L’ancienne Femen tunisienne, Amina Sboui,  partie en France pour poursuivre ses études, s’est exprimée, ce dimanche 31 août sur TV5 Monde. Lors de cette interview Amina a exprimé ses craintes par rapport à son prochain procès vu que le système judiciaire est, selon ses dires, « corrompu, manipulé et exécute les ordres » et que « la justice n’est pas indépendante ».

Revenant sur sa décision de quitter le mouvement des Femen à cause de l’islamophobie qui le caractérise, Amina a ajouté« nous avons des problèmes avec les extrémistes religieux, mais pas avec les religions, on doit respecter les croyants ».

Concernant le financement du mouvement, Amina a affirmé que ses propos ont été déformés déclarant « je n’ai pas affirmé qu’Israël finançait les Femen, j’ai dit que j’ignorais d’où provenaient les fonds ? Était-ce des Etats Unis, d’Allemagne, d’Israël etc. ? »

Questionnée sur ses conditions de détention, Amina Sboui a affirmé: « c’était difficile au début, mais après, j’ai profité de mon incarcération pour discuter, en tant que féministe, avec les prisonnières, pour m’informer de leurs problèmes, leurs préoccupations et les raisons de leur incarcération, mais également pour les informer de leurs droits et leur expliquer qu’elles n’ont pas à subir la maltraitance carcérale ». Ajoutant, toute souriante: « du coup, les prisonnières sont devenues de féministes et de vraies adeptes des droits de l’Homme ».

L’ancienne Femen a également évoqué certaines scènes intenables de violence carcérale dont elle a été témoin, puis a poursuivi qu’elle n’a rien regretté de ce qu’elle a fait et qui l’a menée en prison, ajoutant que « si c’était à refaire je le referai» et déclarant que même si elle a quitté les Femen, elle continuera a être une féministe et à se battre pour les droits des femmes. Amina a reproché aux féministes tunisiennes de ne défendre que les acquis des femmes « or les choses évoluent et on ne peut pas régler les nouveaux problèmes avec d’anciennes méthodes ».
Puis de conclure que « la Tunisie sous le gouvernement islamiste est devenue pire que sous Ben Ali, je ne l’excuse pas, mais avec les islamistes et les faux progressistes, la Tunisie est pire. Les premières victimes sont les jeunes, les rappeurs et les écrivains ».