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Tunisie- Ciments de Bizerte : tout est en baisse, mais tout va bien !
16/02/2010 | 1
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L’Association des Intermédiaires en Bourse (AIB) a organisé, mardi 16 février 2010, la communication financière de la « Société des Ciments de Bizerte» (SCB). Présidée par Amor N’saïri, PDG de la SCB, la communication a passé, au peigne fin, la situation financière du groupe, les faits saillants de l’année ainsi que les perspectives de son développement.
M. N’saïri, qui a mis son intervention sous le signe de la confiance mutuelle entre la société et ses différents partenaires, a précisé que le secteur a subi les affres de la crise économique internationale, puisque le prix du béton a fait les frais du cadre morose de la conjoncture internationale.
Le prix du ciment gris a fléchi alors que les exportations ont chuté de 35% en 2009. La production a passé de 1,4 million de tonnes en 2008 à 900 mille tonnes en 2009. Ainsi, le secteur, toutes entreprises confondues, a souffert d’une baisse considérable de la demande, mais aussi des prix à l’exportation qui ont chuté de 15% à partir du deuxième semestre de l’année 2009, selon les donnés fournies par M. N’Saïri.

Quid de la situation de la SCB, alors que le secteur semble souffrir sous le poids de la conjoncture internationale ? Les résultats provisoires, pour l’année 2009, exposés par le PDG de SCB, en attendant l’audit final, montrent que le chiffre d’affaires provisoire de la société a baissé de 9,8% pour passer de 90 MDT (arrondis) à quelque 81 MDT.
Les exportations équivalentes en dinars ont accusé une baisse substantielle de 51,5%. Dans cette même veine, les prix à l’exportation ont chuté de 15%.
Cependant, pour compenser à cette baisse, la SCB a augmenté ses ventes pour le marché local de 12,8% (64 MDT en 2009), la production pour ce même marché de 1,8% ainsi que le stock de clinker de 146000 tonnes, et ce pour saisir les opportunités qui s’offrent à l’exportation en 2010.
A entendre M. N’saïri, il leur était difficile, dans les conditions de 2009 de grignoter de nouveaux marchés.

Par ailleurs, les investissements de la SCB ont atteint 16 ,943 MD. Ils ont touché notamment des projets d’économie d’énergie (3,8 MD), de production de l’énergie (1,1 MDT), entretiens (0,5 MD) et projets divers (4,3 MD).
Selon M. N’saïri, les désavantages actuels de la société sont le fruit du concours de plusieurs facteurs, à savoir la conjoncture internationale, les frais de l’énergie et la charge du personnel. En 2009, les prévisions de l’entreprise pariaient sur un bénéfice net de 2,4 MD alors que les prévisions initiales tablaient sur 4,7 MDT.
Pour atténuer ces désavantages, l’entreprise a entrepris une démarche visant à réduire sa dépendance énergétique à travers le projet "coke de pétrole", qui sera achevé le 30 avril 2010. Les essais débuteront en mai 2010. Ce projet permettra, entre autres, de réduire de moitié la facture de l’énergie calorifique. En outre, la SCB entamera une mise à la retraite anticipée de 96 agents. L’effectif a été réduit à 354 employés dès le mois de janvier 2010.
Pareillement, la société misera davantage sur les investissements en économie d’énergie. Déjà, le dossier relatif au projet de l’autoproduction de l’électricité à travers l’énergie éolienne est au stade de l’étude de rentabilité. Pour compenser les frais financiers, la SCB compte réaliser une augmentation de capital.

Dans le chapitre "perspectives", le PDG de la SCB ne cache pas son optimisme quant à une amélioration prochaine des activités de l’entreprise. Quelques prémices alimentent son enthousiasme.
Au mois de janvier, les livraisons de la SCB au marché local ont augmenté de 18%, les exportations ont doublé durant les 45 jours premiers de l’année en cours par rapport à la même période de l’année 2009 et les prix de revient ont baissé.
"Le chiffre d’affaires, la marge brute et le bénéfice comptable seront supérieurs à ceux enregistrés en 2009", promet N’saïri, sur un ton confiant qui se veut rassurant.
Il n’en demeure pas moins que certains projets ont été annulés. A ce titre, la SCB a désisté l’offre du groupe chinois retenu pour l’extension de la capacité de production de la cimenterie.
La société a jugé également le coût proposé par le second soumissionnaire trop élevé (305 MDT) pour l’extension de sa capacité de production. A cela s’ajoute l’incertitude du maintien de son offre initiale. Néanmoins, trois chantiers sont confirmés, ceux de Djebel Rsas, Kairouan et Gafsa, dont les activités de construction ont commencé pour les deux premiers, le troisième est encore en phase de bouclage de son schéma de financement.
A la lumière de ces faits, la SCB a révisé ses plans. Ainsi, elle va engager la deuxième partie de son plan de mise à niveau, jugé plus judicieux que de se lancer dans des opérations d’extensions fortuites et d’augmenter la capacité du deuxième four à une cadence moyenne de 3500 tonnes de clinker par jour au lieu d’un nominal actuel de 2000 tonnes par jours.

Qu’en est-il de la santé de son action boursière en chute libre depuis son introduction. En réponse à cette question posée par Business News, M. N’saïri, indique, sans coup férir, que lui-même est choqué par cette baisse."Etant un investisseur stratégique, personnellement, j’ai posé toutes mes économies dans cette opération. J’étais choqué de la baisse soudaine du cours de la SCB, que je continue à considérer comme une valeur en béton. Je ne suis pas responsable de cette fluctuation. Seulement, je vous avance deux explications. La première est qu’on a été lésés par les spéculateurs. Comme vous le savez tous, dès le début, on a coupé le chemin devant toute forme de spéculation et c’est pour cette raison que nous avons actuellement des difficultés. La deuxième explication est tout à fait simple. Nous avons eu des confirmations de certains investisseurs étrangers qui ont exprimé leurs souhaits de prendre des participations dans le capital de la SCB. Cependant, ils ont été touchés de plein fouet par la crise. Ils n’ont pas gelé leurs offres. Mais ça demande du temps. En aucun cas, il ne faut faire le lien entre la baisse de la valeur de la SCB et l’annulation de certains projets", a-t-il précisé. Bon à rappeler, l’action a été introduite à 11,5 dinars en octobre dernier. A la clôture, hier, elle ne valait que 8,420 dinars !

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