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Chroniques
Vers un aïd sans carburant ?
Par Sofiene Ben Hamida
26/05/2019 | 15:59
3 min
Vers un aïd sans carburant ?

 

C’est la veille de l’aïd. Des files interminables de voitures devant les stations-service prises d’assaut par des Tunisiens en détresse qui avaient tout prévu sauf ne pas passer les fêtes avec leurs familles. Le jour de l’aïd, toujours les mêmes files interminables de voitures devant les stations-service. Les enfants dans les voitures, portant leurs habits neufs, ne supportant plus de rester cloitrés sur leurs sièges à ne rien faire. Ils se chamaillent et bien entendu, c’est toujours la faute à l’autre. Les parents, eux, ne savent plus quoi faire et sont partagés entre la résignation et la colère. Ils s’y sont pris en retard et ont mésestimé, encore une fois, l’annonce de la grève des employés des stations-service annoncée pourtant depuis dix jours.

 

Non, ce n’est pas une simple fiction. C’est un scénario catastrophe certes, mais qui pourrait devenir une réalité si la grève des pompistes devait avoir lieu. En effet, la secrétaire générale de la fédération des métiers et des services au sein de l’UGTT avait prévenu qu’une grève incessante de trois jours devrait être observée dans les stations-service suite à la non-application des accords sur l’augmentation salariale pour l’année 2018-2019. Elle a souligné que la date de la grève n’a pas encore été fixée mais qu’elle le sera dans les plus brefs délais si les autorités ne signent pas l’amendement annexe dédié aux augmentations salariales.

 

Bien entendu, des voix s’élèveront pour critiquer cette décision qui prend les tunisiens en otage et profite d’une période de fête. Car il est clair que la déclaration de la responsable syndicale est une menace à peine voilée que la prochaine grève coïncidera avec les fêtes de l’aïd.

 

Mais regardons les choses autrement : un syndicat des travailleurs dont la mission essentielle est la défense des intérêts professionnels et matériels de ses adhérents engage des négociations sociales et arrive à conclure un accord avec ses partenaires sociaux qui sont le syndicat patronal et l’Etat sur des augmentations salariales couvrant les années 2018 et 2019. Seulement, cet accord conclu n’arrive pas à se concrétiser parce que les autres partenaires sociaux ne veulent pas le signer.

Que doit faire le syndicat des travailleurs dans ce cas ? Engager de nouvelles négociations pour concrétiser un ancien accord ? Mais quelles sont les garanties pour que le nouvel accord soit respecté par les partenaires sociaux alors qu’ils n’ont pas respecté l’ancien accord? Doit-il au contraire imposer le respect des accords conclus en recourant à un droit constitutionnel qui est la grève ? La date de cette grève ne doit-elle pas être choisie minutieusement pour avoir plus d’impact et mettre plus de pression sur les partenaires sociaux ?

 

En somme, ce que réclame le syndicat des travailleurs des stations-service n’est ni excessif, ni extraordinaire. Ils demandent juste de débloquer leurs augmentations salariales avec un retard de 18 mois. Ce qui est anormal par contre, c’est que des partenaires sociaux prennent leurs engagements  avec autant de légèreté. Pour rappel, la quasi-majorité des grèves et autres mouvements sociaux actuellement sont la conséquence du non-respect d’accords antérieurs déjà conclus avec les syndicats des travailleurs.

 

A l’heure où le pays se prépare à des échéances politiques importantes dans un contexte économique et sécuritaire fragile, il est important de veiller à préserver la paix sociale, garante de la solidarité et de la cohésion sociale. Seulement, la paix sociale est conclue entre des partenaires sociaux qui se respectent et respectent leurs engagements. La paix sociale ne peut être garantie avec des partenaires irresponsables

Par Sofiene Ben Hamida
26/05/2019 | 15:59
3 min
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Commentaires (3)

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mansour
| 26-05-2019 20:01
et voitures de luxe gourmande en carburant avec le prix du carburant avec le pouvoir depuis 2011 et la troika islamiste des freres musulmans salafistes toujours au pouvoir avec Nida Tounes Soufiene Toubel +Hafed Caid Essibsi et Tahya Tounes

HatemC
| 26-05-2019 18:09
Ce pays est entrain d'accoucher dans la douleur '?'
Pays phagocyté par les islamo kharab '?'
Il est fini '?' pas la peine de tortiller du cul '?'
Adieu la Tunisie '?' Vive le Tunistan '?' HC

Belha
| 26-05-2019 17:40
encore un article '?' bidon'?' et un scénario catastrophe pour stresser les braves gens c'est vraiment sadique ou peut-être cynique.