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Chroniques
L’inspiration vient du Sénégal
Par Marouen Achouri
27/03/2024 | 15:59
4 min
L’inspiration vient du Sénégal

 

Il s’appelle Bassirou Diomaye Faye, il a 43 ans et il vient d’être élu, dès le premier tour, président de la République sénégalaise. Il succède à l’un des dinosaures de la politique sénégalaise et africaine, Macky Sall. Ce dernier avait eu la mauvaise idée de vouloir prolonger son mandat en retardant la date de l’élection présidentielle.

Cette volonté hégémonique a provoqué des heurts et des manifestations dans le pays. C’était également sans compter sur le fait que le Sénégal dispose d’un conseil constitutionnel indépendant qui a invalidé le report de l’élection cassant ainsi le décret du président.

 

Le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, était en prison pendant onze mois pour un chef d’accusation qui nous est familier en Tunisie : « diffusion de fausses nouvelles, outrage à magistrat et diffamation envers un corps constitué ». Il avait eu l’audace de critiquer des magistrats qui ont jugé l’un de ses compères dans un procès pour diffamation. C’est dire si les procès autour de la liberté d’expression sont bien des pièges desquels devraient se méfier tous les gouvernants. Sans entrer dans les détails de ce qui est arrivé, Bassirou Diomaye Faye a été désigné par son parti comme candidat à la présidentielle malgré le fait qu’il était incarcéré. Encore une fois, le conseil constitutionnel a validé cette candidature.

C’est seulement le 15 mars 2024 que Bassirou Diomaye Faye a été libéré de prison suite à l’adoption d’une loi d’amnistie pondue à la hâte par le pouvoir en place dans l’espoir d’apaiser le climat social après la bourde de Macky Sall. Mais il s’est avéré que celle-ci était désormais irrattrapable et la majorité du corps électoral a choisi un nouveau président qui devrait être investi le 2 avril prochain.

On ne peut pas dire que le Sénégal du grand Léopold Sédar Senghor soit une dictature africaine classique, loin de là. Si cela avait été le cas, Bassirou Diomaye Faye n’aurait eu absolument aucune chance de devenir président de la République. Il existe une tradition démocratique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest même s’il y a eu des balbutiements au cours de sa longue histoire. Mais les enfants de Senghor ont gardé, dans leur pratique de la politique, cet attachement à la transmission pacifique du pouvoir. D’un autre côté, nous avons là la preuve éclatante que le fait de mettre ses opposants en prison est une arme à double tranchant et qu’elle ne garantit, aucunement, le succès au scrutin. Entamer une course tout seul, en politique, ne veut pas dire que l’on est assuré de la gagner.

 

L’autre leçon qui nous vient du Sénégal est celle que l’on ne peut bâtir une démocratie sans institutions. Le rôle joué par le conseil constitutionnel sénégalais a été primordial pour la tenue du scrutin et pour donner la possibilité à Bassirou Diomaye Faye de se porter candidat. L’existence de ce conseil constitutionnel et le fait qu’il soit réellement indépendant du pouvoir en place a permis de garantir le minimum de conditions exigées pour un scrutin électoral : d’abord qu’il se tienne au rendez-vous fixé et ensuite que ceux qui souhaitent concourir puissent se porter candidats. En Tunisie, c’est seulement sur papier que nous avons une Cour constitutionnelle. Le président de la République, Kaïs Saïed, tarde à la mettre en place malgré le fait que ce soit dicté par la constitution qu’il a écrite. Il s’était pourtant montré ferme sur la question des délais quand il s’agissait de mettre en place la Cour constitutionnelle quand la constitution de 2014 était toujours en vigueur. Depuis le 25 juillet 2022 et l’adoption de la constitution faite par le président, nous attendons la mise en place de cette cour.

S’il y a bien une leçon que l’on peut apprendre de Dakar c’est bien celle que les velléités hégémoniques sont non seulement contreproductives, mais également sanctionnées, tôt ou tard. Macky Sall l’a appris à ses dépens quand il a voulu retarder l’échéance présidentielle. Par ailleurs, le fait d’envenimer le climat politique en mettant des opposants en prison ne peut conduire que vers des tensions accrues aux conséquences imprévisibles. Heureusement que dans le cas du Sénégal, ces tensions ont « explosé » lors du scrutin avec la victoire éclatante de Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour.

Tous les peuples tendent vers la démocratie et la liberté, même si le chemin est difficile et tortueux, même si l’Histoire de ce peuples est ponctuée d’épisodes de dictature, de souffrance et d’hégémonie. Au final, c’est toujours cette aspiration des peuples qui l’emporte quels que soient les agissements de celui qui gouverne et quel que soit son entêtement à garder le pouvoir. Certes, il y a une manière de conquérir le pouvoir, mais il y a aussi une manière de le quitter. Le Sénégal vient, une fois de plus, nous en faire la démonstration.

 

Par Marouen Achouri
27/03/2024 | 15:59
4 min
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Commentaires
Senegaffe à la rechute...
"Sinique gale" prurigineuse democraturale ?
a posté le 01-04-2024 à 12:55
Félicitations, inspiration. . . circonspection.

Force chevronnée historique populaire sénégalaise, indéboussolable d'aspirations démocratiques authentiques et alliée synchrone à la constante sagesse des leaders emprisonnés comme "libres"... Bref : patience et confiance de conviction ont eu encore une fois raison des manipulations.

Organisation, coordination, résistance...Ne pas renoncer à l'espérance.
Tout est possible. Un autre monde reste possible. Le leur.

'? combien à féliciter comme à s'inspirer côté rive Sud élargie.

Il s'agira d'?uvrer maintenant pour l'entente et la cohésion entre les leaders, de proposer un horizon réaliste sans contorsions ni concessions ou compromissions et avec sens des priorités face aux criminel retard aKKKumulé, de promouvoir la justice sociale et autre partage des ressources symboliques comme matérielles de participation comme représentation sans constriction usurpatrice néolibérale des créations de richesses, d'agir et consolider enfin pour la protection combinée des autodétermination/souverainetés lucides comme responsables réelles vis-à-vis des forces étrangères d'hostilité identifiée suffisamment avérées envers les aspirations démocratiques révolutionnaires soit disant corrosives critiques à leurs intérêts . . .

LIBERTE SOLIDARITE ET RETOURS AUX PRINCIPES FONDAMENTAUX SPECIFIQUES RESPECTIFS DEMOCRATIQUES !

HALTE A L 'ENTRAVE USURPATRICE DES TRAJECTOIRES DEMOCRATIQUES DE SALUT AFRICAIN ELARGI COMME A TERME MONDIAL !

Hammadi
Ne comparer pas l incomparable
a posté le 31-03-2024 à 22:21
Arretez de comparer l incomparable.
Au Sénégal on fait les courses chez l epicier du cartier et on paye par mobile , alors que nous on vit toujours dans les annees 1900.
N oubliez pas ausdi que vous etes des arabes et que vous etes par nature anti democratie et anti justuce et egalite.
Bacchus
@ Marouène Achouri
a posté le 28-03-2024 à 13:04
« La majorité du corps électoral a choisi un nouveau président ». Pourrait-il être autrement ? Non Monsieur Achouri, Macky Sall ne pouvait briguer un autre mandat et il ne s'est pas présenté aux présidentielles. Donc il fallait écrire, malgré la multitude des candidats, le nouveau candidat du pouvoir en place est battu dès le premier tour. Le mérite reviens aux citoyens sénégalais, je précise bien citoyens par opposition à sujets ou pré-sujets ou pseudo-citoyens. Donc la question qui se pose : pourquoi veut-on reporter les élections car vous verrez plus loin que c'est Sall qui a choisi que son mandat s'achève en 2024 et non en 2026. La vraie raison : c'est que les principaux partis d'oppositions se sont mis d'accord pour présenter un unique candidat et quelque soit ce candidat les sondages le donne gagnant face au candidat du pouvoir en place et s'il y a une leçon à retenir, c'est celle-ci. D'ailleurs Sall a déclarer : « Qu'il n'irait pas au-delà de l'échéance de son mandat et que c'est le Conseil Constitutionnel qui assurerait le pouvoir jusqu'à la tenue des présidentielles au dernier trimestre 2024, mais le Conseil Constitutionnel a refusé et a organisé les présidentielles en un temps record. Depuis l'année 2000, les sénégalais ont démontré au monde leur maturité et leur patriotisme : En 2000, Abdou Diouf, amende la Constitution et prolonge le mandat présidentiel de 5 à 7ans son rival Abdoulaye Wade, promet de revenir au mandat de 5ans et que le président ne soit plus rééligible qu'une fois, il a été élu au second tour et le score de Diouf au second tour fut inférieur à son score du premier tour. Moins d'une année avant les présidentielles de 2012, Wade, pour pouvoir briguer un nouveau mandat, amende la constitution, supprime l'article qui stipule qu'un président n'est rééligible qu'une fois et ramène le mandat à 7ans. Les gens sont descendus dans la rue, mais les médias et l'opposition ont calmé les esprits et je me rappelle très bien de leur assertion : « Ne détruisons pas nos acquis comme sont entrain de le faire les tunisiens rendez- vous aux urnes ». Macky Sall fut élu, il ramena le mandat à 5ans et réinstaura l'article qui stipule que le président n'est rééligible qu'une fois et il fut réélu en 2019 pour un dernier mandat de 5ans.
Ancien '?lu de la république française d'??origine tunisienne assil iRRiF luid ETTABOUNA
Le peuple tunisien est vacciné par les islamistes et les corrompus du peuple tunisien, il ne sera jamais influencer par les autres
a posté le 28-03-2024 à 05:05
Mr le journaliste le peuple tunisien ne sera jamais influencer par personne pour destituer Kaïs Saïed, le peuple tunisien est déçu par tous les politiciens tunisiens et tunisiennes depuis la révolution, je vous demande de citer un politicien où une politicienne qui a fait des infrastructures depuis la révolution de 2011 celui où celle qui a occupé un poste, il pense à placer ses amis -es au poste clef pour se sentir protéger, ils pensent à l'avenir de leurs enfants , leurs amis -es et leurs proches , Mr le journaliste je triste pour des personnes qui se considèrent soi-disant des musulmans plus que les autres, ils trichent, ils s'enrichissent sur les dos des pauvres et les plus démunis, les promesses mensongères coulent à flot, il y'a quelque chose que je ne comprends pas, elle me laisse bouche bé, ils volent d'un côté et de l'autre côté on les trouvent les premiers à faire la prière à la mosquée en plus ils donnent des leçons pour aider les les pauvres et les plus démunis, j'ai constaté par moi ce problème, j'ai piégé énormément de monde à ma façon c'est à vous de juger de l'info où de l'intox , Mr j'ai connu la misère aujourd'hui elhamdou lilèh, je n'ai volé personne, je n'ai jamais dérobé l'argent des électeurs et électrices de ma fille où je réside en France, je peux aller plus loin, je n'ai jamais touché mon indemnité d'élu pour honorer l'image de mon pays d'origine la république tunisienne'?'. A
Ancien '?lu de la république française d'??origine tunisienne assil iRRiF luid ETTABOUNA
Faute de frappe
a posté le à 10:23
de ma ville ,,
Ancien '?lu de la république française d'??origine tunisienne assil iRRiF luid ETTABOUNA
Un oubli
a posté le à 10:14
Je suis triste pour les personnes'?'?'
Kais
Olfa Hamdi sera présidente
a posté le 28-03-2024 à 04:58
Je n'ai pas cru Olfa Hamdi malgré sa persistence et son génie et ses efforts et sa patience!! '?' jusqu'à ce que la nouvelle du Sénégal nous est parvenue! Elle est visionnaire '?' elle a vu venir le changement avant tout le monde '?'
Je pense que Olfa Hamdi a de très fortes chances de gagner '?' c'est dans l'air '?' je le sens '?' nos jeunes vont tous changer '?' l'espoir reverra le jour '?' Carthage renaîtra de ses cendres '?'
DHEJ
Et pourtant...
a posté le 27-03-2024 à 21:24
Les sénégalais se sont inspirés du cas Nebil KAROUI, mon favori durant les élections de 2019!
wild bled
Franc CFA...
a posté le 27-03-2024 à 20:59
Il y a toujours des lobbies même dans les pays occidentaux. On ne peut pas tout changer. Il y a des familles qui profitent des affaires juteuses depuis des générations. Et les peuples qui votent sans vraiment connaître la réalité du pays. Les médias sont manipulés. Pas de maturité politique. Je crois qu'on doit avoir un minimum de lucidité, disons qu'on devrait passer un test, une sorte de code de la route , avant d'obtenir la carte d'électeur.
Chelbi
Je doute
a posté le 27-03-2024 à 17:10
Je doute fort que notre pays va copier le Senegal dans le scénario de la fin. Pourquoi? Le peuple Sénégalais s'est révolte contre les sales manoeuvres de Sal pour se maintenir au pouvoir. Le mien, il les a applaudi et fete meme.
Hannibal
Ridicule
a posté le à 21:06
Sa c'est bien dit les tunisien se sont révolté contre les frères musulmans terroristes d'enahda et les islamo gauchiste kais said est largement populaire en tunisie faire un comparatif avec le Sénégal est ridicule..
Chelbi
Ridicule 2
a posté le à 13:43
Et on n'arrête pas de découvrir jour après jour que cette « révolte » est fondée sur des raisons fallacieuses concoctées dans des pages facebook, tribunes malhonnêtes, et plateaux de télé téléguidés.