alexametrics
mardi 07 mai 2024
Heure de Tunis : 21:04
Chroniques
Quelle vérité derrière le Mornaguia Break ?
Par Synda Tajine
07/11/2023 | 16:30
4 min
Quelle vérité derrière le Mornaguia Break ?

 

L’affaire a secoué la Tunisie pendant une semaine. Les cinq terroristes qui se sont enfuis depuis le 31 octobre de la Mornaguia ont finalement été arrêtés ce matin à l’aube.

En à peine quelques jours, entre dimanche et aujourd’hui à l’aube, les cinq terroristes reviennent enfin là où ils devraient être. Tous les observateurs ont été unanimes aujourd’hui pour saluer ce « succès » sécuritaire. Oui, les sécuritaires ont bien fait leur travail, mais qu’adviendra-t-il après ?

« Il ne s’agit pas d’une évasion, on les a fait fuir » déclarait le chef de l’État le 1er novembre réagissant au « Mornaguia Break ». Kaïs Saïed a pointé du doigt « une opération préparée depuis des mois » et « des défaillances » derrière lesquelles se cachent des parties à l’intérieur, mais aussi à l’étranger.

 

Ce que l’on sait pour l’instant, c’est que le premier des fugitifs, Ahmed Melki – alias Al Somali– a été arrêté dimanche à la cité Ettadhamen, grâce à l’aide des citoyens. Les quatre autres viennent d’être capturés ce matin vers 5h du matin. Mais ce succès sécuritaire ne fera pas pour autant taire le flot de questions qui se posent depuis des jours.

Si l’appareil sécuritaire a été capable d’une telle prouesse, en arrêtant en une semaine – et en vie – cinq terroristes, comment a-t-il pu les laisser fuir d’une des prisons les plus sécurisées du pays ? Comment l’appareil sécuritaire a-t-il pu boucler cette arrestation quelques heures à peine après que le chef de l’État - dans une entrevue avec son ministre de l’Intérieur, son directeur général de la sûreté nationale, et son directeur général commandant de la Garde nationale - a appelé « à intensifier les patrouilles » ? Suffisait-il de ça pour mettre fin à la plus grande fuite pénitentiaire de l’histoire du pays ?

 

Le timing de ces arrestations ne fait que poser davantage d’interrogations. Comment, concrètement, les cinq fugitifs ont-ils pu quitter la prison sans être inquiétés ? Comment ont-ils pu préparer leur fugue « pendant des mois » ? Comment ont-ils pu braver les dispositifs sécuritaires renforcés mis en place ? Comment ont-ils pu défier la logique et les explications de ceux qui ont construit ces dispositifs sécuritaires ? Quelles sont les parties qui sont derrière, de l’intérieur ou de l’extérieur du pays ? Quels sont leurs intérêts et quels enjeux servent-elles ? Et quel pouvoir ont ces parties, dont parle le Président, à l’intérieur de notre pays ? Si les fugitifs ont été aidés à fuir par des forces étrangères, pourquoi ont-ils été, par la suite, livrés à eux-mêmes, obligés de braquer une banque pour s’approvisionner et de se cacher dans les montagnes ?

Répondre à ces questions permettrait non seulement de comprendre le mystère derrière cette importante fuite, mais aussi d’anticiper les enjeux géopolitiques qui y seraient liés. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que les supposées forces étrangères – si toutefois elles existent – utilisent le terrorisme pour faire vaciller l’État tunisien. Y-a-il eu, depuis la révolution, une volonté étrangère de faire de la Tunisie un berceau exportateur de terroristes ? A quel point ce plan a-t-il porté ses fruits ?

 

Deux images s’affrontent ici et poussent le flou à son comble : celle d’un État fort et capable de mener en un temps record des opérations sécuritaires aptes à arrêter cinq fugitifs dangereux en seulement quelques jours. Mais aussi l’image d’un État poreux qui permet à des forces étrangères d’infiltrer l’institution sécuritaire afin de lui porter atteinte de l’intérieur.

Le Mornaguia Break est-il « un incident isolé et inédit qui ne se reproduira plus » comme l’a déclaré le porte-parole du Comité général des prisons et de la rééducation, ou est-ce un complot « visant à porter atteinte à l’État » comme le clame le Président ?

 

Une chose est sûre, cette fuite, encore floue, ne devrait pas disparaitre aussi vite qu’elle n’est apparue. Elle ne devrait pas connaitre le même sort que les assassinats politiques, les supposées tentatives d’assassinat du Président (?), la lettre empoisonnée de Carthage (?), le tunnel sous la résidence de  l’ambassadeur de France à Tunis et plusieurs autres histoires encore entourées de mystère aujourd’hui.

Une information importante a été communiquée par les cadres sécuritaires à la presse ce matin : « nous avons tenu à les capturer vivants », afin de pouvoir les interroger. Quand livreront-ils leurs secrets ? Et, surtout, quand ces secrets nous seront-ils communiqués ?

Par Synda Tajine
07/11/2023 | 16:30
4 min
Suivez-nous
Commentaires
AR
Turbulences sécuritaires
a posté le 08-11-2023 à 00:03
Article intéressant.
Les interrogations, les soucis, les doutes, les incompréhensions, les inquiétudes, persistent et vous avez raison de le signaler.
Juste deux petites remarques pour commencer, ne pas confondre appareil sécuritaire et système carcéral, d'ailleurs ils dépendent de deux ministères différents.
Secondo, discerner entre l'efficacité, la bravoure, la compétence des équipes des interventions et le complot, la traîtrise de certains éléments, coupables d'organiser cette évasion.
Les commanditaires ne se souciaient pas visiblement du sort réservé des terroristes évadés, mais le message est clair nous sommes capables à tout moment de nous introduire là où on veut, et c'est là la gravité de la situation.
Pour vos interrogations sur la fiabilité de l'appareil sécuritaire, il faut chercher les explications de ces disfonctionnements dans le vécu.
Un petit coup d'?il sur l'histoire, pour rappeler ce qu'a subit cette institution, après la révolution.
'? l'époque, on avait nommé un novice, bleu en la matière, un ex juge, Rajhi, épaulé par un militaire, qui a littéralement démoli l'appareil, sous les
" prestigieux conseils " de Sihem B Sedrine, sous prétexte d'opération de nettoyage et élimination de la police politique
Pas moins d'une soixantaine de cadres ont été démis .
Et la secte a débarqué pour achever le boulot, pour chercher après, désespérément à confectionner une police républicaine.
Depuis, cet appareil peine à se remettre debout, les tiraillements politiques n'ont pas aidé non plus à la restructurer.
Comment fonctionnait l'appareil sécuritaire ? Avec ses cadres expérimentés et un réseau de surveillance, de collecte d'informations, à l'aide de mouchards, ou si vous voulez, collaborateurs, informateurs .
C'était une toile d'araignée, utile pour le service.
Chaque poste de police possédait une équipe d'informateurs, qualifiés de vendus.
La prévention, l'anticipation, constituent la première couche protectrice du système sécuritaire , grâce aux informations utiles à temps.
C'est très compliqué de remettre sur pied une institution fragilisée en trotre par les désignations hasardeuses, le choix des hommes compétents pour chapoter, est primordial .
Ce scandale des évadés est un motif suffisant pour remettre en question l'organisation, de fond en comble et reviser les nominations, sur des critères plus professionnels, à l'échelle du mérite.
Ce n'est pas le premier incident qui retient l'attention, on rappelle encore le coup de B.Guerdane, celui du musée, de Djerba, et essayer de voir de plus près, c'est à chaque fois une défaillance flagrante du système, des situations sauvées par l'extrême courage des équipes d'intervention, mais l'erreur provient d'en haut, des décideurs.
à titre d'exemple, le coup du Bardo, aucun responsable n'a pensé à renforcer la sécurité du musée, pourtant une cible potentielle pour les terroristes, Elaroui, à l'époque, sur un plateau, évoquait un souci de courrier entre deux administrations, courrier sans réponse, qui a négligé le renforcement de la sécurité !!!
Des têtes ont sauté, comme à cette occasion.
Des défaillances qui deviennent chroniques, pourtant, il ne s'agit pas d'être super malin, d'anticiper, de prévenir , pour éviter les catastrophes .

Alya
Et l important
a posté le 07-11-2023 à 21:29
Oui l important est de les garder vivants . ?
Citoyen_H
@BN : YA MALDONNE
a posté le 07-11-2023 à 19:05
"qui se sont enfouis ".
ENFUIS serait plus approprié.
Cordialement

BN : Merci d'avoir attiré notre attention
Welles
Apparue au lieu de parue
a posté le à 17:17
De même on ne dit pas «  ne devrait pas disparaître aussi vite qu'elle n'est parue «  mais qu'elle n'est apparue. Dans l'apparaitre il y'a le fait de surprise, ce que le texte sous-entend. BN commence ressembler à TN.

A4
Première vérité:
a posté le 07-11-2023 à 17:43
Le mossad ne comprend que des mauviettes !!!
Ces mauviettes sont incapables de fournir une casquette ou des lunettes au "soumali" afin qu'il passe inaperçu.
BOUSS KHOUK
le MORNAGUIA -break-
a posté le 07-11-2023 à 17:10
ABA BABA BAB , wahdik jibtha wou jit !! Kimma fijournalisme WOUFA YOUFA LAHDITH .
@BOUSS KHOUK
;-)))
a posté le à 18:31
.
BOUSS KHOUH , KHRAJ MIN DAR KHALTOU
@ ;-))))
a posté le à 02:06
Chbik ya lilla Ech nekiss laaroussa ! WALLIT BAKKOUCHA , ELLOTIF ALIK .