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Chroniques
Croissance et chômage : un cinglant démenti au chef du gouvernement
Par Houcine Ben Achour
16/02/2024 | 09:20
3 min
Croissance et chômage : un cinglant démenti au chef du gouvernement

 

Mardi dernier, 13 février 2024, lors d’une rencontre avec les responsables des missions techniques et financières internationales accrédités à Tunis, le chef du gouvernement, Ahmed Hachani, affirmait aux présents que « les indicateurs économiques s’améliorent de manière significative et le travail se poursuit pour entreprendre les réformes nécessaires ».

Avant de se pencher sur les propos du chef du gouvernement, ne convient-il pas d’abord de connaître les raisons ayant amené Ahmed Hachani à tenir une telle réunion avec les principaux bailleurs de fonds du pays. L’Etat devrait mobiliser près de 16,5 milliards d’emprunts extérieurs pour boucler son budget 2024. Or, pour ce faire, la marge de manœuvre du gouvernement est considérablement réduite. Le recours aux institutions financières multilatérales est devenu plus compliqué que jamais, faute d’accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Il commence aussi à devenir un peu plus compliqué avec les bailleurs de fonds bilatéraux, autrement dit les pays partenaires économiques de la Tunisie. Fourniraient-ils des signes de réticence à soutenir le pays ? En tout cas, il y aurait de quoi. L’échec du pays à aboutir à un accord avec le Fonds, qui les aurait rassurés sur la crédibilité des autorités à résoudre la crise économique, a refroidi leurs intentions.  L’incapacité des autorités du pays d’accueillir dans les délais la mission de consultation du Fonds, mission qui s’impose à tous les Etats membres de l’institution financière multilatérale, en vertu du titre IV de ses statuts est venue en rajouter une couche. Il convient de rappeler que le rapport issu de ce genre de mission représente un précieux document ; une référence qui détermine dans une large mesure la nature et l’ampleur du soutien que ces bailleurs de fonds bilatéraux pourraient apporter à la Tunisie. Cette fois-ci, on les a privés d’une telle source de données et faits naître chez eux une certaine méfiance.

L’initiative du chef du gouvernement inversera-t-elle cette tendance ? Rien n’est moins sûr. Quarante huit heures après cette fameuse rencontre, la publication de deux indicateurs économiques clés est venue infirmer formellement l’affirmation du chef du gouvernement sinon y apporter un cinglant démenti : le taux de croissance et le taux de chômage.

En termes de croissance économique, le recul est spectaculaire par rapport aux prévisions pourtant actualisées du gouvernement. Une croissance affichée de 0,4% par rapport à 0,9% estimée dans la loi de finances complémentaire 2023. L’écart est trop important.  Que dire alors par comparaison à l’objectif de 1,8% de croissance fixé par la loi de finances initiale. L’écart est abyssal.

Plus préoccupant, cette dégradation n’est pas le fait du seul secteur agricole qui subit, d’une année à l’autre les effets du changement climatique. Cet arbre, aussi malade soit-il, ne doit pas cacher la forêt de déboires des autres secteurs d’activités. Au niveau des industries non manufacturières, le recul est tout aussi important. L’extraction des produits miniers a chuté de plus de 10%. L’industrie d’extraction du pétrole et du gaz a baissé de près de 7%. Les industries manufacturières sont logées à la même enseigne. Les industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre marquent un recul de 7,5% et celles de construction de 4%. Quand le bâtiment va, tout va, dit-on. Les industries du textile et du cuir tout comme l’industrie chimique affiche un recul de 0,4%. Seul le secteur des industries mécaniques, électriques et électroniques ont tiré leur épingle du jeu de la baisse affichant un gain de croissance près de 6%. Malheureusement, une hirondelle ne fait pas le printemps.

Du côté de l’emploi, le taux d’activité, relativement faible déjà, est passé de 46,5% en 2022 à 45,8% en 2023, entraînant une hausse du taux de chômage de 1,2 point de pourcentage (16,4% en 2023 contre 15,2% en 2022). Plus encore, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans a gagné plus de 2 points de pourcentage en un an (40,9% contre 38,8%). Cette évolution ne va pas manquer d’impacter le taux de pauvreté.

Dans de telles conditions, est-il raisonnable de parler d’amélioration « significative » des indicateurs économiques ? Il serait permis d’en douter. 

 

Par Houcine Ben Achour
16/02/2024 | 09:20
3 min
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Commentaires
içhAg
'?
a posté le 17-02-2024 à 23:08
'?e que manque à l'?tat Tn
klabi najib
Analyse
a posté le 17-02-2024 à 23:06
Plùtòt q'incapaçitè d'autòritè, un niveau nul des cadres &hauts fonctionnaires de l'?tat , institutions en Monètaire, Finançes, macro-'?co & nature de la dèçision d'actions par laqu elle des autoritès, à qel niveau, qand, ampleur & buts...
NAIF
Tout peut arriver....
a posté le 17-02-2024 à 17:19
Notre chroniqueur n'a jamais admis quelque chose de bon de ce gouvernement et affiche un pessimisme, qui donne des frissons, ma foi....
Cependant, notre chroniqueur '?chafaude une logique cinglante, pour persuader les lecteurs, mais "'?lude" des faits....

*Le déballage des chiffres de l'INS, ne sont pas exacts...Le taux du chômage, n'?voque pas l'informel, je veux dire l'?conomie souteraine, faisant le bonheur de centaines de milliers se personnes, officiellement "chômeurs", si on leur posait la question :
--Vous êtes chômeur? Oui, bien sûr,est ce que j'ai un emploi stable,
....Tu vois, je végète!..... Langage de victimisation....

*L'Economie informelle, se manifeste dans les pays sous-développes, dont la culture collective de leurs ressortissants, veut que payer des impôts ou cotiser dans une caisse sociale, entraînerait un manque à gagner....Niet, donc!
L'Etat et son budget ? On s'en moque....!
La citoyennité, n'implique pas pour eux le devoir de soutenir les dépenses publiques...
C'est là le problème....
A mon sens, la Tunisie ne vit pas r'?ellement une crise économique, du fait que les taux de croissance affichés ne traduisent pas la dynamique du pays...
Le PIB affich'? annuellement, n'est pas le vrai PIB...
Le taux de chômage, n'est pas le vrai taux de chômage....
Allez comprendre....
Scribe TN
Guerre des chiffres
a posté le 17-02-2024 à 14:36
Tout tunisien avec un peu de bon sens sait bien que les chiffres sont facilement manipulables et manipulés en Tunisie et quand transparence et codes d'éthique sont quasi inexistantes.. l'INS n'échappera pas à cette règle d'or, qui fait de nous ce que nous sommes : un pays sous-développé et corrompu.
D'ailleurs c'est très courant, pour une entreprise par exemple, d'avoir trois états financiers : un pour la banque, un pour le fisc et le dernier lui est bien réel, mais reste dans les tiroirs du chef de l'entreprise. Y a vraiment rien à faire quand y a plus de confiance. C'est un cercle vicieux. Et ce ne sont surtout pas des discours sur un ton menaçant et diviseur qu'un président réussira à faire retourner cette confiance perdue.
Nephentes
incompetence et irresponsabilite
a posté le 17-02-2024 à 12:26
Je confirme que les fonds de cooperation technique a l instar de la GIZ AFD SWISSCONTATC et surtout USAID se montrent de moins en moins disposes a ginacer les projets gouvernementaux tunisiens

Qui plus est les correspondants economiques occidentaux a Tunis Banque Mondiale compris savent que LES CHIFFRES OFFICIELS SONT FAUX
le veritable taux d inflation est superieur a 15%
le veritable taux de croussance EST NRGATIF malgre la saison touristique exceptionnelle
le taux de chomage reel depasse les 25% et il avoisinne 55% concernant les jeunes

ce gouvernement croit duper son monde

en verite les coordinateurs des fonds de cooperation a Tunis eprouvent degout et mepris envers une clique de minables clownesques
Hassine
'd'amélioration « significative '
a posté le 16-02-2024 à 21:55
Avec modestie,mais quel sont ces fameux indicateurs, n a t o pas le droit de les connaitre ou seront ils secrets d'état
N'a t pn pas hissé le drapeau de transparence '?'?' '? '?'
EL OUAFFY Y
L'enemi du développement c est bien les conflits
a posté le 16-02-2024 à 14:47
Impossible de s'occuper des préoccupations de son peuple dans un climat plein de FITNA a aspect politique l arrestation des hommes politiques c est un baromètre de l instabilité ce qui se percute sur l économie du pays n attendez pas la création des postes d emploi sans qu une réconciliation qui évoque que les prisonniers politiques ce que est certain un pays comme la Tunisie on peut pas accuser quelqu un du terrorisme mais peut être les conflits pour le pouvoir .
le financier
on ne fait pas d un ane un cheval de course
a posté le 16-02-2024 à 11:42
on ne fait pas d un ane un cheval de course
Tounssi
Erreur
a posté le à 14:23
Si, il pourrait l'être s'il avait le feu aux trousses.
Kane
Oui, mais....
a posté le à 17:52
....le coeur, autrement dit le moteur, ne tiendra pas. L'explosion est proche.
larme à l'oeil
@kane le financier
a posté le à 11:13
Petite pensée pour tous nos mafieux fugitifs planqués à l'étranger ou en Tunisie : vous pouvez toujours rêver... En attendant, aboyez, aboyez, mais la caracane trace !