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Chroniques
La cacophonie tunisienne fait des émules
Par Karim Guellaty
12/12/2020 | 14:26
6 min
La cacophonie tunisienne fait des émules

 

Il ne reste à cette année que trois samedi, trois petits week-ends avant de tourner définitivement la page de 2020 qui n’aura eu de redondante que son double nombre. Tout le reste n’a été que surprises et inattendus dans les faits, et tellement de prévisibilités dans les réactions.

 

Aux États-Unis, Donald Trump, président sortant qui ne veut pas sortir, a annoncé cette nuit par Twitter que les vaccinations allaient commencer dans moins de 24 heures, abandonnant donc l’idée de soigner son peuple par l’eau de Javel pour s’en remettre à l’ARN messager.

L’agence américaine de médicament, la FDA, a donné son accord pour l’utilisation du vaccin Pfizer-BioNtech dans un temps record, le dossier d’homologation ayant été déposé il y a à peine trois semaines. 100 millions de doses ont été achetées par les Américains, 3 millions ont été livrées et sont en cours de distribution sur les 9,8 millions kilomètres carrés que comptent les États-Unis. Dans trois semaines ce seront de nouveau 3 millions de doses qui seront distribuées pour faire la seconde injection aux désormais protégés du Coronavirus à 95%. 100 millions de doses, ce sont donc 50 millions d’Américains qui seront vaccinés, puisque chaque vaccin nécessite deux doses, et ce sont en priorité les 3 millions de résidents des maisons de retraite et les 21 millions de professionnels de la santé qui seront vaccinés. #sortezvaccinés

 

La Tunisie, toujours aussi loquace dans sa communication gouvernementale a informé vouloir commander 5 millions de doses. Soit 3 millions de vaccins. Ca c’est ce que disait le ministre de la Santé Faouzi Mehdi le vendredi 4 décembre, à l’Assemblé des représentants du peuple, suite à des questions insistantes des députés sur le sujet. Il travaille sur un calendrier nous dit-il et une stratégie de priorité.  Et parce que le dossier Covid comme tous les autres est géré aux cordeaux, et avec une précision chirurgicale, il s’agit tout de même de la santé des Tunisiens, le même ministre a déclaré cette même semaine, que la Tunisie ne voulait pas seulement commander, mais avait lancé des demandes pour acheter 6 millions de doses. Nous sommes passés en cinq jours de 5 à 6 millions de doses, ce qui est une bonne nouvelle, mais l’état d’avancement a été dégradé puisque nous sommes passés d’une demande de commande, à une volonté de commande.

Si tout ceci manquait encore un peu d'incohérence, et laissait planer une sorte d’approximation dans la gestion, on peut encore reculer dans le temps.

Le Mercredi qui précède, le Directeur de l’Institut Pasteur, Hechmi Louzir, nous disait quant à lui que le ministère de la Santé avait pour stratégie de vacciner en priorité les personnes atteintes de maladies chroniques, les plus de 65 ans, le personnel de santé et des secteurs vitaux comme la police, l’armée ou la douane. Il nous disait également que les vaccins seront disponibles au cours du second trimestre 2021.

Le 7 décembre cette fois-ci, et toujours par le biais de Hechmi Louzir, sur les ondes de Mosaïque FM, nous apprenons que ce sont bien six millions de doses que nous cherchons à acquérir. Les quantités semblent donc enfin figées. Sur l’acquisition, la Tunisie évolue au gré des vents marins. Le 30 novembre, nous demandions des commandes, le 4 décembre nous voulions commander et le 7 décembre nous cherchions à commander.

En deux semaines, la Tunisie a donc gagné un million de vaccins, perdu une demande de commande qui est devenue un projet de commande pour finir par une recherche de vaccins, laissé tomber une priorisation de vaccination qui s’est transformée en réflexion sur la stratégie. En revanche, on peut relever une certaine constante dans ce que les naïfs appellent la communication, puisqu’aucun officiel ne daigne dire quel vaccin ils projettent de commander. Peut-être parce que personne ne le sait encore. #allezvoter

 

En Grande-Bretagne aussi on vaccine et on sort de l’Union européenne. Deal or not deal, tel est la question que se posent les importateurs et exportateurs britanniques, puisque l’enjeu majeur du deal est les droits de douanes. Boris Johnson a la constance d’un ministre tunisien. En juin 2019, il déclarait qu’il y a avait citons-le « une chance sur un million pour que le Royaume-Uni quitte l’UE sans accord ». Le 10 décembre dernier, c’est devenu très probable qu’il n’y ait pas deals. Les entreprises doivent se préparer dit-il.  En décembre 2019, le même Boris Johnson déclarait qu’il n’y aurait aucun contrôle douanier en mer d’Irlande.  Mardi dernier, le protocole nord Irlandais conclu entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne prévoit des contrôles douaniers en mer d’Irlande.

L’équation est simple. L’Union européenne conditionne l’accès à son immense marché par le respect des Britanniques des règles sociales et environnementales de l’UE. A défaut, on taxe. Par exemple dans une fourchette de 30 à 40% pour les produits agricoles. Là où les Britanniques importent, on estime à 5% l’augmentation sur les fruits et légumes, et là où les Britanniques exportent, le bétail, c’est tout simplement l’effondrement de la filière qui est prédit. Plus globalement, les experts estiment que le no-deal coûterait 2 points de croissance à la Grande-Bretagne, déjà un des pays les plus fortement touchés par la crise Covid avec un PIB qui recule en 2020 de 11,2%.

Si on ne veut pas considérer ce Brexit comme la conséquence d’une dérive populiste qu’on observe un peu partout dans le monde, on peut difficilement trouver un domaine dans lequel la Grande-Bretagne sorte vainqueur de cette sortie. L’Histoire jugera et en attendant le peuple paiera. #tiebreak

 

Au Maroc maintenant, on normalise sa relation avec Israël, contre une reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté monarchique sur le Sahara Occidental. La presse, dans une méconnaissance crasse de l’Histoire, titre un peu partout que le Maroc reconnait Israël, alors que le Maroc avait reconnu Israël en 1994. Et cette même année, jusqu’en 2000, il y avait des représentations diplomatiques de chacun chez chacun.

Les Marocains soutiennent une solution à deux Etats, la fin de la politique de colonisation israélienne, et Jérusalem Est comme capitale pour la Palestine.

Mahmoud Abbas n’a pas commenté, le Hamas a condamné, l’Égypte s’est félicitée, et le front du Polisario n’en finit pas de pester contre les Américains leur reprochant d’avoir donné au Maroc ce qui ne leur appartient pas.

La Tunisie regarde ailleurs, prise entre un Président en exercice qui avait déclaré en début de mandat être en situation de guerre avec Israël, et un débat lors de la rédaction de la constitution où un projet de l’article 27 prévoyait une criminalisation de la normalisation avec Israël. Nidaa Tounes et Ennahda avaient voté contre et le projet d’article n’était pas passé.

Rappelons qu’en 1965, Bourguiba en tournée au Moyen-Orient avait préconisé le dialogue avec l’État Hébreu et recommandait la signature d’un accord qui circulait à l’époque, se fondant sur un principe qui lui était cher en matière diplomatique, « la politique des étapes ».  Les Egyptiens s’en étaient étranglés et on a vu fleurir ici et là en Égypte des manifestations anti-tunisiennes, la même Égypte qui soixante ans plus tard applaudit le Maroc dans sa normalisation avec Israël.  

Rappelons qu’en 1996 la Tunisie ouvre un bureau à Tel-Aviv, qu’elle fermera un an plus tard pour protester contre la politique colonisatrice du nouveau Premier ministre de l’époque, Benyamin Netanyahou. Elle le rouvrira en 1999 et le refermera en 2000 lors du démarrage de la seconde Intifada. Si ce n’était pas une reconnaissance, ça y ressemblait. #lanuancetunisienne

 

On ne finira pas sans parler de la planète. La masse de plastique présente sur terre est le double de celle de tous les animaux. En somme, le plastique pèse deux fois plus lourd sur notre terre que pèsent les animaux.  Les bâtiments et le plastique sont deux fois plus lourds que tous les arbres et tous les animaux de la planète et désormais, le poids des choses construites a dépassé le poids de tout ce qui est vivant sur terre. On pourra faire le parallèle avec le fait qu’en Tunisie, il y a plus de contraintes administratives qu’il n’y a d’administrés. Nous pourrions le faire, mais nous ne le ferons pas. #cestfait

 

C’est la fin de ce trip, c’est la fin de la semaine, vous pouvez éteindre vos smartphones.

Par Karim Guellaty
12/12/2020 | 14:26
6 min
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Commentaires
mansour
Une cellule de prison pour deux
a posté le 12-12-2020 à 17:27
pour Hunter Biden pour activité suspecte(scandale étouffé par les médias bobos CNN, The Times, The New York Times...) liés aux transactions commerciales en Chine et Ukraine et pour Joe Biden pour fraudes électorale massive pour se faire élire
Si vaccin est autorisé Pfizer et BioNTech (la société du couple de scientifique chrétiens turc réfugiés en Allemagne pour fuir le persécution de la dictature islamiste du frere musulman Erdogan) c'est grâce à la politique du Président Trump pour aider la recherche d'un vaccin