Parmi la très longue liste des Tunisiens qui sont malheureusement à plaindre, surtout depuis la mainmise du président actuel Kaïs Saïed sur tous les rouages de l’État, il faudrait ajouter désormais les quatre nouveaux ambassadeurs de la Tunisie à Londres, Pretoria, Dakar et Séoul.
Le journaliste est un narrateur d’histoires, le « fdawi » des temps modernes en somme. C’est pourquoi cette chronique racontera trois petites histoires.
Les partis politiques sont en principe les garants de la diversité et de l’alternance politique. Dans les conditions normales comme dans les moments de crises, ils sont présents pour porter les aspirations et les rêves des différentes franges sociales, pour les encadrer et les accompagner sur le chemin d’une citoyenneté épanouissante. Hélas en Tunisie, les partis politiques n’ont jamais été aussi éloignés des franges sociales qu’ils étaient censés représenter. Comme s’ils attendaient que le président Kaïs Saïed les répudie pour entrer en hibernation.
Au temps de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, quand tout dans le pays était en rose, tellement rose que souvent cela virait au violet, il y avait des phénomènes naturels qui évitaient la Tunisie.
Le ministère de l’intérieur a dévoilé au cours de la semaine dernière un gros dossier de préparatifs de déstabilisation du régime impliquant le frère d’un ancien candidat à l'élection présidentielle et le fils d’un ancien président du parlement.
Pour la première fois depuis l’ascension de Kaïs Saïed au pouvoir (maintenant on peut véritablement parler d’ascension), la fête nationale de la femme a été célébrée en grandes pompes sous la présidence de l’épouse du chef de l’Etat.
Peut-on considérer ce qui s’est passé ces derniers jours entre les Etats-Unis et la Tunisie comme une véritable crise diplomatique entre les deux pays ? Absolument pas.
Une semaine à peine sépare le pays du référendum sur la constitution de la nouvelle République. Mais tout se passe comme si on se dirigeait vers un non-événement. La campagne peine à démarrer et les panneaux d’affichage restent nus. Même les défenseurs du oui semblent leur préférer des emplacements plus voyants que seuls les contrôleurs de l’ISIE n’ont pu voir.