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Pourquoi ne fêtons-nous plus la révolution ?
Par Synda Tajine
19/12/2023 | 15:57
3 min
Pourquoi ne fêtons-nous plus la révolution ?

 

La Tunisie ne fête plus sa révolution le 14 janvier. C’est désormais le 17 décembre qu’il faut sortir les drapeaux. Cette date a été décrétée fête nationale de la révolution tunisienne en 2019, lorsque le Président Kaïs Saïed avait choisi Sidi Bouzid « berceau de la révolution » pour déclarer à tous que janvier était désormais considéré comme « la date d’avortent de la révolution et de la perpétuation du système de l'ombre », et que décembre était la fête nationale qu’il fallait célébrer. 

En réalité, depuis ce jour-là il y a quatre ans, on n’a plus fêté la révolution tout court.

Cette année, 17 décembre 2023, pour le 13e anniversaire de la révolution, le chef de l’État a préféré partir pour le Koweït pour présenter ses condoléances à la suite du décès de l'émir du Koweït, Cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah. Aucune allocution au peuple, aucun discours même enregistré, aucun communiqué n’a été émis ce jour-là pour s’adresser aux Tunisiens et leur souhaiter bonne fête. Il en a été de même le 25 juillet dernier, à la fois fête de la République et du Renouveau de Kaïs Saïed. Aucune célébration non plus. Il est vrai que le Président préfère plutôt s’adresser aux citoyens en proférant des menaces et des promesses irréalisables plutôt que d’évoquer des célébrations et félicitations. Mais que faut-il célébrer au juste ? Difficile de choisir entre le bilan des réalisations et les projections pour les années à venir. Les deux ne sont guère très réjouissants et ne sauraient constituer un véritable motif de fête.

 

Mais cynisme mis à part, le plus grand acquis de la révolution n’est autre que l’exercice démocratique. Le pouvoir donné au peuple de choisir, de décider et de s’exprimer. Depuis 2011, en effet, les élections se succèdent et ne se ressemblent pas. Mais, depuis 2011 aussi, l’engouement des Tunisiens pour les élections ne cesse de s’effriter. Après un taux de participation de 52% en 2011 et 68% en 2014, les taux n’ont pas fini de dégringoler.

C’est en réalité toute la chose politique qui n’intéresse désormais plus grand monde. Tellement, que plus personne ne s’interroge sur les raisons derrière ce silence total, en cette journée pourtant symbolique. Une date si symbolique que le chef de l’État l’a incluse dans son fameux calendrier de « rectification de la trajectoire » prévoyant plusieurs rendez-vous électoraux. Le 17 décembre dernier était, rappelez-vous, la date des élections législatives qui ont donné naissance au parlement kaïsiste actuel.

Pour ceux qui ne suivent plus la chose politique, la Tunisie est aujourd’hui en pleine campagne électorale. Vous l’ignoriez ? Vous n’êtes pas les seuls. Le Conseil des régions et des districts devra être formé grâce au scrutin du 24 décembre. Un peu partout dans le pays, des prospectus sont distribués et des candidats pullulent. Qui sont-ils ? Que feront-ils ? Où siégeront-ils ? Quel pouvoir auront-ils ? Beaucoup d’entre vous l’ignorent et ne se soucient même pas de le savoir.

 

Le 17 décembre 2023 aurait été l’occasion inespérée pour le chef de l’État d’apaiser les tensions, de se projeter et de rassurer les Tunisiens sur les mois difficiles qu’ils viennent de vivre et leur offrir de quoi supporter l’année à venir. Une année faite de disette, d’incertitude économique, de pénuries et de tensions politiques. Le pouvoir aurait pu se projeter, expliquer comment il compte faire face aux crises auxquelles les Tunisiens en ont marre de faire face et de présenter son plan d’avenir. Ou, du moins celui de 2024. Il n’en était rien.

En réalité, les dates, au-delà de leur symbolique, importent peu. Il importe peu en effet de fêter la révolution un 17 décembre, un 14 janvier ou un 25 juillet. L’essentiel étant de se souvenir non pas des dates, mais des grands événements, des raisons qui ont déclenché les plus grandes émeutes et d’apprendre, de son histoire, le meilleur moyen de les éviter et d’avancer.

À l’approche de la nouvelle année, il est peu probable de dire que le pouvoir ait retenu sa leçon…

 

Par Synda Tajine
19/12/2023 | 15:57
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Commentaires
Hammadi
La reponse est simple
a posté le 23-12-2023 à 11:01
Sans trop de philosophie, la réponse est simple, parce qu on a decouvert que c est une fake revolution.
Dr El Mongi
La réponse
a posté le 20-12-2023 à 18:15
Le 17 décembre 2022 a laissé un goût amer dans la bouche de quelqu'un. Cette date qu'il a choisie lui même comme nouvelle fête nationale s'est transformée en un cauchemar pour lui. Bien fait pour lui falsificateur de l'histoire. Moi je fête le 14 janvier comme tous les tunisiens, je ne reconnais pas la légitimité du régime.
EL OUAFI
On ne fête plus la révolution
a posté le 20-12-2023 à 15:08
Le tout simplement, madame,cette soit disant Révolution, il n'en est jamais été une révolution, c'était un ras le bol de la classe ouvrière et les plus démunis sur les pratiques menées par ZABA et la la tribu de sa femme, la régente de Carthage.
Les SURICATES installés à Londre Guettaient les moments propices, pour sen gouffrer dans la brèche, et ce qu'il s'est passé !
Par la perspicacité et la clairvoyance de ce vaillant fils de cette Tunisie qui nous a étonné et nous étonnera d'ailleurs toujours, Mr Kais saied a extirpé le pays des griffes des malfaisants (Ennahdah et ses pare-chocs.
Le couvercle a éteint cette mascarade que les suricates voulaient nous vendre.
Donc on ne fête plus jamais cette situation, des décennies noires.
Qui marqué la Tunisie.
Juan
république ... ou .... insulte à la démocratie
a posté le 20-12-2023 à 15:04
qd on est dictature, on ne doit pas s'appeler république.
certains en rajoutent: rep. démocratique et populaire !!
alors que d'autres pays réellement démocratiques ne s'appellent mème pas république., ex: UK, Suisse ...
WAKE UP !!


ombrax
Merdolution
a posté le 20-12-2023 à 13:37
Le tunisien ne fête pas la révolution parce qu'elle ne lui a apporté que misère et désolation.
Adil
Et que même la majorité, aujourd'hui
a posté le à 14:30
regrette l'époque de ZABA.
J'entends dire : "à son époque, la vie n'était pas chère, il y avait du tourisme, il y avait de la sécurité, nos politiques et soldats. ..et autres bergers n'étaient pas assassinés...

La Tunisie avait une meilleure image....
A4
Révolution ?
a posté le 20-12-2023 à 09:08
CULTURELLE
Ecrit par A4 - Tunis, le 31 Décembre 2020

S'il y a une révolution, moi je n'en vois qu'une ...
Pas celle des idiots à qui on promet la lune ...

Pas celle des fainéants et autres bras cassés
Qui cherchent une planque pour s'y éterniser

Pas celle des moutons qui se vendent au plus offrant
Et qui pour un billet vendent enfants et parents

Pas celle des profiteurs, éternels affamés
Qui emportent les caisses et vous laissent ramer

Pas celle des bons à rien aux douteuses allures
Qui font leur apprentissage dans votre chevelure

Pas celle des religieux aux ignobles bobards
Qui vous esquintent tout à coup d'allah akbar

Pas celle des corrompus sans classe ni stature
Qui ferment les vannes ou importent les ordures

Pas celle des populistes et leurs banalités
Dont l'unique référence est leur médiocrité

C'est celle des êtres humains dotés de cervelles
Pour qui une révolution n'est que culturelle !
Adil
On devient allergique
a posté le 20-12-2023 à 08:51
Au mot "révolution"
Hassine
[[ait retenu sa leçon'?']]
a posté le 20-12-2023 à 07:29
C'est le mot clef ['?'?' '?'?'?'?']
Retenir une leçon veut impérativement recouvrir les pages précédentes de l'histoire mais nous arabes ou pays sous développés n'ont guère cette faculté. Une fois la page est retourné on en soussit jamais de revoir et l'analyser pour s'y lancer de nouveau sur de bases solides et de se prémunir des erreurs,au contraires nous ne ferons que refaire ces même erreurs et avec zèle
Gg
C'est un reve qui s'efface...
a posté le 19-12-2023 à 22:18
Je me souviens de l'ambiance en 2011. Tout le monde dansait, chantait, on allait être libre, on allait profiter de tout sans retenue, cela allait de soi.
Comme si la chute de Ben Ali allait du même coup effacer les contraintes économiques, comme s'il n'y avait même plus besoin de lois ni de règles.
Des jeunes m'avaient dit joyeusement "voila, c'est fini!".
A quoi je répondais "non, ça commence !".
Et après la "révolution", il y avait eu des élections, beaucoup avaient voté pour dieu, croyant qu'Allah allait diriger le pays, mais ses représentants n'ont été que des escrocs assoiffés de pouvoir.
Alors voilà, nul miracle n'est venu sauver le peuple et aujourd'hui c'est le désenchantement. Et le rêve s'efface, et l'envie de fêter quoi que ce soit avec lui...
Abir de Gabès
Mme Synda Tajine. Vous le savez, ce n'était pas une "revolution"
a posté le 19-12-2023 à 22:03
Mais vous faites semblant qu'il y en a eu une comme tout le monde. Alors on ne vous en veut pas.

Le bon sens veut qu'il y ait une ou un leader pour chaque révolution. Dans le soulèvement qui a eu lieu le 17 décembre, il n'y avait pas de leader.
Et encore moins un leader islamiste. Le slogan du soulèvement fut, je le rappelle :
" travail, liberté et dignité "

On attend toujours la concrétisation de ce slogan .
Bacchus
"Révolution"
a posté le 19-12-2023 à 20:47
« Cette année, 17 janvier 2023, pour le 13ème anniversaire de la « révolution »( sans demander votre avis, je me permets de rajouter des guillemets) » : Oui le mois de janvier, le mois des soulèvements en Tunisie ; le 18 janvier 1952 pour les destouriens, le 26 janviers 1978 pour les H Achour et l'UGTT , le 28 janvier 1980 pour Kadhafi et la république de « Gafsa », le 4 janvier 1984 pour Mzali et la « révolution » du pain et le 14 janvier 2011 pour « la tentative du coup d'Etat » de Sériati et Tarhouni et le probable « contre coup d'Etat » de Ghanouchi et Grira. Donc Madame, nous vous avons compris, vous évoquez le 17 décembre 2010 et non le 17 janvier, jour où un marchand ambulant s'est immolé par le feu après avoir eu un accrochage avec un fonctionnaire de la gente féminine qui ne faisait qu'appliquer les lois en vigueur. Comme dan la chanson de « Balli ballo » ce qui c'est passé entre le marchand ambulant et la fonctionnaire de l'Etat n'est pas dit dans la chanson. Et ce n'est pas la première fois qu'un individu s'immole par le feu, un cas similaire a eu lieu quelques jours auparavant dan un patelin du Sahel et plusieurs autres après, dont un qui a eu lieu dans une grande avenue de la capitale qui porte le nom d'un natif de ce patelin. Oui il y a eu 2 soulèvements populaires le 12 janviers 2011 à Sfax et le 14 janvier 2011 à Tunis. Mais la foule ne scandait pas islam politique, mais démocratie, dignité et laïcité et Madame posez vous la question pourquoi le secrétaire général du RCD de l'époque occupa par la suite le poste de conseiller du gourou à l'ARP ?
Calypso
Chkoun nous?
a posté le 19-12-2023 à 19:12
Il n'y a plus de nous , il y a lui c tout
Si lui il veut fêter , on fêtera, si lui il veut pas, on fête pas , point barre.

takilas
Hahaha ?!
a posté le 19-12-2023 à 18:38
Vous sûre qu'il y a eu une vraie révolution.?
Ou bien qu'il s'agissait d'une arnaque pour ne pas dire un complot, et ce indépendamment de la situation catastrophique qui sévissait.
Question : qu'est-ce qu'une révolution ?
Le sens de révolution et quels sont les critères pour prétendre à une révolution ?
DHEJ
On a finit par comprendre...
a posté le 19-12-2023 à 18:14
C'est un coup d'état orchestré par la CIA!