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Tribunes
Tous les scénarios sont aujourd’hui possibles même les pires !
07/09/2021 | 16:03
4 min
Tous les scénarios sont aujourd’hui possibles même les pires !

Par Moncef Kamoun*

 

 Lorsque le doute s'installe, c'est toute la machine qui ralentit : on en vient à questionner chaque décision, chaque stratégie, à ressasser en boucle nos appréhensions. Le doute s'auto-alimente et s'amplifie tout seul: on ne sait plus comment s'y prendre, on se met à procrastiner donc à douter davantage …

Sylvaine Pascual

Coach professionnel

 

Huit semaines sont passées depuis les annonces présidentielles du 25 juillet, l’opinion est de plus en plus divisée. Bien sûr qu’au départ la majorité considérait que les mesures prises par le Président servaient à corriger le cours de la révolution pour faire sortir le pays de ses graves crises actuelles, mais aujourd’hui, deux mois presque que le pays est sans pouvoir parlementaire et sans gouvernement qui sont strictement nécessaires pour une démocratie.

Quarante­­-cinq jours sont passés sans même une feuille de route de sortie de crise, alors que tous les pouvoirs extraordinaires sont à la main du Président seul puisqu’il a gelé les activités du Parlement et démis de leurs fonctions le chef du gouvernement et le ministre de la Défense. C’est le président seul qui se présente en sauveur de la nation et gère les affaires de l’Etat face à un système qui ne porte pas ses fruits. Quarante-cinq jours sont passés et le Président nous conseille de patienter pour "sauver la Tunisie".

 

Quel avenir pour la démocratie ?

Le blocage du pays est devenu insoutenable, pour ces Tunisiens déjà fatigués par ces élites politiques qui se sont montrées incapables de traduire le projet révolutionnaire de 2011 en changement qui améliore la vie des gens.

Aucune réaction de changement aucune nomination de chef du gouvernement, aucune feuille de route rien ne filtre à Carthage. On tente de deviner ses intentions concernant le choix du gouvernement, mais personne n’a pu percer sa pensée ni lire sur son visage, le moindre signe extérieur d’affirmation ou de négation.

 

Qu’est-ce cela pourrait signifier ?

Populisme, voilà un mot qui nous semble familier aujourd’hui puisqu’il revient régulièrement ces dernières années pour analyser divers phénomènes politiques et électoraux. Le terme est parfois utilisé comme repoussoir et de manière disqualifiante à l’encontre d’une personnalité politique jugée démagogue ou radicale. Le populisme est également utilisé pour désigner des formations inclassables qui, ses dernières années, sont apparues partout dans le monde et qui une fois au pouvoir, appliquent de suite une politique entièrement populiste.

Ce qui distingue aussi le discours populiste est son rejet du pluralisme et du principe d’alternance qui est au cœur même de l’esprit démocratique.

Les populistes rejettent les intermédiaires entre eux et le peuple. Les partis et les médias forment à leurs yeux un écran qui filtre le message qui représente un danger. Il serait selon eux préférable que personne ne vienne s’interposer entre le dirigeant et le peuple. Les « partis » populistes ne sont pas comme les autres, Ils reposent souvent sur un seul personnage, le politicien populiste. La seule chose qui importe pour « fonder » un tel parti, c’est que le politicien cerne correctement l’unique et authentique volonté du peuple et la mette en application.

Le populiste obtient donc sa popularité à peu de frais en critiquant l’obscur langage des hommes politiques, leur inefficacité et leur lenteur en proclamant la volonté de rendre la politique aux gens ordinaires.

Monsieur le Président permettez mon devoir de parler pour vous dire que ce qu'il manque à la transition, ce n'est pas du temps comme ce que vous essayez de nous faire comprendre. Ce qu’il faut c'est tout simplement une volonté et un savoir-faire pour passer à l'action ! Aujourd’hui, et pour tout vous dire, mes compatriotes redoutent que la transition ne se prolonge inéluctablement.

Le Président s’évertue à changer l’équilibre des pouvoirs et à redéfinir les règles du jeu politique afin qu’il ait le dessus sur toute autre institution, et consolider l’image d’un dirigeant fort capable de gouverner seul sans avoir besoin d’autres institutions. Cette situation a fait du Président un monarque absolu. Il est dans les nuages. Cela est certainement un indicateur pour dire qu’il est peut-être une menace pour la démocratie ?

Nous pensons que cette vision installe un climat néfaste pour notre jeune démocratie, le président veut nous convaincre que tout cela est fait pour éviter le pire mais pour aller où ?

Aujourd’hui, même la communauté internationale juge que pour sortir de la profonde crise sécuritaire, sociale, sanitaire et économique dans laquelle s'enfonce depuis des années notre pays, un rétablissement de l'ordre constitutionnel est indispensable. Il est temps qu’un gouvernement soit formé qu’une feuille de route soit établie. Nous croyons tous que notre pays est dans un moment particulier de son histoire et nous devons aussi en mesurer la gravité. J’ai l’impression que nous sommes en train de mourir de notre sagesse.

 

Monsieur le Président,

Les mesures du 25 juillet 2021 constituent un tournant aussi important que celui du 14-Janvier. La Tunisie est en train d’écrire une nouvelle page de son histoire, en accueillant un changement politique substantiel, soutenu par une majorité absolue de l’opinion publique nationale. Toutefois, la concentration des pouvoirs entre les mains d’une seule personne est de nature à provoquer le retour à l’autoritarisme et ce prolongement de l’état d’exception pourrait transformer l’Etat de droit en un Etat de police.

07/09/2021 | 16:03
4 min
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Commentaires
Mike Kim Tounsi Fakhour
L'essentiel est ailleurs : Changer d'abord et urgemment le code électoral législatif
a posté le 08-09-2021 à 13:41
Article pas très clair.
On s'en fiche d'un chef de gouvernement. Il y a des ministères régaliens qui gèrent, mieux qu'avant le 25 juillet, les affaires courantes.
On s'en fiche d'un parlement de racaille, une honte.
On s'en fiche de Bourguiba et Poutine. On ne veut pas de za'im. On veut un peuple souverain, bien représenté.
Pour cela, il faut absolument changer le code électoral :
Le régime en Tunisie est essentiellement parlementaire, avec des prérogatives limitées à la présidence de la république (défense nationale, diplomatie'?'), prérogatives que KS respecte. C'est un régime moderne et il n'est pas mauvais. Mais il est un peu fragile et pas très stable (voir la 4ème république en France). Il a besoin d'ajustements.
Actuellement, il y a un problème au parlement : des partis plus ou moins représentatifs, pas très honnêtes, dont aucun ne fonctionne (en interne) de façon démocratique, font ce qu'ils veulent'?' Et il devient nécessaire et urgent de limiter le rôle des partis dans le fonctionnement de cette assemblée.
Donc, le constat est clair : le scrutin législatif actuel (proportionnelle au plus fort reste) est inadapté.
Pour balayer cette racaille et la faire dégager par la petite porte, il suffit d'adopter un scrutin législatif plurinominal, majoritaire, à trois tours.
Espérons qu'un référendum, assez proche de la part de KS, pour un amendement de la constitution (pas pour changer le régime) le permettra.
De plus, ce mode de scrutin garantit, in fine, au bout du 3ème tour, que les candidats élus soient tous élus par une majorité d'électeurs. Ce qui est un des buts ultimes de toute élection. Et cela permettra de vraiment renouveler l'ARP.
N'importe qui peut faire facilement des simulations et il le constatera aisément.
Carthage Libre
Le Pouvoir lui est monté à la tête, comme la moutarde au nez ; c'est la première leçon que tu étudies en sciences-politiques.
a posté le 08-09-2021 à 10:44
Le Pouvoir....le Pouvoir....ça rend FOU.

Un être humain, quant il sent qu'il a le "Pouvoir" entre les mains, perd le sens des réalités ; il peut être gentil, affable, ayant de "bonnes intentions"...Mais quand cet être humain s'aperçoit qu'il a le POUVOIR REEL entre les mains (comme le salopard de Ghanouchi l'avait) il peut DEVIER, faire du n'importe quoi.

La faute est surement celle de cette constitution et de la merde foutue par les islamistes depuis 10 ans, soit. Nous le savons tout ça. Mais cela ne veut pas dire que Saied est "l'homme providentiel" qui peut soumettre une nouvelle constitution pour corriger le tir et la respecter...et s'y tenir à cette "nouvelle" constitution! Pourquoi?

Parceque l'homme se transforme en bête par instinct quand il SENT que le Pouvoir lui appartient, surtout s'il s'agit d'un pays pauvre sans "tradition" démocratique.

L'Histoire serait, donc, un éternel recommencement?

Tunisiennes, Tunisiens, soyez VIGILANTS ; surveillez Saied et ne lui donnez pas un CHEQUE EN BLANC, car vous allez de nouveau souffrir, l'euphorie passée, je vous le garantie.
Warrior
QYAS .... IRHAL ..... GET OUT ..... IRHAL ....
a posté le à 17:57
the US do not support the dicatator Qayselabidine ben Sayed, for they consider democracy is the one and only alternative to extremism.
Mêmepaspeur
Même les archis s'érigent en experts politicards
a posté le 07-09-2021 à 23:07
Par les temps qui courent, et sous nos cieux chaque jour tourmentés un peu plus, les experts "en tout et en rien" poussent comme les champignons après la pluie. . .
Chacun veut son p'tit quart-d'heure de célébrité et veut participer à la course à l'échalotte. . . dont "le premier prix" ne dépasse pas la charitable publication d'un obscur papelard ici ou là, qui ne sera lu que pour occuper l'attention à autre chose qu'à regarder la télé, peut-être. . .
Et le sujet principal est la pseudo "analyse" psychologico-tomographique d'un sujet qui ne cesse de les intriguer et leur fait arracher les derniers cheveux qu'ils ont encore sur le caillou. . .mais seulement pour des clous !
Et c'est ainsi que les pseudo-analystes s'y cassent le nez comme le ferait un myope sur une porte vitrée. . .
Les perdants t les faillis se comptent par milliers. . . ici ou là, de tout bord, de tout poil et de toutes obédiences. . .
Même sur BN on en compte une belle brochette(*), spécialisée en éructations diverses et variées et surtout avariées. . .
Leur passe-temps favori est de marquer à la culotte le Président, interpréter et surinterpréter ses faits et gestes, et surtout en médire du soir au matin, jours fériés compris !
Et le plus souvent dans un langage abscons sinon dans un charabia qui vous fout la honte, à croire que l'école de Bourguiba n'a vomi qu'une majorité d'analphabètes bêtes à manger du foin. . .tsoin-tsoin !
MPP.
(*) Pas besoin de les nommer, ils sauront se reconnaître d'eux-mêmes !
Yes!
Cher MPP
a posté le à 09:30
Tu veux pas qu'on rédige un 'tit papier aussi, toi et moi, et qu'on l'envoie à BN..."il paraît que c'est très tendance en ce moment!", ma grand-mère dit!
Mêmepaspeur
Yes !
a posté le à 11:37
Ah ! mon bon ami. . .si au moins nous étions assurés de ne pas subir une rebuffade de la part de ces "gens de la haute" (qui savent très bien "mal écrire" ) et qui n'hésitent pas à jouer des ciseaux quand on insiste de trop, la vie serait plus facile et les oiseaux chanteront sans entrave. . .
Mais ça c'est "fiction et doux rêves". . . alors revenons sur Terre et essayons dans la mesure du possible, de dire leur fait aux fâcheux de tout bord. . . hein ?
A bientôt. . . pour de nouvelles aventures !
MPP.
Badreddine
L'après 25 juillet
a posté le 07-09-2021 à 22:56
Je ne pense pas que le Président soit indécis et ne sait pas quoi faire devant l'énormité de la tâche qui l'attend. En fait, je pense qu'il a un programme bien en tête, mais que l'attitude plutôt réservée des principaux partenaires de la Tunisie (le G7) l'a quelque peu fait hésiter. En effet, revenir à la case départ, à la situation qui prévalait avant le 25 juillet ferait probablement plaisir à nos bailleurs de fonds, mais serait un aveu d'échec pour notre Président et le retour au statu quo ante serait inacceptable pour lui. Il se trouve dans la situation du joueur d'échecs qui doit bien étudier ses prochains coups et anticiper les réactions de l'adversaire afin d'arriver au coup qui lui permettrait de remporter la victoire et de consolider constitutionnellement ses pouvoirs. Il est possible qu'il envisage un référendum pour pouvoir amender légalement la Constitution et pour instaurer un système inspiré du modèle américain où il n'y a pas de Premier Ministre ni de Président du Conseil des Ministre, mais juste un Secrétaire Général à la Maison Blanche pour coordonner l'action des ministres. Dans le système constitutionnel et politique antérieur au 25 juillet, tout Président du Conseil des Ministres désigné par le Président de la République, depuis feu Béji Caîd Essebsi, se retournait contre celui qui l'avait désigné après être passé sous les fourches caudines du Parlement dominé par un parti politique hégémonique. Pour assainir la vie politique tunisienne et redistribuer les cartes, il était donc devenu impératif de dissoudre le Parlement et de procéder à une refonte, en profondeur, des partis politiques afin de les rendre plus représentatifs et plus participatifs pour trouver des solutions aux grands problèmes auxquels se trouve confronté le pays.
Mêmepaspeur
@ Badreddine
a posté le à 11:53
Et ne pas oublier surtout que le seul système de scrutin qui vaille pour un pays du tiers-monde(*) comme le nôtre, c'est "un scrutin uninominal majoritaire à deux tours", seul à même de dégager une majorité claire et incontestable qui permettra au chef de ce camp majoritaire(**) de conduire le gouvernement. . . avec l'accord du Président de la République qui gardera les prérogatives qui sont les siennes et qui sont énoncées par la Constitution.
MPP.
(*) Quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, la Tunisie EST (et restera) un pays du tiers-monde. . .
(**) Les sondages les plus récents, donnent Abir Moussi et le PDL en haut de l'affiche. . .c'est ça la démocratie. . .
Hatem
Il doit partir
a posté le 07-09-2021 à 22:15
Il est médiocre, aucun charisme, fade, quelqu'un de très moyen, le reflet parfait de ce que représente un universitaire tunisien, sauf les quelques exceptions. Faudrait que l'armée officialise sa prise du pouvoir au lieu de se servir de cette marionnette, dissout le parlement pour de bon et déclencher des élections législatives après l'assainissement de la vie politique et relancer la vie démocratique qui est notre seul acquis et qui nous distingue des autres pays sous développés. Entendons nous sur une chose au moins: démocratie, liberté et respect. Essayons de bâtir un pays digne!
Mêmepaspeur
@ schizo
a posté le à 12:00
"démocratie, liberté et respect."

Et vous parlez d'une chimérique et non moins fantasmagorique "prise du pouvoir par l'armée". . . ?
Tout et son contraire. . . c'est le trait qui caractérise une schizophrénie galopante !
MPP.
expert
les politiciens en chomage ch du travail
a posté le 07-09-2021 à 22:05
ils sont en chomage nos politiciens ils veulent le retour pour retourner ytavailler car ils ne savent pas faire autre chose a part faire couler le pays
Tunisino
Monsieur le Président
a posté le 07-09-2021 à 16:41
Monsieur le Président est sur une autre planète, dans un autre monde, il ne voit même pas la catastrophe se rapprocher, il vie dans le passé, la rupture est totale avec le présent et le futur, ce qui peut expliquer la position des américains. Le coup d'Etat du 25/07/21 (conduit par vengeance de Ghannouchi) a permis aux tunisiens de se débarrasser du traitre Ghannouchi, sauf qu'il n'a pas été suivi des actions nécessaires de gestion efficace, d'assainissement sage, et de changement opportun, faute de compétence. Saied ne peut blâmer que soi-même s'il est éjecté par les députés pour haute trahison ou par le peuple pour haute incompétence.
Chahed
Priorité
a posté le 07-09-2021 à 16:40
Des prétendus intellectuels continuent à discuter et extrapoler autour du thème cher à cette intelligentsia la démocratie or dans la situation socio-économique où se trouve le pays la Tunisie a incontestablement besoin d'un leader patriote et intègre pour sauver ce qui reste
bml
abruti et débile
a posté le à 18:20
Le dénigrement des avis et des reflexions d'autrui, avec désinvolture et un sans-gêne sans limite ,de la part de personnes aigris et dont les prises de position sont basées sur l'émotion et le populisme devient monnaie courante et démontre la bassesse généralisée qui régne dans le pays .
sahli
oui à 100 %
a posté le à 19:59
bien dit
Yes!
Chakkar l'âaroussa...
a posté le à 09:21
est sahli 100%...