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SUR LE FIL
Le choix du président sans nous expliquer le notre
Par Karim Guellaty
08/04/2023 | 12:03
6 min
Le choix du président sans nous expliquer le notre

 

Les sentiers du monde sont toujours le fruit de choix plus ou moins heureux. L’être humain parfois se pose pour en observer les conséquences et ajuster le tir dans la gestion des conséquences. Le fait est que dans l’adversité et si les choix ont été murement pensés, il convient de faire confiance à la conscience libre et éclairée lors de la réflexion, ne plus se poser de questions, ne pas douter, et combattre. Jamais un choix ne doit être abandonné en cours de combat, car abandonner est également un choix, dicté alors par le doute, lui-même nourri par l’adversité. De ce choix, il convient de ne pas se dérober. Ainsi doit agir l’Homme, si lors de son choix, il était doté d’intelligence. Et comme on sépare le bon grain de l’ivraie, il faut distinguer les choix réfléchis des réactions idiotes.

 

Le président Macron s’est rendu en Chine cette semaine, en faisant le choix d’essayer de convaincre son président d’appuyer avec moins d’insistance le soutien à la Russie. Le choix du sujet était l’Ukraine, et c’est Taïwan qui s’est invité dans l’échange. Alors que la diplomatie tricolore ajustait ses derniers éléments de langages sur le sujet russo-ukrainien, avant le rendez-vous présidentiel du lendemain 6 avril, la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen rencontrait à Los Angeles le patron des parlementaires américains, Kevin McCarthy, troisième Homme des États-Unis. Certains diront qu’il y a des rencontres qu’il est préférable d’éviter, alors que la sagesse commande de prévenir par le long terme, toutes conséquences d’une quelconque rencontre. Et le cas échéant assumer son manque de vision. Ou d’écoute.  #pasdepoulesansunoeuf

Alors que le président Macron faisait route ce jeudi pour aller rencontrer son homologue chinois, plan ukrainien en poche, la marine chinoise voguait vers Taïwan dans le Detroit éponyme. Branle-bas de combat, tout le monde est pris de court, alors même que la Chine n’en est pas à son coup de maître. En août dernier, elle manœuvrait déjà autour de Taïwan pour répondre au voyage de Nancy Pelosi sur l’ile taïwanaise. Exit le sujet Russe du moment, l’échange portera essentiellement sur la problématique structurelle de la relation chinoise à ce qu’elle considère être son île, Taïwan. On pense toujours que le problème vient d’ailleurs, en oubliant que ce problème, d’ailleurs a été généré par une question intrinsèque, mise sous le tapis, parce que pour soulever un tapis, il faut du courage. #lapailleetlapoutre

Depuis, la Chine manœuvre, tire, menace, intimide par un exercice grandeur nature et à balles réelles pour montrer qu’elle sait procéder à un encerclement total de Taïwan et « la capacité de l’armée chinoise à prendre le contrôle de la mer, de l’espace aérien et de l’information », nous dit la télévision de pékinoise. Et au président Xi Jinping de rajouter : « Quiconque pense que la Chine va faire des compromis sur Taïwan se berce d’illusion ». En somme, il passera en force. En oubliant qu’il est tributaire du choix des taiwanais. En oubliant qu’on ne réussit jamais, sur le temps long, à passer en force. En oubliant que tous ceux qui ont tenté un passage en force ont fini par perdre et bien plus que ce qu’ils avaient engagés. Plutôt que de passer en force, il faut écouter les choix des autres. Les accepter ou se retirer. Mais ne jamais en faire abstraction, et encore moins ne pas les entendre. #impairmanqueetpasse

 

Aux États-Unis, un juge fédéral texan a fait le choix que les femmes n’en feraient plus sur leurs grossesses. Il a ordonné ce vendredi à l’agence du médicament de retirer l’autorisation de mise sur le marché d’une pilule abortive, la Mifépristone, une pilule qui permet chimiquement, l’IVG. Et dans IVG, il y a un V qui veut dire volontaire. L’Histoire nous conte pourtant qu’une femme qui veut avorter le fera, la légalité de geste permet que ça se fasse dans les meilleures conditions sanitaires pour elle. Mais le geste se fera. La bataille est rude aux pays des libertés. En juin 2022, la Cour Suprême avait ouvert un front dans ce choix des femmes, et quel front. Le droit constitutionnel de mettre fin à sa grossesse avait été révoqué.

Le juge texan quant à lui, pris probablement d’un ultime remord au moment de la rédaction de sa sentence, a laissé un délai d’une semaine pour qu’elle soit exécutoire. Le délai nécessaire au gouvernement fédéral de faire appel, appel qui a un effet suspensif, et appel qui a été immédiatement interjeté. #quoiquilencoute

Le monde suit la mise en examen de Donald Trump pour ses mille et une facéties, alors que se joue en même temps un débat sociétal sur le droit des femmes à avoir le choix. Les combats à mener ne sont pas exclusifs les uns des autres, ils peuvent tous être menés de front. Et si tel est le choix, il faut les mener avec conscience, en portant à chacun non pas une égale attention, mais l’attention que chacun nécessite. Or quand il est question de liberté, la question mérite autant sinon plus d’attention que celle de savoir si écarts de vie il y a eu.  #deuxpoids

 

En Tunisie, le président a fait le choix de restreindre celui des finances publiques en claquant la porte d’un FMI exigeant sur la gouvernance des deniers de l’État. Les deniers de l’État, ne l’oublions pas, sont ceux du peuple. Présent ou à venir. Car les dépenses d’aujourd’hui seront payées par celui de demain. Même si pour avoir un demain, il faut vivre aujourd’hui. La question essentielle où le FMI et le président s’achoppent serait le prix compensé de l’énergie, et la privatisation de certaines entreprises publiques. Au risque de surprendre, le président n’a pas tort sur le fond, et aucune mesure structurelle ne devrait être entreprise si des amortisseurs sociaux ne sont pas bâtis au préalable. Car les réformes structurelles ont pour effets secondaires qui se font ressentir en premier, de provoquer une réelle casse sociale. On parle de familles, de vies détruites par un système qui va commencer par se tendre pour porter ses fruits ensuite.

Sur la forme, il y avait des possibilités certaines de faire entendre raison au FMI, de l’alerter sur cette casse sociale, d’autant plus que le monde entier est sous la pression d’une inflation galopante, d’une précarisation qui s’installe, d’un désespoir qui gronde. Entre affronter la rigidité du FMI ou le désespoir d’un peuple, le président a choisi de se défaire du FMI. La question est de savoir désormais quel choix il laisse au peuple. En somme, de quoi le pays va vivre. Compter sur lui-même nous dit-il. Et là encore il a raison. Se retrousser les manches, faire preuve de résilience, et déplacer les montagnes de l’inertie caillou par caillou. Soit. Certes. Et effectivement il le faut. Mais ce projet est au long cours. Le besoin de se nourrir est quotidien, le besoin de se soigner est tout aussi quotidien.

Que le peuple doive compter sur lui-même est un choix courageux. Pour qu’il soit réfléchi, il convient d’expliquer comment. Le président a fait un choix au nom du peuple, et pour le peuple dit-il. Il conviendrait d’expliquer au peuple comment mettre en œuvre les conséquences de ce choix. Il n’y aura pas de hashtag, bien que les maux ne manquent pas. #pourlaforme

 

C’est la fin de la semaine, c’est la fin de ce trip, vous pouvez éteindre vos smartphones et profiter du bien-être de vos choix. 

Par Karim Guellaty
08/04/2023 | 12:03
6 min
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Commentaires
Ahmed
Joyeuses Pâques. Brabi , puisque vous avez un contact avec l'ambassadeur de France
a posté le 09-04-2023 à 09:31
Brabi, parlez lui de l'impossibilité d'avoir un rdv sur la plateforme de tls.
On demande juste des rdv.
La plateforme s'ouvre de façon aléatoire 3 fois par 24 h, et reste ouverte quelques minutes.
C'est comme gagné au loto, la chance d'avoir un Rdv.
Brabi sensibilisez le à cette question