Si la police des frontières vous empêche de voyager, faites-vous pistonner par un député
Le député Al Karama, Maher Zid, personnage très controversé, semble prendre très au sérieux sa mission de député et a déjà entamé ses interventions « sur terrain ».
En effet, sur sa nouvelle page Facebook, « bureau du député Maher Zid », il indique qu’il est intervenu, ce vendredi 15 novembre 2019, en faveur d’un citoyen empêché de quitter le territoire tunisien, étant concerné par la procédure S17. Maher Zid a affirmé que le citoyen a comparu devant une direction sécuritaire avant qu’il ne réussisse à le faire quitter le pays vers la Suisse, où il travaille depuis 20 ans.
La mesure de contrôle frontalier, communément connue sous l’appellation "procédure S17", n'est pas rendue publique et elle n'est soumise à aucun contrôle judiciaire complet.
Le tribunal administratif a déjà indiqué que la procédure "S17", n’a aucun référent juridique et que l’administration n’a pas le droit de recourir à ce genre de décision, puisqu’il s'agit d'une procédure purement judiciaire et c'est au juge en charge de l'affaire d'en décider.
Il est à noter que cette procédure a été mise en place en 2013, dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme. Les autorités affirment que ces mesures visent à empêcher des individus soupçonnés d'être affiliés à des groupes djihadistes de rejoindre des groupes armés à l'étranger, notamment le groupe armé qui se fait appeler Etat islamique (EI) en Syrie, et à contrôler les déplacements des personnes revenues de zones de conflit.
La députée d'Ennahdha, Yamina Zoghlami était également intervenue en 2018 en faveur d’un jeune interdit de quitter le territoire en vertu de « la procédure S17 ».
S.H