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SUR LE FIL
Populisme, incompétence, médiocrité
Par Ikhlas Latif
05/04/2024 | 15:59
4 min
Populisme, incompétence, médiocrité

 

Quand le régime nous dit et répète, du plus haut dignitaire au plus petit tapeur de clavier sur Facebook, qu’il n’y a plus aucun retour en arrière possible, qu’est-ce que cela implique, que comprendre ?

 

Certains ébahis sont sûrs que cela signifie la fin sans retour de la dénommée « décennie noire ». Dans cette catégorie de gens, il y a deux groupes.

Il y a ceux qui rejettent idéologiquement les islamistes au point d’aspirer à l’anéantissement de toute l’expérience démocratique qui les a amenés au pouvoir. Tout le processus sans distinction aucune avec ces bons et ces mauvais côtés. Ils ont réduit le foisonnement, les combats, les débats, les espoirs de la décennie post-révolution à l’avènement des islamistes et leurs entourloupes. Une haine idéologique qui leur a fait perdre de vue l’essentiel. Ils ont jeté le bébé avec l’eau du bain pensant se débarrasser une bonne fois pour toutes du fléau. Sauf qu’ils ont oublié que ces mêmes islamistes étaient au plus bas, qu’ils avaient perdu la sympathie de la population, que leur pouvoir s’érodait et que cela se manifestait démocratiquement à travers leurs chutes successives aux élections. Ils étaient presque finis, leur crédibilité entachée durablement. En mettant un coup d’arrêt à cette déchéance qui suivait le cour ‘naturel’ de la chose démocratique, ils ne se rendaient pas compte de la bouée de sauvetage qui aura été lancée à ces islamistes tellement honnis. Ils en ont fait des victimes de l’arbitraire et leur ont donné la possibilité de rebondir drapés de l’aura victimaire.

 

Il y a ceux qui n’ont aucune motivation idéologique, mais qui rejettent toute la classe politique, les médias, la société civile, tout ! Cette catégorie, les discours du régime sur la fin de la récré, la fin des partis, de l’exercice démocratique tel qu’expérimenté, ça leur parle. Qu’est-ce que cela nous a apporté, disent-ils, on n’en a rien à faire de la démocratie et de la liberté, affirment-ils, tous des pourris, table rase de cette décennie, réclament-ils. Une vision biaisée de ce qu’est le véritable exercice démocratique motivée, certes, par les couacs et les échecs de la transition. Cela a trouvé écho dans la propagande populiste du régime qui n’a eu de cesse de diaboliser la vie politique et les corps intermédiaires alimentant ce rejet.

 

Certains non-ébahis comprennent cela comme un non-retour à la « décennie noire », mais veulent un retour aux décennies d’avant. Une occasion en or pour défaire la défiance faite à un système séculaire et qui a été ébranlé par l’avènement de la révolution. Une occasion à saisir et à ne pas rater pour raviver les anciennes pratiques et une vision d’un État fort qui s’articule autour d’un seul et unique. L’opportunité se présente actuellement et peu importe l’identité de celui qui est en train de tout démonter. L’outil de la destruction des quelques acquis et de la dynamique progressiste charriés par la révolution ne compte pas vraiment, puisqu’il est en train de paver le chemin, de le préparer pour l’après. Anéantir les aspirations à une véritable démocratie, aux rêves de liberté, de droit et d’équité est une fin en soi qui ouvrirait les portes plus tard à plus compétent, à plus à même de représenter et de renforcer le système.

 

Maintenant, pour le régime et ces quelques bruyants aficionados le non-retour en arrière signifie surtout l’instauration d’une vision qui devrait changer non seulement la Tunisie et les Tunisiens, mais aussi l’humanité tout entière. Un nouveau modèle présenté comme révolutionnaire et qui aura pour effet de nous propulser vers des sommets insoupçonnés. Gouvernance par les bases, restriction du champ d’action politique traditionnel pour faire émerger de nouvelles forces (?), chasse aux sorcières lancée contre les élites ou toute opposition au projet, diabolisation des nantis, entreprises communautaires comme modèle de croissance économique, faire régner la peur et les théories du complot pour maîtriser les foules, opter pour le sensationnel plutôt que les solutions concrètes. Bref, on peut continuer à mélanger les étonnantes réalisations du pouvoir, mais épargnons-nous cette peine.

Une vision, si on peut qualifier cela comme tel, ubuesque où le populisme le dispute à l’incompétence et la médiocrité, formant un cocktail détonnant. « Populisme, incompétence, médiocrité », cela ferait une belle devise qui tombe sous le sens.

Par Ikhlas Latif
05/04/2024 | 15:59
4 min
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Commentaires
Hammadi
Quand vous allez comprendre
a posté le 06-04-2024 à 21:39
Quand vous allez comprendre que vous etes une race anti democratie,anti liberte et anti egalite par nature, c est génétique et çà ne changera jamais.
Ces valeurs ne sont pas pour vous, mêmes vos elites et intellectuels sont contre ces valeurs ,ils défendent ces valeurs dans les medias ,mais en cachette ils font tout ce qui est contre ces valeurs.
Larry
BRAVO !...
a posté le 06-04-2024 à 19:48
Tout est résumé en 3 mots sur l'état des compétences de notre
" Kommandator "
Abir
Conclusion et tout simplement:
a posté le 06-04-2024 à 14:38
Une personne très dangereuse pour le pays et pour les Tunisiens-es
Gardons un minimum d'honnêteté!
Je réécris le premier paragraphe de mon commentaire ci-dessous
a posté le 06-04-2024 à 14:08
Je réécris le premier paragraphe de mon commentaire ci-dessous:

Une réforme sociale est indispensable en Tunisie, c'est de savoir comment nous pourrions aider aujourd'hui les classes (du moins extrêmement) pauvres à se fournir/produire pat leur propre travail/salaire les objets, les produits et le minimum de consommation dont elles ont besoin. C'est cela ce qu'elles attendaient de la Révolution de Jasmin. Elles n'attendent pas que nous leur donnions tant et tant de billets, elles attendent seulement qu'on leur donne des possibilités de se dégager par elles-même (par leur propre travail) de l'emprise de la faim et de la misère et de pouvoir vivre, c'est-à-dire de consommer et de produire des produits. --> j'insiste ici sur le fait que les classes pauvres attendent en particulier qu'on leur donne des possibilités afin de pouvoir (sur-)vivre par leur propre travail.

Ce que les classes pauvres attendent, c'est de leur apporter la possibilité de sortir par leurs propres moyens de la situation qui leur a été faite/imposée (Je sais ce que c'est d'avoir faim).
'Gardons un minimum d'honnêteté!
En Tunisie, nous parlons trop de liberté mais trop peu d'égalité des chances!
a posté le 06-04-2024 à 10:43
Ce que dont la Tunisie a urgemment besoin:

Une réforme sociale est indispensable en Tunisie, c'est de savoir comment nous pourrions aider aujourd'hui les classes (du moins extrêmement) pauvres à se fournir/produire pat leur propre travail/salaire les objets, les produits et le minimum de consommation dont ils ont besoin. C'est cela qu'ils attendaient de la Révolution de Jasmin. Elles n'attendent pas que nous leur donnions tant et tant de billets, elles attendent seulement qu'on leur donne des possibilités de se dégager par elles-même (par leur propre travail) de l'emprise de la faim et de la misère et de pouvoir vivre, c'est-à-dire de consommer et de produire des produits. --> j'insiste ici sur le fait que les classes pauvres attendent en particulier qu'on leur donne des possibilités afin de pouvoir (sur-)vivre par leur propre travail.

Ce que les classes pauvres attendent, c'est de lui apporter la possibilité de sortir par ses propres moyens de la situation qui lui a été faite/imposée (Je sais ce que c'est d'avoir faim).

Comment répondre aux nouveaux besoins sociaux? Est-ce que nous en avons les moyens financiers? Les politiques sociales pourraient-elles soutenir la nouvelle croissance économique? Quels sont les investissements nécessaires aujourd'hui pour ne pas aider et subventionner dans les années à venir? Comment minimiser les charges sociales? Comment passer des politiques sociales de prise en charge et de distribution gratuite à une politique dont la base est l'investissement social? Il est temps de concevoir autrement les dépenses sociales. Non pas comme une charge qui gêne la croissance économique, mais comme un investissement qui soutient le passage vers une meilleure économie avec moins de chômeurs et de meilleurs salaires.

Les politiques sociales en Tunisie doivent avoir une fonction économique en tant que paramètre de fortunes futures. L'accroissement des richesses produites est la condition la plus évidente de la réduction de la misère matérielle.

Je propose ainsi de motiver et de responsabiliser le Tunisien par la loi afin de le pousser/obliger à faire quelque chose d'utile par lui même, pour lui même, pour tous les Tunisiens et pour le reste du monde tout en lui fournissant des possibilités de réussite--> il faudrait apporter la/les possibilité(s) aux classe pauvres afin de pouvoir sortir par leurs propres moyens de la situation qui leur a été faite en tant que classes qui ont été toujours ignorées et désavantagées.

--> Chaque Tunisien devrait produire ses conditions d'existence. Il doit apprendre à se procurer par lui même ses conditions d'existence. Nous sommes tous des êtres de projet, tourner vers l'avenir en prenant soin (en considération) de ce qui est là afin de l'intégrer dans nos ambitions.

Certes il faudrait donner à ceux qui n'ont rien des possibilités afin de sortir de leur situation de misère, par contre il ne faudrait pas essayer de résoudre leurs problèmes à leur place --> c'est à eux de prendre leurs problèmes socio-économiques en charge, et de les résoudre par eux même. --> c'est ça l'assistance, c'est donner la possibilité à résoudre ses problèmes socio-économiques par soi-même (exemple: je n'encourage pas à offrir des maisons gratuites à certains pauvres, il faudrait plutôt leur offrir la possibilité de construire leurs habitats par leur propres moyens.)

--> Le soucis de soi (le soucis de sa propre existence ) ne devrait pas conduire à ignorer le soucis de l'autre, sans pour autant chercher à résoudre les soucis des autres à leur place --> On ne peut pas se soucier seulement de soi, nous sommes d'abord et essentiellement des êtres de relation que l'on a avec les autres (si cette relation est abîmée, c'est toute la vie sociale qui serait abîmée)

- La Tunisie devrait être un système socio-politique dans lequel le mérite détermine la hiérarchie sociale et professionnelle. --> Chaque Tunisien devrait être responsable de sa vie, de sa nutrition, de ses initiatives, de ses ambitions et l'Etat tunisien devrait garantir en particulier la justice sociale / judiciaire, l'égalité des chances et des possibilités socio-économiques pour tous afin que que la méritocratie réussisse.

je propose de lire "de la démocratie en Amérique " d'Alexis de Tocqueville afin de comprendre pourquoi les peuples démocratiques montrent un amour plus ardent et plus durable pour l'égalité que pour la liberté. Le fait particulier et dominant qui singularise notre temps/siècle, c'est l'égalité des conditions; la passion principale qui agite les hommes, c'est l'amour de cette égalité. Par contre cette égalité ne devrait pas être gratuite et sans aucun effort
--> Il est temps de protéger la Tunisie non seulement de la corruption mais aussi des fainéants qui ne veulent que profiter du système...
-->
La Tunisie devrait encourager et soutenir en particulier le mérite naturel que constitue l'intelligence et le courage de prendre des initiatives. L'ascension sociale et professionnelle devrait être fonction du mérite et de l'initiative. --> il faut libérer les enfants de la révolution de Jasmin du désespoir que toute tentative d'élévation sociale serait impossible et que la méritocratie n'est qu'une utopie.
Tunisino
Les littéraires
a posté le 06-04-2024 à 05:03
Les littéraires sont le vrai problème de la Tunisie moderne, ils sont trop limités pour établir un régime équilibré, efficace, et durable. Des hommes comme Ghannouchi et Saied doivent rire le matin et le soir, comment des ratés arrivent à planifier pour 12 millions de tunisiens alors qu'ils sont le plus faible produit de la machine éducative et de CV vides! La Tunisie doit exploiter ses vraies compétences dans le but de devenir un jour un pays avancé, sinon rien de durable ne sera réalisé car les littéraires et les illettrés sont incapables de se projeter dans le futur.
Tunisino
Aujourd'hui même
a posté le à 22:45
Un littéraire, responsable d'une institution, a pris une décision sans tenir compte du futur, il s'est trouvé totalement écrasé. Ils savent qu'ils sont peu intelligent mais il prennent de la confiance petit à petit, et se jettent dans le vide, pour s'emmerder et emmerder.
cesarios
les médias ont un pouvoir d'investigation pour lancer ...............
a posté le 05-04-2024 à 18:52
La majorité du peuple TUNISIEN a contaté que toutes les expériences de la gouvernace politique qui soit présidentielle, parlementaire, semi- parlementaire ou le tout pour le tout aprés sa fameuse révolte de 2011 n'ont données que des marasme, des miséres et des décadences de toute sorte dans tous les domaines et les secteurs, il se trouve actuellement dans la méfiance et dans le rejet de l'éponge et il s'est fatigué d'une élection à une autre sans sentir aucun apaisement vital , il a choisi de se débrouiller comme il pourrait pour subvenir aux besoins de ses progénitures, les médias ont d'autres prérogatives, les politiques qui sont invités aux plateaux sont toujours presque les mêmes, aucune investgation pour dénicher des jeunes oiseaux rares, et les lancer dans l'arène politique, d'autres visages de tout bord , de toute tendance, il est temps de rénover, un certain JAD henchiri allah arhmou et un armada de ses semblables, il faut les chercher partout et leur donner l'occasion de s'exprimer, et les encourager à se présenter et ouvrir les portes de nos institutions nationales selon l' égalité des chances, la transparence et on dit "youjed fi ennahri mela la youjed fi elbahri"
Fares
Un singleton cinglé
a posté le 05-04-2024 à 17:59
J'ajouterais un autre ingrédient à votre cocktail kaisotov, un ingrédient de taille à mon humble avis, il s'agit d'absence de morale ou peut-être d'un cynisme pathologique. Laisser une personne sans morale (ou pathologiquent apathique) accaparer tous les pouvoirs équivaut la signature de l'arrêt de mort de tout un peuple. Allah yihlik illi kanou essbab incluant les idiots qui ont voté pour lui en 2019.
Patriote
Les oubliés
a posté le 05-04-2024 à 17:10
On ne peut oublier le rôle du supposé 4ème pouvoir qui a faillit à son rôle et tomber dans le piège des batailles politiques et idéologiques et devenant un acteur negatif de propagande des appels à la division et à la haine
Les médias etaient un des éléments clés du chantier des khouanjias pour rehausser leurs images via des supposés journalistes opportunistesont qui ont eu des avantages pour les couvrir
Fares
Les médias, d'accord mais
a posté le à 17:52
Saied a bien profité des médias qui le présentaient comme étant "un expert en droit constitutionnel" (rires). Les médias continuent à donner la parole à des opportunistes de m*** que je nommerai pas ici. Pour résumer, sans les médias, sans le réseau de Mark Zuckerberg, sans l'argent des khwanjias et le support de certains benalistes, ce ks n'avait aucune chance de devenir président pour pourrir la vie de tous les tunisiens.
DHEJ
L'âme du tunisien parle
a posté le 05-04-2024 à 16:41
Une étude sociologique mais incomplète...


Un pays où règne "AL JAHLE" ne saura pas positiver... c'est imprégné dans l'âme du tunisien!