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Tourisme tunisien : Les dossiers chauds qui attendent Slim Tlatli
22/01/2010 | 1
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Tourisme tunisien : Les dossiers chauds qui attendent Slim Tlatli
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Les professionnels du tourisme sont presque unanimes pour considérer que, depuis l’été 2001, le secteur est à la recherche de ses marques. Plusieurs facteurs ont inter-réagi pour aboutir à cette situation. Ce qui fait que, plusieurs dossiers chauds se trouvent, désormais, sur la table du nouveau ministre du Tourisme, Slim Tlatli.

Il faut d’abord citer la grande explosion du marché du transport aérien faisant réduire les distances et l’entrée de plain-pied sur le marché de destinations désormais prisées à l’échelle internationale comme le Brésil, la Thaïlande, le Maroc, etc. Lesquelles destinations sont parvenues à détourner l’intérêt d’une partie des touristes ayant un penchant pour la Tunisie et, notamment, à partir du marché européen.
Mais, le fait le plus saillant, c’est que ces touristes ayant alors « lâché » la Tunisie dans des circonstances conjoncturelles vécues, en d’autres moments, par le Maroc ou encore l’Egypte, n’y ont jamais repensé et le secteur n’est jamais parvenu à les récupérer.

Les spécialistes se rappellent qu’avant 2001, la Tunisie était la destination prisée des Allemands avec près d’un million d’entrées et, malgré les effets de l’unification allemande, on a rarement dépassé les 500.000 entrées en provenance d’Allemagne durant la dernière décennie.
Ensuite, le début du nouveau millénaire a coïncidé avec le début d’exploitation de la station de Yasmine Hammamet avec ses 20.000 lits. Le parc hôtelier tunisien avait continué son essor alors que le marché tunisien ne parvenait plus à suivre le rythme et absorber cette augmentation du nombre de lits. D’où le début des véritables problèmes financiers du secteur et le début du bradage de la destination Tunisie. Depuis, des dizaines d’hôteliers croulent sous le poids des dettes et ne parviennent pas à sortir de l’impasse. Plusieurs hôtels sont pratiquement hypothéqués chez les Tours Opérateurs qui les dirigent à leur guise.

Enfin, nul ne doute que, même, si une bonne partie des hôteliers ne pratiquait pas le bradage, le marché était tiré vers le bas par les autres. La destination Tunisie n’était plus synonyme d’un produit diversifié et de bonne qualité. Le parc hôtelier tunisien est implanté à 90 % sur le littoral et ses activités de plaisance étaient essentiellement en rapport avec la mer, la plage et le soleil. Mais, cet attrait est offert partout dans le monde, associé à d’autres atouts, ce qui nous différencie négativement par rapport aux autres destinations.
L’atout de la belle mer était valable durant les années soixante-dix, quatre-vingt et quatre-vingt-dix du siècle dernier, synonymes de l’âge d’or du secteur en Tunisie. La clientèle était Select et le produit d’un standing respectable sur la scène internationale. Le tourisme n’était pas encore « popularisé ». La Tunisie étant l’un des pionniers en la matière parmi les pays du Sud.

Ce constat est, d’ailleurs, confirmé par les observateurs qui précisent que l’affluence était même garantie annuellement à partir de mars et jusqu’en novembre et ce, par le seul effort d’opérateurs tunisiens bien aguerris aux ficelles du métier. La proximité de la Tunisie et son émancipation socioculturelle avaient aidé cet essor
Quelques mini-crises étaient certes vécues comme celles ayant suivi la 1ère guerre du Golfe en 1991 ou les attentats perpétrés ça et là, contre des institutions touristiques du Moyen-Orient, précise-t-on. Mais, l’essor reprenait de plus belle, poursuit-on. Les clients étant convaincus de la tolérance régnant au pays d’Hannibal.
Clients et professionnels étaient satisfaits. Les premiers revenaient régulièrement en Tunisie et faisaient même la propagande du produit. Les hôteliers étaient à cheval sur la qualité et veillaient au grain. Même le secteur bancaire n’avait jamais crié gare. Les projets étaient bien ficelés et leur rentabilité garantie.

Kamel Ouali, un vieux routier du secteur, se rappelle très bien des premiers signes de fléchissement : « Les signes avant-coureurs s’annonçaient sous forme de surbooking par ci, inadéquation entre le produit promis et celui trouvé, par là. Je me rappelle de professionnels vendant 120 % de leur capacité d’accueil par crainte d’annulations de dernière minute. Face au surbooking, les professionnels étaient obligés d’offrir à leurs clients des excursions au Sud. Les touristes venus à Hammamet pour se bronzer sont, alors, dirigés vers Tozeur en plein été. D’autres touristes étaient placés en chambres doubles alors qu’ils avaient payé pour une formule single. L’arnaque commençait aussi à prendre place dans le marché de l’artisanat. Le tapis kairouanais perdait progressivement de sa notoriété, entraînant avec lui au gouffre la confiance accordée par les touristes aux produits tunisiens. L’été 2001 avait constitué le tournant. Depuis, le tourisme n’avait jamais repris».

A la question « Que faire ? »,il répond que l’administration est, certes, claire en prônant la qualité et la diversification du produit, mais les professionnels ne suivent suffisamment pas et ce, pour des raisons d’ordre du retour d’investissement. Ils sont hésitants à s’engager de peur de ne pas rentrer dans leurs frais surtout que le marché tunisien est trop tiré vers le bas.
Ce constat est vrai aussi bien pour la thalassothérapie, le Golf que pour les sports de plaisance qui drainent, pourtant, une clientèle Select. L’état de l’infrastructure disponible nécessite un relookage pour maintenir la clientèle. Terrains de Golf et Marinas ont besoin d’un retapage à neuf et d’un entretien permanent. En plus, la thalassothérapie draine certes de la clientèle mais, des normes de qualité sont nécessaires pour maintenir cette demande. Autrement, les usagers vont chercher ailleurs surtout avec l’ouverture de nouvelles destinations proposant le même produit.
Sur un autre niveau, le parc hôtelier est vétuste et nécessite un entretien. Il n’est exploité que durant cinq mois.par an Une bonne partie des hôtels ferme pendant la basse saison, notamment, à Djerba, Monastir et Yasmine Hammamet.

Toutes ces questions nécessitent des réponses pour faire sortir le tourisme tunisien de sa torpeur car ce ne sont ni les Algériens et encore moins les Libyens qui font tourner les hôtels.
La Tunisie doit réacquérir la confiance des Européens.
22/01/2010 | 1
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