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Une loi électorale à l’image de Kaïs Saïed qui fait le lit de ses adversaires politiques
Par Sofiene Ben Hamida
18/09/2022 | 16:00
3 min
Une loi électorale à l’image de Kaïs Saïed qui fait le lit de ses adversaires politiques

 

Par Sofiene Ben Hamida

 

Depuis l’avènement de l’ère Kaïs Saïed, nous avançons d’une surprise à une autre au point où désormais, plus rien ne pourra nous surprendre : Plus c’est grandiose, grotesque, incongru et impensable ; plus c’est  harmonieux et concordant avec notre triste réalité.

 

Sans surprise donc, le président de la République a décrété sa nouvelle loi électorale. Elle reflète fidèlement sa vision politique et même sa vision du monde. Elle trahit aussi son amateurisme et son manque d’expérience politique. En effet le mode de scrutin uninominal à deux tours, consacré dans la nouvelle loi électorale, épouse parfaitement en apparence, les contours du projet présidentiel de construction de base.

Cette loi électorale confirme par ailleurs ce que l’on sait déjà : le caractère paternaliste du président de la république ainsi que le peu de considération que porte Kaïs Saïed envers la femme. Toute allusion à une quelconque égalité des chances entre les hommes et les femmes ou une quelconque discrimination positive en faveur des femmes a été bannie de cette loi électorale. Il reste aux femmes qui veulent encore s’intéresser à la vie publique le choix de parrainer leurs candidats masculins. Quant à la nomination d’une femme à la tête du gouvernement, c’est juste pour la carte postale et pour la capacité de cette « première femme dans le monde arabe à être nommée à la tête d’un gouvernement » d’avaler toutes les couleuvres présidentielles.

 

Plus grave encore, cette discrimination envers les femmes s’élargit dans la nouvelle loi électorale pour atteindre aussi les binationaux, une frange qui représente plus de dix pour cent de la population tunisienne et dont l’apport en devises étrangères représente une aubaine pour le pays dans ce contexte économique difficile. La loi électorale présidentielle fait désormais de ces binationaux des citoyens de seconde zone à partir du moment où ils rentrent définitivement chez eux et suspendent, de ce fait, leurs virements de l’étranger. Ils sont carrément interdits de se présenter aux élections législatives et de faire partie de la prochaine assemblée de représentants du peuple. En matière de droits humains et au vu des normes électorales internationales, cette mesure est quasiment indéfendable.

 

Mais il y a pire. Le président de la République a toujours affirmé que l’ère des partis politiques est révolue et qu’il luttera sans relâche contre la corruption et l’argent sale en politique. La nouvelle loi électorale va à l’encontre de ces convictions présidentielles. Elle consacrera la domination des partis, les plus grands et les mieux structurés, sur le paysage politique. En effet, seuls quelques partis politiques ne dépassant pas les doigts d’une seule main parmi les plus de deux cent cinquante existants sont capables de mobiliser leurs structures, mettre en place les logistiques nécessaires et engager leurs machines électorales dans un processus long et complexe. Au final, les élections se réduiront à une compétition entre les islamistes d’Ennahdha, les destouriens du PDL et les fans de Kaïs Saïed obligés de dévoiler leur mode et outils organisationnels qui s’apparenteront comme deux gouttes d’eau à ce qui existe déjà dans les partis politiques. 

D’un autre côté, les périodes électorales deviendront des foires de vente des signatures de parrainage et de financement occulte des campagnes. En optant pour le non-financement public des campagnes électorales et pour un nombre exorbitant de parrainages, la nouvelle loi électorale a ouvert la boite de pandore. Dans un pays qui souffre déjà d’une corruption endémique, on peut mettre les lois les plus rigides, les corrompus, dont la présence sur la scène politique est loin d’être négligeable, trouveront toujours les moyens de contourner ces lois.

 

Parce qu’il est novice en politique, et surtout parce qu’il se croit capable de tout faire tout seul sans consulter personne, Kaïs Saïed montre une fois encore qu’il est capable de saper, sans le vouloir, ses propres objectifs et de servir ceux de ses adversaires.   

     

Par Sofiene Ben Hamida
18/09/2022 | 16:00
3 min
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Commentaires
Nephentes
Il nous promet la joie et la lumière après la mort
a posté le 18-09-2022 à 23:19
Le commentaire de @Jilani est très pertinent

Mr Saed a une vision mortifère de l'existence probablement issue de son existence d'enseignant universitaire raté et frustré ; son enfance ressemble d'ailleurs beaucoup a celle de Omar Ibn el Khattab une enfance misérable, marquée par les humiliations et les privations

comme beaucoup d'Arabes déstabilisés psychologiquement et " identitaire ment " par le conflit insoluble israélo-palestinien,

Mr Saed éprouve une nostalgie obsessionnelle de "l'islam des origines", celui des salafistes : et Omar el Khattab, cet autocrate rigoriste accompagné en toute circonstance de sa dirra; lui semble être le modèle théocratique auquel il doit se référer en permanence

Il faudrait que Mr Saed se souvienne que son idole a été assassinée par un futur suicidé et une assemblée de justes croyants devenus subitement sourds , aveugles et muets

De beaux épisodes de schizophrénie en perspective
Ah non!
"Il nous promet la joie et la lumière après la mort"
a posté le à 12:36
Ca c'était didèk échiekh qui vous le promettait!
Fares
Les miracles de Kaisollah
a posté le 18-09-2022 à 20:54
Chaque prophète vient avec son lot de miracles. Kaisollah ne déroge pas à cette loi. Le miracle de Kaisollah est sa capacité de s'enfoncer tout seul dans le fond du trou. Ses adversaires n'ont qu'attendre qu'il finisse par se neutraliser lui même comme un grand.

Kaisollah est un peu l'antémidas, tout ce qu'il touche se transforme en un tas de m. ..Bien naturellement, on trouve plein de mouches tournoyant autour de ces excréments, attirées par l'odeur nauséabonde s'en émanant.
Nephentes
Novice en politique, il se croit capable de tout faire tout seul sans consulter personne
a posté le 18-09-2022 à 20:19
Et c'est un drame absolu; Saed bousille tout ce qu'il croit réformer; le crash va être terrible.
Jilani
KS est fan de khattab
a posté le 18-09-2022 à 19:49
Il nous promet la joie et la lumière après la mort comme il a fait Omar khattab en sacrifiant sa vie et celle de son fils mort suite à 80 coup de fouet pour avoir bu de l'alcool. La vie pour ks n'a pas sens, qu'on manque de sucre viande lait pain, pour lui ce n'est pas important, on retrouvera tout ça au paradis.
Juno
Drôle de commentaire !
a posté le 18-09-2022 à 19:05
Il aurait dû se TAIRE c'est mieux que de critiquer .Une critique ridicule et mesquine.
Mozart
Un article écrit à la va-vite, donc peu pertinent
a posté le 18-09-2022 à 18:42
Oui, c'est un article écrit à la va-vite, donc peu pertinent.

Il faut extrapoler des idées pour arriver à quelque pertinence du propos de SBH.

Dommage.

Comme c'est également dommage cet usage du point-virgule à l'évidence erroné.
1/3i
Achats de parainages
a posté le 18-09-2022 à 17:29
150 circonscriptions, avec environ 5 candidats, à 400 signatures, cela fera 300 000 parrainages à signer. Pour les candidats validés...
Car combien de potentiels candidats n'arriveront pas à franchir cette limite.

Il sera intéressant de savoir à quel prix se paiera la signature...
Et comment l'ISIE contrôlera que la même personne n'aura pas parrainé plusieurs personnes différentes...

Comment créer une nouvelle piste de corruption.
Seuls les 3 Partis principaux pourront concourir...
Ennadah sortira vainqueur de cette nouvelle méthode...
Enfin après kaïs saied qui contrôle toutes les instances, et pourra pêcher qui il voudra d'être candidat...

Les corrompus les plus riches, par contre, pourrons réussir, ils ont l'argent...

On obtient le pire avec cette nouvelle loi...