ezzar ne connaisse plus ses « invités » d’hier, qu’il accueillait avec chaleur et embrassades… Bien étrange aussi qu’il ne veuille plus parler aux journalistes...
Faute de l’avoir au téléphone, nous avons cherché à obtenir les réponses auprès de quelques « sources » chez Bukhatir et là, c’est la surprise. Nos sources ne travaillent plus chez le promoteur émirati ! Il y en a qui ont quitté d’eux-mêmes et d’autres qui ont été remerciés. Nous ne dirons pas licenciés.
Les raisons ? Nos « sources » refusent de les expliquer, comme si elles ont peur de représailles. Elles nous diront que les conditions de travail n’étaient pas du tout optimales et que les promesses de la direction à leur égard n’ont pas été tenues. D’autres sources nous parleront de « climat tendu et malsain » carrément. Cette source nous fera un schéma : « Nous sommes toujours épiés, sous surveillance caméra et interrogés sur nos moindres faits et gestes. Un pareil climat n’encourage pas du tout à la production, la moitié d’entre-nous a quitté ou a été poussée à quitter l’entreprise. »
Ce départ toucherait, selon cette source, une bonne vingtaine de personnes sur la quarantaine recrutée au démarrage.

Que s’est-il donc passé à Bukhatir pour expliquer ces retards ? Problèmes de timing ? Problèmes de commercialisation ? Problèmes de financement ? Bukhatir n’a pas réussi à « récolter » l’argent des acheteurs tunisiens avant que les appartements ne soient prêts ?
Il est vrai que nous ne sommes pas habitués, en Tunisie, à acheter sur plan ! Il faut qu’on « palpe » et qu’on voie de nos propres yeux ce qu’on désire acquérir.
Toujours est-il que ces retards et ces départs de personnel, ajoutés au refus du CEO de parler aux journalistes, ne font qu’alimenter un climat de suspicion, voire davantage.
Nous n’irons pas jusque là, mais on ne peut s’empêcher de nous arrêter à un constat : les promesses pour que les premiers logements soient prêts dans les 15 mois n’ont pas été tenues et cela suffit pour poser les interrogations sur nos pages, à défaut d’avoir les réponses. Ne serait-ce que par respect pour nos lecteurs à qui on a relayé les promesses des responsables de Bukhatir suite à leurs conférences de presse et leurs communiqués.

A lire également : 15 mois pour voir les premières merveilles du mégaprojet de Bukhatir en Tunisie
24/09/2010 | 1
min
Suivez-nous