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Chroniques
La diversion comme mode de gouvernance
Par Marouen Achouri
06/09/2023 | 16:59
4 min
La diversion comme mode de gouvernance

 

Quelques jours nous séparent de l’une des rentrées scolaires les plus « lourdes » qu’ont connues les Tunisiens depuis des dizaines d’années. L’inflation galopante fait que les prix des fournitures scolaires et des cartables atteignent des sommets. Certains évoquent le chiffre astronomique de 500 dinars au moins pour un élève dans le primaire. Les responsables de l’Etat multiplient les réunions infructueuses et passent des heures à assurer que la rentrée scolaire va bien se passer. On nous dit également que le cahier subventionné sera disponible pour tout le monde et en quantités suffisantes. Mais personne n’arrive à trouver ce cahier sur le marché. Conséquence de tout cela : une partie non négligeable de Tunisiens se rue sur les étals anarchiques et achètent les fournitures scolaires de leurs enfants au marché parallèle, avec tous les risques, y compris sanitaires, que cela comporte. Ont-ils un autre choix ? En tout cas, l’Etat ne leur en donne pas.

Autre nouvelle importante pour les Tunisiens, l’inflation qui repart à la hausse après cinq mois de légère baisse. D’après l’Institut national de la statistique, cette hausse de l’inflation est poussée principalement par les groupes "produits alimentaires" et "boissons alcoolisées et tabac". Il faut rappeler dans ce cadre que l’Etat, avide d’argent et de ressources supplémentaires, a décidé d’augmenter le prix des cigarettes de manière substantielle, ce qui a eu un impact direct sur l’inflation. Quant aux produits alimentaires, l’INS parle de l’augmentation des prix des œufs, des légumes, des huiles alimentaires et des fruits frais. Chapeau donc au ministère du Commerce et à sa politique d’imposer des prix que personne n’applique. Si en plus, on ajoute à l’équation le fait que l’alimentation pèse lourdement sur le portefeuille du Tunisien, il est aisé de comprendre que ces augmentations sont subies de plein fouet et sont réellement douloureuses.

On ne peut parler d’alimentation sans évoquer les différentes pénuries auxquelles les Tunisiens font face. Aujourd’hui, on fait la queue pour acheter du pain, chose complétement surréaliste il y a encore quelques années. Mais on est priés de croire que ce n’est pas la faute de l’Etat et que les méchants spéculateurs sont responsables. Les mêmes qui sont responsables des pénuries d’huile subventionnée, de café, de thé, de semoule, de sucre. Ils sont certainement responsables également du manque de médicaments. En tout cas, c’est ce que le chef de l’Etat dit et répète à chaque occasion. Les spéculateurs, les lobbies et les parties obscures sont responsables de la situation désastreuse des Tunisiens, en aucun cas ce n’est l’Etat ou ses représentants.

Oui, car devant les difficultés quotidiennes que vivent les Tunisiens, l’Etat est occupé à régler ses comptes et à faire diversion. Des arrestations spectaculaires et des polémiques inutiles sur des enregistrements fuités devraient être susceptibles de détourner l’attention des Tunisiens. La polémique autour des enregistrements prêtés à Mondher Ounissi, président par intérim d’Ennahdha, lors de conversations avec la journaliste, Chahrazed Akacha, ne concernent les Tunisiens en rien. De manière plus générale, les Tunisiens en ont fini avec Ennahdha et ce qui concerne ce parti que l’Etat empêche de péricliter naturellement. Toutefois, mettre quelques leaders en prison et s’acharner contre le parti islamiste continue de rapporter en termes populistes, ça fait des sujets de conversation dans la queue devant les boulangeries.

Les régimes qui échouent à solutionner et à traiter les problèmes des Tunisiens ont toujours ce réflexe de se tourner vers le passé et de régler des comptes dans l’espoir d’obtenir quelque reconnaissance. C’est ce qu’avait fait la Troïka en s’acharnant sur ceux qui ont travaillé sous le régime de Ben Ali, et c’est ce que fait le régime actuel avec cette lubie d’« épuration » de l’administration et de révision des recrutements et des concours. Le président prépare même un projet de décret pour faire réviser l’ensemble des recrutements effectués dans l’administration depuis 2011. Dans ce même cadre, l’ancien chef du gouvernement, Hamadi Jebali, a été interrogé pendant des heures sur les recrutements quand il était à la Kasbah. A quoi tout cela servira-t-il finalement ? A justifier de manière indirecte l’échec total de ce régime au moins en ce qui concerne l’économique et le social. Par la même occasion, cela permettra de livrer, à un large pan de la société, sa dose de joie mauvaise. Aujourd’hui, le régime réussit, petit à petit, à ancrer l’idée selon laquelle c’est la faute de l’administration tunisienne si l’hôpital de Kairouan n’a pas été construit ou que les grands projets n’ont pas encore été réalisés. La même administration serait infiltrée par des éléments nocifs dont il faut se débarrasser. Après les opposants politiques, les forces étrangères, les lobbies et les parties obscures, c’est maintenant à l’administration de jouer le rôle de bouc émissaire pour justifier l’échec et l’incompétence. Quoi qu’il en soit, ça reste une bonne diversion, encore une fois, pour détourner les yeux des Tunisiens des questions qui impactent directement leur quotidien.

Par Marouen Achouri
06/09/2023 | 16:59
4 min
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Commentaires
le déçu
la meilleure maniére de purger l' administration se résume en une seule et unique mesure! mesure
a posté le 08-09-2023 à 07:50
Bref de palabres et de déclarations tonitruantes sans lendemain,une seule mesure efficace et qui aura un effet immediat sur les magouilles de l' administration omnipotente et frénatrice de toute initiative susceptible de créer la richesse et l'emploi:C'EST LA SUPPRESSION DE TOUTES LES AUTORISATIONS ADMINISTRATIVES PREALABLES SANS RAPPORT AVEC LA SECURITE NATIONALE
Aouadi
De la realite a la fiction
a posté le 07-09-2023 à 10:36
Ca faisait deux ans que je n etais pas retourne en tunisie et heureusement que la realite n est pas celle decrite par buisnessnews.
Qu ecrirait vos auteurs sur la situation economique de la france avec 169 milliards de deficit sur les 7 premiers mois de l annee, un endettement a 110% du pib et une inflation qui augmente egalement comme partout dans le monde.
A part attribuer le moindre chien ecrase sur le dos du president , aucune propositions concrete n est faite par vos auteurs.
Nier la speculation n est pas serieux et ce n est pas en changeant une personne par une autre que la situation va s ameliorer.
Un audit des recrutements n est pas une mauvaise chose.
Si les auteurs veulent se lancer en politique qu ils se presentent aux elections et ils verront que leurs idees, s ils en ont, ne refletent pas la majorite et heureusement.
Fares
@Aouadi Aouda maimouna
a posté le à 23:47
Vous êtes un rigolo vous:

"aucune propositions concrete n est faite par vos auteurs."

Shaybna est payé la peau des fesses pour trouver des solutions. Qu'il fasse son travail. Si les journalistes doivent proposer des solutions, alors mettons l'autre à la porte et installons les journalistes au palais, à sa place.

Malla klam wa malla manta9 ya sidi, kalam ydha7ik la7jar.

Ps est-ce que vous êtes sûr que vous vous appelez Aouadi et non pas Bnedri?
Zarzoumia
Mar7ba
a posté le à 12:21
Bon retour au pays. Dommage que vous n'avez pas ouvert le hublot de l'avion ou du bateau pour discuter avec les passagers des barques de fortune. Ils vous auraient donné leur perception de leur Tunisie. Apparemment votre Tunisie va bien et tant mieux pour vous.
Sinon, on ne reproche pas à KS les chiens écrasés, on reproche plutôt le chien enragé qui fournit plus d'efforts à garder sa niche que de surveiller la maison. On reproche aussi le chien de la casse, qui détruit plus qu'il répare.
Voilà tout un programme auquel il faudra réfléchir.
Aouadi
Qui on?
a posté le à 12:41
Deuxieme commentaire ici et deuxieme reppnse a mon commentaite par vous
Continuez comme ca votre frustration se ressent dans vos messages.
Je note qu a part insulter vous n apportez rien au debat.
Si vous avez des solutions presentez vous aux elections mais je doute qu a part les insultes a votre bouc emissaire favori vous ayez des solutions a offrir au pays.
Zarzoumia
On
a posté le à 13:57
"Qui on?". C'est le con sans le C , qui sait qu'il faut un grand C pour citoyen, et qu'il n'a jamais su C en dehors de ce mot.
"Qui on?", c'est le contraire de hi han, qui garde son esprit critique, non pas par frustration mais beaucoup par indignation.
De quelle débat vous parlez ? alors que KS a ouvert les portes de sa prison pour tout le monde. De quelle solutions vous parlez ? Alors que tous nos problèmes sont monopole et complots.
De quelle gouvernance vous parlez ? Alors que la baguette magique de KS s'appelle Mess3ouda et qui s'abat sur tout le monde sans distinction.
Je ne me présente pas aux élections pour vous offrir des solutions mais je vous invite vivement à réfléchir sur le programme que vous ai proposé. '?a sera peut-être un début de solution.
On vous salue.
Aouadi
Con
a posté le à 14:15
Ravi de voir que vous reconnaissez etre un gros con
Zarzoumia
Mdr
a posté le à 14:48
Je conteste le "gros ", mais je ne vais pas vous gâcher le plaisir, je sais que vous accorder de l'importance à la taille pour assouvir votre plaisir de su...
Con vous salue.
Jélila
Dazzan al bida9
a posté le 06-09-2023 à 20:56
Saied est un charlatan et un lâche. Il doit avoir la décence de reconnaître son incompétence et démissionner au lieu de tout ce cirque à qui plus personne n' y croit. Cet homme est vrai cataclysme et il est urgent de mettre fin au massacre Said.
Zarzoumia
La vie est belle
a posté le 06-09-2023 à 20:10
Une diversion qui prend les allures d'un divertissement tragi-comique. La vie est belle, voilà comment ils essaient par l'absurde de nous faire croire qu'on est entrain de prendre le chemin des hauteurs vertigineuses alors qu'on s'enfonce dans les abîmes.
La vie restera belle pour des tunisiens qui diront que echanga m3a ejma3a 5la3a.
Djodjo
Et c'est pas fini
a posté le 06-09-2023 à 17:32
Y'a encore du monde à mettre en prison selon kais, logique, il n'a que ça à nous proposer, en attendant, nos problèmes sont d'ordres économiques et on a un littéraire médiocre pour nous sortir de cette crise.

Pas difficile de deviner le chemin que l'on prend et toute la question du moment est, à quel moment on prend le mur ?
Fares
Gardons le cap sur le nord
a posté le 06-09-2023 à 16:36
Cet article nous apporte une bouffée de sagesse dans ce délire collectif. Les problèmes de la Tunisie sont économiques, les préoccupations du tunisien moyen sont d'ordre économique.

Saied est visiblement incapable de redresser l'économie du pays. Il ne fait qu'improviser et qu'à offrir du foin à la populace.

Nous demandons des comptes à Kais Saied en tant que citoyens de ce pays. Kais Saied ne doit jamais oublier qu'il est un citoyen comme un autre et qu'il est justiciable. Ce mec s'est donné l'immunité dans le torchon qu'il a pondu en juillet 2022. '?a ne marche pas comme ça mon koko. Ce qui ce qui passe en Tunisie est criminel et les frères Saied paieront.