
Comment se porte la Tunisie aujourd’hui et comment se portait-elle en 2010 et en 2019. Business News a donné la parole aux chiffres et ils sont à la fois têtus, édifiants et alarmants.
« La Tunisie est en train de guérir et est dans la bonne direction », selon les proches du président de la République. Au contraire, « elle serait dans un état calamiteux proche de l’effondrement », avertissent les opposants au régime.
Une fois n’est pas coutume, Business News s’est éloigné de l’analyse politique pour laisser les chiffres parler tous seuls. Nous avons pris ceux de 2010, juste avant la révolution, ceux de 2019 quand Kaïs Saïed a été élu président de la République et ceux les plus récents pour voir comment a évolué la Tunisie.
À partir de ces chiffres, les lecteurs pourront se faire leur propre idée concernant l'état de leur pays.
Le constat est net et ne laisse pas de place au doute. Sous la troïka, puis le couple Nidaa/Ennahdha, les chiffres de la Tunisie se sont bien détériorés. À l’exception de l’indice de la liberté de la presse, rien ne s’est amélioré durant la décennie dite noire de 2011-2019.
La situation s’est cependant aggravée davantage depuis l’élection de l’actuel président en 2019 et, notamment, depuis 2021 date de son putsch et de son accaparation des pleins pouvoirs.
Alors que l’inflation a doublé entre 2010 et 2019, on constate qu’elle a triplé entre 2019 et 2023. Cette année, et nonobstant la régression en juin, l’inflation a atteint les deux chiffres au cours des premiers mois de 2023. Et encore, il s’agit là des chiffres officiels que beaucoup remettent en doute puisque l’inflation ressentie serait nettement plus importante. C’est notamment le cas de l’alimentaire où plusieurs produits ont connu une inflation supérieure à 20%, voire même 30%.
Ceci a une incidence directe sur le pouvoir d’achat des citoyens et ceux qui souffrent le plus du triplement de l’inflation, ce sont les classes pauvres et moyennes. Celles-là mêmes que le président de la République prétend défendre en leur promettant des lendemains meilleurs.
Outre les indices économiques liés à l’inflation, la croissance, le taux de change et le PIB, il y a des éléments qui ne sont pas pris en considération par les statisticiens, à savoir la disponibilité des produits.
En 2023, on enregistre la pénurie de plusieurs produits, notamment médicamenteux et alimentaires. Chose qui était impensable aussi bien en 2010 qu’en 2019. Et, une constante, les pénuries ne concernent pas les produits importés par le privé, mais par le public. C’est pour ça que l’on enregistre aujourd’hui la pénurie de plusieurs médicaments, importés par la Pharmacie centrale de Tunisie, et du café, du sucre, du blé, etc, tous importés par l’Office du Commerce.
Pour justifier ces chiffres moribonds, les gouvernants de la troïka et leurs successeurs répétaient à l’envi que la démocratie avait un coût et que les Tunisiens devaient subir ce coût en contrepartie de la démocratie, de la justice et de leurs libertés.
Hélas, depuis 2021, les Tunisiens n’ont plus le droit à ces acquis démocratiques sans lesquels aucun pays ne peut se construire.
Après son putsch du 25 juillet 2021, Kaïs Saïed a piétiné tous ces acquis. Il a jeté la constitution à la poubelle pour la remplacer par une constitution qu’il a rédigé tout seul. La justice est devenue pratiquement aux ordres depuis qu’il a dissous le Conseil supérieur de la magistrature pour le remplacer par un autre provisoire dont il a nommé directement les membres. Idem du côté de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), ce qui a jeté un grave discrédit sur cette dernière. Alors que le taux de participation a été de 51,97% en 2011, il a été de 11,22% aux dernières législatives de 2022-2023. Un taux, bien entendu, contesté à cause du faible crédit de l’Isie.
Du côté des libertés, la régression est encore plus importante avec un bon nombre d’opposants, lobbyistes et militants en prison, accusés dans des affaires montées de toutes pièces par le pouvoir. Pour ce qui est de la liberté de la presse, l’indice de la Liberté de la presse, dressé annuellement par Reporters sans frontières, montre que la Tunisie a dégringolé de la 72e place en 2019 à la 121e en 2023.
L’ensemble de ces éléments politiques, économiques et sociaux participent à l’analyse et la notation de la Tunisie auprès des agences de notation internationales. Alors qu’elle était notée BBB- avec perspectives stables en 2010, la Tunisie a dégringolé de neuf rangs durant la période 2010-2022 pour se positionner à CCC+, c’est-à-dire un pays très spéculatif à risque élevé.
Que les chiffres soient mauvais ou en dégringolade n’est pas le pire cependant. Le pire est que le régime tunisien refuse d’adopter des mesures pour se soigner. Le gouvernement n’a même pas respecté son propre plan de réformes qu’il a présenté au Fonds monétaire international.
En un mot, pour conclure, la Tunisie de 2023 présente des chiffres calamiteux et en dégringolade et des perspectives inconnues, le tout en absence de démocratie, de justice et de libertés.
Raouf Ben Hédi
Je vois déjà les contours de l'iceberg!
Que des excuses, des accusations, et des théories de complot. Aucun projet de société, aucun plan économique, des responsables qui parcourent le monde pour mendier des aides et des prêts. Un peuple qui vivote grâce a la charité.
Pourquoi est ce quel peuple choisit le déclin, l'humiliation et la misère au lieu de la prospérité?
ne rèvent pas d'émigrer au japon.
ils restent chez eux. utilisent leur langue le coréen dans l'enseignement ( et les forums ... ) et batissent une puissante industrie capable de rivaliser avec le japon.
Colonisés par la france, les TN adorent la France sa francophonie, rèvent d'y immigrer etc ...
voilà où çà mène de copier la France comme moutons écervelés.
WAKE UP !!
La faute à nos ancêtres qui ont copié comme des moutons ecervelés. Voilà où ça mène.
Réfléchis avant de débiter des âneries, l'islamiste ecervelé.
Heureusement vous ne le criez pas sur les toits,
(LES TUNISIENS R'?VENT d'aller TOURNER AUTOUR TOURNER AUTOUR D'UN CAILLOUX NOIR dans leur désert ect...):
Ce langage heurte la sensibilité de vos compatriotes, et vous les traitez de moutons écervelés !
Est-ce un dialogue constructif ?
Dommage (belle plume)
Doté d'un complexe de supériorité !
Pour ce qui est du débat constructif et de l'insulte, je vous invite à réfléchir sur le vocabulaire présidentiel "vermine, cancer, sauterelles, traitres,......".
Je recopie quelques passages de votre commentaire qui suivant le PH intellectuel que chacun possède certainement et nullement adéquat.
Je vous cite :
# Sivous considérez tout ce qui vous heurte, est hérétique,là c'est un gros problème.
> Je ne suis nullement choqué,tourner autour d'un CAILLOUX, ça heurte les millions, qui s'y rendent annuellement. Une provoque inutile !
> Faire réfléchir le concerné, par sa haine insensée, qui verse vers le choc,des civilisations.
Le verset Coranique : si tu tends ta main pour me tuer . . .
La recommendation, d'être tolérant, rendre le mal par le mal, n'est le moyen approprié pour avancer, quand à celui qui s'en prend à la France, de 1881.
Certaines personnes gardent en elles la haine et l'obscurantisme,.
La clairvoyance, de Habib Bourguiba, n'a-t-il pas coopéré avec là France dans tous les domaines.
Notre pays n'était il plus prospère avant la venue des français ?
Cher monsieur ce qu'a enduré notre peuple, et la privation des libertés nous a ôté toutes sortes, de réfléchir, et construire vers l'amour le vrai pour ce pays.
Jugez vous en vous vous-même, ce délabrement indescriptible, nos plages, saleté partout.
Un peuple qui vit sur une terre, supposée qui n'est pas la sienne, pas un brin de civisme.
Mon amour pour mon pays est sans égale.
54 ans en France, ce peu de temps que je pourrais encore vivre, je souhaite que mon pays puisse s'en sortir de ce guetapant que des profiteurs lui ont tendus .
Bien à vous.
Pour info, l'un des hommes les plus riches du Japon est d'origine coréenne : Masayoshi Son
- la progression des exportations durant les années 1986 et 2009 (après le départ forcé de Bourguiba) se traduisait par une détérioration de la qualité de l'environnement. Si on incluait le prix des dégradations environnementales de la Tunisie (pollution, surexploitation) des années 86-2009 (puisqu'on produisait à bon prix en détruisant le système écologique), on aurait un énorme déficit! Le Golf de Tunis était d'une propreté sans antécédent, la mer de Gabes était bleue claire, à Nabeul on se baignait dans une mer bleue turquoise, etc., etc., etc.
- Le Golf de Tunis avait une capacité de 50 Millions de tonnes de poisson au début des années 86, alors qu'aujourd'hui on n'y trouve pas plus que 3 Millions de tonnes de poisson. Pareil avec le Golf de Gabes. Et ceci seulement à cause des conséquences fatales de la pollution et de la dégradation de notre milieu naturel.
- Les quantités de pollutions produites en Tunisie à partir de 1986 sont largement supérieures aux capacités de la nature à se régénérer. On avait cette idée absurde que la mer est immense et serait capable d'absorber toutes nos pollutions et nos eaux usées (la pollution fécale). Notre mer a été dévastée, polluée et vidée de ses ressources.
- Les entreprises publiques ont été ruinées durant la dictature par la corruption où beaucoup de privilégiés se servaient gratuitement --> la faute n'était pas probablement a Mr. Ben Ali, plutôt à certains de ses proches et à ceux qui le représentaient dans le gouvernement
- En 2010 notre système bancaire était déjà en faillite, nos caisses de retraites ont été vidées. La Tunisie a été obligée d'écarter ses jambes à l'impérialisme internationale par la faute de ceux qui nous gouvernaient et leurs proches. Oui c'est avec nos milliards de dette extérieure que l'état tunisien a remboursé après 2011 implicitement une partie des créances irrécouvrables / douteuses du temps de la dictature de notre oligarchie entrepreneuse. voir le lien
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- La Tunisie aurait bien aimé avoir des prêts du FMI entre 2000 et 2010, mais elle n'a rien eu (sans entrer dans les détails)...
- Après 2011 nous avons eu suffisamment de prêts du FMI afin de redémarrer la Tunisie socio-économique, mais malheureusement:
- Nidaa Tounes (le parti politique du baratineur BCE) a trahit les électeurs Tunisiens et il s'est subdivisé en miettes entre les différents partis politiques (ce que l'on appelait tourisme parlementaire).
- Les différents Premiers Ministres qu'on a eu ne voulaient que le pouvoir et appliquaient les consignes de FMI à l'aveuglette. Il fallait attendre l'arrivée de Madame Bouden afin de dire non à la dictature du FMI et de la BM
Fazit: si la situation socio-économique de la Tunisie est aujourd'hui d'une extrême médiocrité
- c'est d'abord la faute à ceux qui nous ont gouvernés avant 2011 et qui ont laissé une Tunisie qui n'avait d'autres choix que le collapse socio-économique,
- Puis c'est la faute de BCE et de Nidaa Tounes après 2011 qui ont trahi les électeurs tunisiens et ainsi la Tunisie socio-économique n'a pas pu redémarrer malgré les milliards de dettes extérieures
Entre 1986 et 2010, la Tunisie avait autour de 7 milliards de dollars des recettes du tourisme et de la vente du phosphate, --> alors qu'aujourd'hui nos réserves de phosphate sont probablement à zéro après 120 ans d'exploitation abusive et le tourisme commence à peine à redémarrer et tout le monde sait pourquoi,
En 1986, la Tunisie ne comptait au plus que 7 millions d'habitants, et ainsi le contexte socio-politique a complètement changé en 2023, en effet nous avons aujourd'hui 13 millions de bouches à nourrir...
Je me répète: Malgré le désastre socio-économique d'avant 2011, la Tunisie avait eu de nouveau la chance avec les milliards d'euros du FMI de ressortir de l'impasse socio-économique hérité du temps de la dictature, si seulement Nidaa Tounes et BCE n'avaient pas trahi les électeurs tunisiens....
Nous avons cru à un certain moment en notre démocratie naissante, nous étions allés par millions voter, mais voilà que nos députés et nos partis politiques ont préféré la trahison et le "tourisme parlementaire" --> et on se demande encore, pourquoi les Tunisiens ne veulent plus aller voter à l'élection législative....
il avait la possibilité de les envoyer en prison. il ne l'a pas fait.
il était complice, donc responsable.
Sans argent et avec une montagne de dette, Il y a une simple recette afin de faire sortir la Tunisie de l'impasse, c'est celle de faire participer chaque Tunisien sans exception à créer de la richesse par lui-même, pour lui-même et pour le bien commun et ceci même en cultivant des patates sur le toit de sa maison, sur son balcon dans le contexte d'agriculture urbaine.
La Tunisie a besoin aujourd'hui d'une révolution plutôt agraire afin de démarrer enfin une agriculture urbaine en hors sol dans tous les coins de la République (en hivers au centre et au sud de la Tunisie, et en été en particulier à l'extrême nord de la Tunisie pour des raisons climatiques).
Il faudrait enterrer cette histoire/idée de fabrication de Satellites, de drones et de voitures. En effet, en ces domaines la Tunisie ne pourrait jamais concurrencer en très peu de temps les pays industrialisés. Par contre la Tunisie a le climat idéal pour les cultures agricoles en hors sol (les pays-bas sacrifient 75% de leur production du gaz naturel afin de garantir les conditions idéales à leur culture légumière en hors-sol). --> Je voudrais rappeler que les pays bas produisent 400 tonnes de tomates par hectare alors que la Tunisie ne dépasse pas les 20 tonnes tout en gaspillant 1000 fois plus d'eau d'arrosage.
je précise un passage de mon commentaire ci-dessus:
Entre 1986 et 2010, la Tunisie avait annuellement autour de 7 milliards de dollars venant des recettes du tourisme et de la vente du phosphate
Bonne soirée
Vous voyez ? C'est fabuleux le bonheur brut et la médiocrité raffinée.
de la violence, une administration a l'arrêt. Les tunisiens n'auront pas fini de jouir du bonheur brut promis par le nouveau messie.
Merci à Zarzoumia pour ses contributions '? combien pertinente.
Vous voulez qu'en deux ans on puisse récurer toute la crasse accumulée en trente ans de médiocrité de politiciens aussi véreux que botoxés au pouvoir ?
Ce n'est pas une tâche facile, je n'en disconvient pas, surtout quand elle est freinée ou sabotée par les "nostalgiques" de ces funestes période précitées.
mais il vaut mieux un Ben Ali, qui permettait à l'économie de progresser, même s'il en prenait une partie, qu'un président, qui a tout autant de pouvoirs, mais qui ne prend aucunes décisions pour favoriser l'économie.
Il va falloir vous réveiller à un moment. Où sont les coupes dans la fonction publique pléthorique ?
Où sont les décisions pour les problèmes d'électricité ?
C'est bien beau de faire de la politique politicienne, mais cela ne remplit pas le cabas des gens. Il se vide même depuis 1 an.
Faute de moyens financiers, et faute de produits dans les rayons.
2 ans, sont normalement suffisant pour inverser un processus. On, pourrait vous croire si on voyait un progrès. même infime, mais tous les indicateurs sont au rouge, voire même noir.
Le peuple ne demande pas qu'en 2 ans tout redevienne merveilleux. Ils veulent juste voir que le pays avance. Mais non, il continue à reculer.