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Chroniques
Soudain, Kaïs Saïed est manipulé par la France !
Par Marouen Achouri
22/01/2020 | 15:59
4 min
Soudain, Kaïs Saïed est manipulé par la France !

 

Avec des novices en politique comme les membres de la coalition Al Karama, il ne faut pas être trop exigeant en termes de cohérence et de positionnement.

Cette coalition conduite notamment par Seif Eddine Makhlouf, président de son bloc à l’Assemblée, est mécontente du choix fait par Kaïs Saïed en désignant Elyes Fakhfakh en tant que chef du gouvernement. Pour expliquer ce mécontentement, il existe des raisons recevables comme le fait qu’Elyes Fakhfakh n’ait obtenu que quelques milliers de voix à la présidentielle. Mais il y a aussi des raisons farfelues comme le fait de supposer que Kaïs Saïed a été influencé dans son choix par un coup de fil reçu de la part d’Emmanuel Macron.

Ainsi, pour cette coalition, Kaïs Saïed est sous l’influence de l’ancien colonisateur. Le même Kaïs Saïed sur le dos duquel la même coalition Al Karama a fait sa campagne législative en n’hésitant pas, notamment, à usurper son image et l’utiliser dans des affiches. Al Karama avait tout fait pour tenter de créer une filiation politique avec Kaïs Saïed l’intègre révolutionnaire antisystème.

 

En termes d’incohérence politique, Tahya Tounes fait également des merveilles. Le parti créé et présidé par un chef du gouvernement en exercice conseille à Elyes Fakhfakh de démissionner de ses responsabilités au sein d’Ettakatol. Il fallait le faire !

La même coalition Al Karama n’avait pas de problème avec Habib Jamli et la composition de son gouvernement. Ils avaient même poussé, dans le même sens qu’Ennahdha, cela va de soi, pour son adoption au parlement. Pourtant, il y en avait des choses à dire sur ce gouvernement. Mais on ne les a pas entendus critiquer le choix d’une Maha Aissaoui par exemple que l’on pourrait plus facilement accuser d’être affiliée à la France. Mais puisque Kaïs Saïed a choisi Elyes Fakhfakh au lieu de Mongi Marzouk, leur candidat et celui d’Ennahdha, ils sortent les arguments fallacieux de soumission et de compromission à la France. Yassine Ayari, élu à l’ARP, a raison en les traitant de « parechocs de Bhiri ».

Pourquoi se priveraient-ils d’utiliser les mêmes arguments non fondés qui ont fait leur succès aux législatives de 2019 ? Ils reprennent la même sauce et ne s’embarrassent pas de l’appliquer à la même personne qui avaient leurs faveurs il y a à peine 4 mois.

 

Cet épisode devrait servir à leurs électeurs pour comprendre que les élus Al Karama n’obéissent qu’à une seule règle, celle de l’intérêt immédiat, et il se trouve que leur intérêt immédiat correspond étrangement et un peu trop souvent avec l’intérêt d’Ennahdha. Jusqu’aujourd’hui, les élus Al Karama se sont distingués sur les plateaux de télévision et de radio et dans les médias. Les mêmes médias qu’ils insultent à longueur de statuts Facebook. Mais jamais il ne viendrait à l’idée de l’un d’eux de refuser une invitation. Encore une manifestation de cohérence.

Leurs électeurs les attendaient sur des sujets qu’ils avaient largement évoqués auparavant comme celui de l’énergie et du vol supposé de nos ressources naturelles par la France et d’autres encore. Non seulement leurs élus ne s’engagent pas dans le cadre de la commission de l’énergie au parlement, mais en plus ils se font traiter d’idiots ! On aurait pu s’attendre à ce qu’ils expriment leurs revendications et leur indignation devant l’ambassadeur de France ou devant le ministre français des Affaires étrangères, il n’en a rien été. Ils ont préféré exprimer leurs réserves sur le traitement réservé aux musulmans à l’ambassadeur de Chine.

 

Finalement, la coalition Al Karama est composée de bons community managers et de tribuns qui font des interventions médiatiques remarquées sur les plateaux, et c’est tout. C’est le cas de plusieurs autres députés et politiciens me diriez-vous. Mais, à cause de leur inexpérience, les membres de la coalition Al Karama n’ont pas encore acquis la souplesse nécessaire au bon retournement de veste. Leurs mentors politiques d’Ennahdha pourraient leur donner des cours particuliers en la matière, de sorte que les revirements des députés Al Karama ne soient plus aussi flagrants, même si la nouvelle recrue de la coalition Al Karama a un gros potentiel dans cette discipline.

 

Quand on osait démonter pièce par pièce les argumentaires électoraux d’Al Karama à propos de l’énergie, de la colonisation et bien d’autres sujets encore, les membres de la coalition se lançaient dans une vendetta électronique sauvage. Ils ne se privaient pas d’insulter et de dénigrer leurs détracteurs, sans jamais répondre sur le fond, évidemment. Cette méthode a servi leur dessein et ils ont réussi à faire croire à beaucoup de gens qu’il s’agit de vrais révolutionnaires pleins de courage, d’idées et de projets. Aujourd’hui, ils sont à l’assemblée et l’on attend encore leurs projets de lois révolutionnaires, les questionnements pertinents sur l’usage qui est fait de nos ressources naturelles et sur le fait de demander des excuses à la France. Mais il n’y en a rien. Et parions qu’il n’y en aura rien du tout.       

Par Marouen Achouri
22/01/2020 | 15:59
4 min
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Commentaires
zamharir
Couper le cordon
a posté le 23-01-2020 à 10:03
L'important en politique, en terme de communication, n'est pas ce qui est, mais ce que ressent la population, les électeurs. L'activisme français en Tunisie, ne peut que conforter le Tunisien dans l'idée que son pays est encore sous tutelle. Un ambassadeur étranger qui est de toutes les réunions, de tous les banquets et de toutes les fêtes et manifestations, y compris celle intimes de l'aïd, du mouled, ou de la achoura, ne peut que le pousser à s'interroger sur la capacité de son pays de vivre sans coach venu de Paris. Ajoutons à cela, des binationaux qui jouent au cheval de Troie dans les associations de la société civile et jusqu'au Parlement, sans parler des think thank, siège du soft power, totalement dévoués au culte de l'étranger, fut-il l'ancien colonisateur, et on comprend que le Tunisien s'interroge sur la souveraineté de son pays. Un Etat au dessus de tout soupçon aux yeux de son peuple est celui qui sait couper le cordon ombilical : toi, c'est toi et moi c'est moi. Exemple : demander à tous les binationaux d'abjurer leur seconde nationalité étrangère ou renoncer aux fonctions politiques qu'ils occupent. Interrompre ces têtes-à-tête intimes entre responsables politiques, syndicaux, associatifs tunisiens et diplomates étrangers. Les entrevues doivent se dérouler dans un cadre officiel et si possible entre délégations et en tout cas jamais en tête à tête, et pas à l'insu des autorités. Encadrer les financements étrangers à ces associations. Ce sont des règles simples appliquées partout dans le monde. Sauf semble-t-il en Tunisie, et singulièrement depuis l'arrivée au pouvoir de la nouvelle classe politique sans boussole, qui confond l'arène nationale avec une cour de récréation. Béji Caïd Essebsi voulait rétablir le prestige de l'Etat (Haibet Eddwla), aux yeux du Tunisiens, mais aussi aux yeuxn dun partenaire étranger. Il est mort sans y être parvenu, laissant derrière lui quelques énergumènes qui croient faire de la politique en faisant les clowns délurés dans un cirque qui n'intéresse plus personne, tandis que le pays croule sous ses fardeaux de plus en plus lourd à porter. On est alors tenté de crier : du balai, et vite.
A4
Médiocrité
a posté le 22-01-2020 à 21:17
Ceci reflète tout simplement la médiocrité de la classe boulitique !!!
Ntc
Nuance..
a posté le 22-01-2020 à 20:27
La situation exige un chef de govt sans parti , ce qui n'etait pas le cas avec YC. La non appartenance du futur chef de govt est èxigè par tout le monde . Soignez vous de la "chahedophobie".
Alya
Bravo me Achouri
a posté le 22-01-2020 à 17:24
Vraiment bravo on découvre des gamins prêts à dire m'importe quoi pour exister à l intar d un Ayari .
Mohamed
Pas étonnant
a posté le 22-01-2020 à 17:10
S'il n'y avait qu'un seul parti, ca serait simple, mais plusieurs partis sont insignifiants et ont comme seul fond de commerce l'occident et les koffars. Si on leur enlève ce leitmotiv, ils n'auraient plus rien à dire. Des vendeurs de vent !
EL OUAFFY Y
AVEC LA FRANCE C'EST TERMINE DEPUIS L'ANN'?E 1956
a posté le 22-01-2020 à 16:50
Par mes respects ou et le problème si KAIS est bon relation avec la France ?
je t'en pris Monsieur Merouane Achouri de préserver un respect à notre nouveau président .Par mes respects me semble que vous n'est pas un vrai Tunisien il y certain pays qui colle leur à la France toutes les avantages sont pour eux et les inconvenants c'est pour la France comme eux sont des anges ils ne commissent par erreur ils accusent leurs hautes dirigeants d'être rattachés à la France ;Hizbe França , Géneralatte França ya el harka ya el goumya tous ces acquisition sont faux rien que pour semer la haine dans les milieux populaire .
Peut étre Merouane Achour est affecté par cette maladie immoraux.
MH
Article sans importance
a posté le 22-01-2020 à 16:15
Pourquoi parle t-on de Karama? ça leur donne un epsilon plus d'importance. Ils sont insignifiants et le resteront jusqu'à leur auto-disparition.