Un produit bourré de colorant et de substances controversées destiné à bousiller la santé de nos enfants..
Une pub qui légitime et banalise un comportant indécent des ados envers leurs parents...
Vraiment Mr vous défendez l'indéfendable...
Par Lotfi Ben Sassi *
« Les internautes appellent au boycott des glaces Eskimo ». C’est le titre de Business News.
Qu’est-ce qui a bien pu inciter des internautes à cet appel ? Le produit tient la route, pas de scandale financier, à ma connaissance. Pas un manquement à l’hygiène.
A la lecture jusqu’à la fin, je découvre que des internautes appellent au boycott de ces glaces parce que la publicité sur Eskimo n’était pas de leur goût.
Il y ont vu un appel à l’insolence des enfants à l’égard de leurs parents.
Ça m’a glacé le sang, parce que je suis le concepteur de ce spot pour le compte d’Eskimo. Je revois le spot que j’ai créé et que j’ai déjà visionné des dizaines de fois. Tout ce qu’il y a, c’est des réactions ordinaires d’enfants aux engueulades de leurs parents. Des scènes quotidiennes de la vie ordinaire des familles tunisiennes. Je découvre en plus que ce sont les parents qui profèrent des réprimandes plutôt violentes. Et on découvre à la fin du spot des enfants heureux qui ont déjà tout oublié et qui goûtent aux petits plaisirs de la vie.
Qui n’a pas grondé un jour son enfant et quel enfant n’a pas apostrophé son père ou sa maman ? Je n’ai rien inventé. J’ai reproduit une réalité. Mais les Tunisiens ont horreur de se regarder dans une glace. Ces internautes auraient souhaité que l’enfant humilié encaisse, baisse la tête et se jette tout sourire sur sa glace. C’est crédible, ça ? J’ai des enfants aussi. Je les engueule et ils m’engueulent. Il m’est d’ailleurs souvent arrivé de présenter des excuses à l’un d’eux pour avoir été très loin. Je n’ai jamais pensé un jour qu’ils étaient mal éduqués parce qu’ils ne sont pas d’accord. Des enfants qui rouspètent et des parents qui laissent passer, ça fait aussi partie de la saine éducation en Tunisie moderne. Des enfants humiliés dont on a écrasé la personnalité à fond deviennent violents et aigris et sont tout juste bons à prendre les armes en Syrie.
Ces internautes qui, pour sûr, se comportent comme tout le monde dans la vie, adoptent la position dominante sur Facebook. L’effet troupeau, boosté par des meneurs hyper-conservateurs dont l’intervention sur Facebook fait partie de leur militantisme au quotidien. Des groupes, des pages et j’en oublie qui savent jouer d’une manne appelée Facebook.
J’aurais pu payer, moi aussi, pour défendre mon point de vue. Facebook est le moncef Bey de l’info, de l’intox, des faux-profils, des fake news et des insultes sponsorisée. Il aurait fallu tomber sur un bon grossiste ou une agence digitale, parce que certaines agences digitales sont maintenant capables de renverser la vapeur et même, de faire tomber un concurrent qui dérange ou même une personne en toute légalité. Tout dépend de la couleur de ton argent ou de ta couleur politique.
Oui, j’ai fait ce spot à l’image des Tunisiens. Je ne l’ai pas plagié. Je l’ai créé de toutes pièces à partir d’une société tunisienne que je souhaite voir moderne. Maintenant j’ai un peu peur, parce que demain, un autre spot déplaira à cause d’une jupe trop courte ou d’un propos osé. Doucement mais sûrement, la censure sociale prend la relève de la censure politique. Doucement mais sûrement, nous sommes en train de reculer vers l’âge de pierre.
Mais je n’ai pas regretté un seul instant d’avoir écrit ce spot. Et je le referai pareil si j’avais à le refaire.
* Lotfi Ben Sassi est dessinateur de presse, journaliste et copy writer
.
Par Lotfi Ben Sassi *
« Les internautes appellent au boycott des glaces Eskimo ». C’est le titre de Business News.
Qu’est-ce qui a bien pu inciter des internautes à cet appel ? Le produit tient la route, pas de scandale financier, à ma connaissance. Pas un manquement à l’hygiène.
A la lecture jusqu’à la fin, je découvre que des internautes appellent au boycott de ces glaces parce que la publicité sur Eskimo n’était pas de leur goût.
Il y ont vu un appel à l’insolence des enfants à l’égard de leurs parents.
Ça m’a glacé le sang, parce que je suis le concepteur de ce spot pour le compte d’Eskimo. Je revois le spot que j’ai créé et que j’ai déjà visionné des dizaines de fois. Tout ce qu’il y a, c’est des réactions ordinaires d’enfants aux engueulades de leurs parents. Des scènes quotidiennes de la vie ordinaire des familles tunisiennes. Je découvre en plus que ce sont les parents qui profèrent des réprimandes plutôt violentes. Et on découvre à la fin du spot des enfants heureux qui ont déjà tout oublié et qui goûtent aux petits plaisirs de la vie.
Qui n’a pas grondé un jour son enfant et quel enfant n’a pas apostrophé son père ou sa maman ? Je n’ai rien inventé. J’ai reproduit une réalité. Mais les Tunisiens ont horreur de se regarder dans une glace. Ces internautes auraient souhaité que l’enfant humilié encaisse, baisse la tête et se jette tout sourire sur sa glace. C’est crédible, ça ? J’ai des enfants aussi. Je les engueule et ils m’engueulent. Il m’est d’ailleurs souvent arrivé de présenter des excuses à l’un d’eux pour avoir été très loin. Je n’ai jamais pensé un jour qu’ils étaient mal éduqués parce qu’ils ne sont pas d’accord. Des enfants qui rouspètent et des parents qui laissent passer, ça fait aussi partie de la saine éducation en Tunisie moderne. Des enfants humiliés dont on a écrasé la personnalité à fond deviennent violents et aigris et sont tout juste bons à prendre les armes en Syrie.
Ces internautes qui, pour sûr, se comportent comme tout le monde dans la vie, adoptent la position dominante sur Facebook. L’effet troupeau, boosté par des meneurs hyper-conservateurs dont l’intervention sur Facebook fait partie de leur militantisme au quotidien. Des groupes, des pages et j’en oublie qui savent jouer d’une manne appelée Facebook.
J’aurais pu payer, moi aussi, pour défendre mon point de vue. Facebook est le moncef Bey de l’info, de l’intox, des faux-profils, des fake news et des insultes sponsorisée. Il aurait fallu tomber sur un bon grossiste ou une agence digitale, parce que certaines agences digitales sont maintenant capables de renverser la vapeur et même, de faire tomber un concurrent qui dérange ou même une personne en toute légalité. Tout dépend de la couleur de ton argent ou de ta couleur politique.
Oui, j’ai fait ce spot à l’image des Tunisiens. Je ne l’ai pas plagié. Je l’ai créé de toutes pièces à partir d’une société tunisienne que je souhaite voir moderne. Maintenant j’ai un peu peur, parce que demain, un autre spot déplaira à cause d’une jupe trop courte ou d’un propos osé. Doucement mais sûrement, la censure sociale prend la relève de la censure politique. Doucement mais sûrement, nous sommes en train de reculer vers l’âge de pierre.
Mais je n’ai pas regretté un seul instant d’avoir écrit ce spot. Et je le referai pareil si j’avais à le refaire.
* Lotfi Ben Sassi est dessinateur de presse, journaliste et copy writer
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