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RTCI : Le renouvellement ou la mort
20/02/2015 | 19:59
4 min
RTCI : Le renouvellement ou la mort

Radio Tunis Chaîne internationale (RTCI) a bercé l’enfance et l’adolescence d'une bonne partie des jeunes adultes tunisiens. Nationalisée en 1960, RTCI fait partie des chaînes tunisiennes historiques. Toutefois, l’avènement des radios privées et de la concurrence a acculé RTCI à faire certains choix, même s’ils sont tardifs. Tributaire d’un budget étatique, RTCI ne pouvait se contenter d’une audience quasi nulle…


C’est sous la houlette de la nouvelle présidente de la chaîne, Monia Dhouib, que le changement arrive. Ce renouvellement s’articule autour de deux principaux axes : l’assainissement de la situation financière de la radio et le rajeunissement de l’équipe de présentation.
En prenant les commandes de la radio, Mme Dhouib a trouvé que la station consommait près du double du budget qui lui était alloué par les autorités, étant ainsi en situation déficitaire chronique. Ainsi, un audit interne a été commandé pour comprendre les raisons d’un tel décalage budgétaire. L’un des principaux résultats de cet audit est que les grilles salariales appliquées jusqu’alors n’étaient pas conformes aux dispositions légales en vigueur. C’est pour cela que les salaires, ou plutôt les rémunérations des collaborateurs externes –qui sont légion dans la radio- ont été recalculées selon les décrets pratiqués par le premier ministère. Cette nouvelle grille a vu certains salaires réduits pour juguler le déficit, conformément à la loi.
Evidemment, ce n’est pas le type de mesures populaires au sein des équipes que de procéder à des réductions des salaires. Un certain malaise a traversé la station et il s’est traduit par une vague d’attaques médiatiques contre la présidente, franchement nommée, de RTCI.
Le deuxième axe du renouvellement de la chaîne est son rajeunissement. En grande majorité, ce sont des cinquantenaires et des sexagénaires qui sont aux commandes de la chaîne depuis des décennies. Ils ont contribué à construire la chaîne à ses débuts et certaines de leurs voix nous restent familières jusqu’à aujourd’hui. Toutefois, la concurrence des radios privées a montré leurs limites et RTCI est passée de la chaîne la plus écoutée à une chaîne qui n’existe même pas dans les classements Sigma ou Mediascan. Sans pour autant tenter d’évincer les monuments de RTCI, la présidente a entamé un chantier visant à introduire plus de jeunes dans la radio et leur permettre de côtoyer leurs ainés dans le métier pour, à terme, prendre le flambeau. Ceci s’est traduit par la venue sur les ondes de RTCI d’animateurs comme Kerim Bouzouita. Cette seconde mesure phare a également rencontré la résistance des caciques de la chaîne. En effet, certains d’entre eux ont montré une certaine réticence à la concurrence, ou plutôt l’émulation, que peuvent apporter ces jeunes. Certains de ces derniers ont même été reçus de manière pour le moins glaciale.


Dans un pays qui a vécu une révolution des jeunes, il est étonnant de voir que certains de ceux qui occupent des postes depuis des décennies refusent de leur donner une chance. De l’avis de certains observateurs, la survie même de RTCI risque d’être menacée par l’attitude d’exclusion de certains animateurs vedettes de la chaîne. Il est à rappeler que plusieurs ont tenté leur chance auparavant chez RTCI et en sont sortis avec un goût amer comme Mehdi Kettou qui mène une carrière brillante aujourd'hui ou encore Sami Fehri.


Depuis près de six mois maintenant, RTCI est en train d’opérer une mue dans la programmation et dans la présentation. Ce changement commence déjà à donner ses fruits puisque RTCI a fait sa réapparition dans les classements d’audience des radios du pays. Il est à noter que RTCI n’y était plus classée depuis plusieurs mois.
Par rapport à ses concurrentes, la chaîne pâtit d’une double difficulté. La première est relative à son caractère de média public qui l’astreint à une certaine austérité. RTCI ne pourra probablement jamais s’offrir une star établie de la radio. La deuxième découle, dans un sens, de la première difficulté puisque RTCI possède des moyens limités en comparaison avec les radios privées qui tiennent le haut du pavé.


Malgré ses difficultés, RTCI garde une marge de progression assez importante, encore faut-il que tous les efforts se conjuguent dans ce sens. Malheureusement, certaines vieilles habitudes ont la vie dure et le souffle de renouvellement de la chaîne se heurte encore à certains obstacles. Toutefois, la marche est entamée et la chaîne francophone nationale n’a d’autre choix que de se renouveler pour livrer à ses auditeurs un produit de qualité. Il ne faut pas oublier que c’est le contribuable qui la finance ce qui la rend redevable devant lui.
La nouvelle présidente de la chaîne ainsi que les jeunes recrues qui commencent à trouver leur chemin auront la responsabilité d’effectuer ce virage stratégique de la chaîne RTCI. Etant dépositaires des deniers publics, l’ensemble des médias étatiques devraient entreprendre la même mue qu’entame RTCI aujourd'hui.


Marouen ACHOURI

20/02/2015 | 19:59
4 min
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Commentaires (38)

Commenter

houda haj salem
| 22-05-2016 22:45
Moi je suis arabophone et je suis radiophile,j'ai commencé à écouter RTCI à mes veingtaines et petit à petit je devenue fanne de cette plus belle des radios.De nos jours j'écoute Mayada Shilli,Yasmine Hajri et le programme en langue anglaise et c'est tout.Tout simplement RTCI n'est plus...

BELHADI NAJIB
| 04-03-2015 17:02
Pauvre Tunisie...dans le temps le gouvernement appelait les meilleurs à la tête de ses médias: les Moncef Ben Mahmoud, Abdelaziz Kacem, Ridha Najjar, Raouf BASTI, Slaheddine MAAOUI, Abdelahfidh HARGUEM, Fathi LAHWIDI, BRAHIM FRIDHI....que de la grosse pointure....Aujourd'hui, vous assurez de temps en temps des piges sur une télévision quelconque et vous voilà parachuté PDG....Allons, du sérieux...réveillons nous, il est grand temps que cela change, cela fait quarante ans que je fais ce métier, que je suis un auditeur hyper fidélisé par RTCI...mais ce degré d'incohérence, d'incompétence généralisée je ne l'ai JAMAIS ressenti auparavant...Et pourtant ce ne sont pas les compétences qui manquent dans ce pays, il suffit de les appeler, de les motiver et de leur donner les moyens pour tirer le niveau vers le haut...Un dicton arabe est on ne peut plus clair: Fê9idou achayÏ lê Yo3tyh: traduisez "on ne peut faire valoir des choses qu'on ne possède pas". Seule consolation: Des changements se feront très bientôt...pour le plus grand bonheur de tous les Tunisiens.

BELHADI NAJIB
| 04-03-2015 17:00
L'article portant sur le rajeunissement de RTCI est on ne peut plus malhonnête puisque évidemment commandité par un animateur nouveau et essayant de défendre lellatou. Je connais le nom du commanditaire. Cet article déforme la réalité des choses. En effet, cet article est bourré de contre vérités et en me basant sur les affirmations du rédacteur de cet article il paraîtrait que RTCI grimpe dans les sondages...de quels sondages il parle ??? Et pourquoi voulez-vous qu'un service public qui a ses spécificités soit catalogué par un quelconque sondage, dans un pays qui compte des illettrés par centaines de milliers. Et puis on nous écorche les oreilles avec "rajeunissement" de la chaîne...Est-ce que Laurence Ferrari a été licenciée ??? Est-ce que Patrick Poivre D'Arvor a été remercié ???

dans notre domaine la compétence vient avec l'âge, la pratique et l'expérience en plus de la culture générale et la bonne pratique des langues en ce qui concerne RTCI. Il est évident que l'auteur de cet article ignore tout de RTCI et même ce qu'il a daigné recueillir et rapporter comme données est vague et approximatif. Il appelle la directrice de RTCI "présidente de la chaîne" !!! elle est simplement directrice avec note interne...elle était simple "lectrice du journal télévisé en langue française" sur la chaîne nationale TV...et la voilà qui débarque directrice de l'une des chaînes radios du service public la plus difficile et compliquée à diriger surtout avec le peu de moyens techniques, humains et financiers dont elle dispose...et voila qu'il parle de salaires mirobolants...ha ha ha ha..."salaires mirobolants dans la fonction publique !!!!???? laissez-moi rire. Cet "expert" en média sait-il que par exemple les correspondants des radios du service public sont encore à ce jour payés à raison de 14 dinars la mission avec ce que tout cela demande comme efforts: invitation des intervenants, déplacements sur les lieux des événements, assurer les interviews, réaliser les commentaires et synthèses en plus de l'enregistrement ou du direct....14 minables dinars pour un travail qu'on souhaiterait "professionnel"!!!. Qui va se casser la tête pour une pige aussi ridicule ??? je ne souhaiterais pas dévoiler le montant des cachets ridicules réservés aux collaborateurs externes à la grande compétence qui se sont mis à la disposition de RTCI, ils commencent leur journée à 6 heures du matin tandis que d'autres ferment la chaîne à 2 heures du matin...autant vous dire que les cachets alloués servent plutôt à payer le taxi, quelques cafés et un sandwich. Vous comprenez pourquoi le service public souffre tant pour assurer un minimum de qualité...

ces mêmes compétences feraient le bonheur des chaînes privées qui leur réserveraient des salaires 3 à 5 fois supérieurs à ceux servis dans le service public...Mais ils ont accepté de rester dans le service public car c'est leur vocation, ils ont fait un choix pour servir cette chaîne atypique dont les auditeurs sont aussi divers que les cinq langues servies comme menu au quotidien aux étudiants tunisiens et étrangers, aux diplomates, aux coopérants, aux touristes, à nos expatriés, à tous ceux qui n'ont pas besoin du blabla plat et inutile des chaînes "voyeuristes" qui courent derrière l'audimat. RTCI aujourd'hui, sous les ordres de la nouvelle directrice a perdu de sa verve, son contenu s'est appauvri, les nouveaux jeunots n'ont rien apporté de neuf...pas de maîtrise des techniques élémentaires de l'animation et d'ailleurs ils ont été parachutés sur antenne sans formation ni stages....Si vous ne me croyez pas, s'il vous plait, consacrez deux demi-journées et vous vous ferez votre propre idée sur cette radio déjà morte et enterrée, ses auditeurs fidèles l'ayant abandonnée car elle a perdu de sa crédibilité, celle qui fut bâtie par des icônes inoubliables: les Haykel Bouzouita, Kamel CHERIF, Anouar MOALLA, Habib Belaïd, Fayka, Khaled TURKY, Adel Mothéré, Donia CHAOUCH et j'en passe, ceux là ne courent pas les rues et pour les remplacer il faut une directrice qui ait une vision réelle de ce que doit être une radio comme RTCI dans ce paysage médiatique de cette Tunisie nouvelle. j'ai eu le plaisir d'exposer à un membre de la HAÏCA ce qu'ont causé comme tort ceux qui ont nommé les derniers dirigeants des radios et télévisions nationales...je lui ai demandé s'il lui arrivait d'écouter les nouveaux slogans de RTCI par exemple ??? je lui ai rapporté que le seul nouveau slogan dont la nouvelle directrice était fière n'était autre que " RTCI....méchante radio"!!!! A-t-il entendu parler de "guet à pince" pour guetapens !!!! ou de l'épicerie "cachée" au lieu de CACHERRRR....en parlant des prises d'otage de Paris....il s'est tu pendant vingt bonnes secondes puis m'a dit "Allah ghaleb" c'est tout ce que nous avons recueilli à travers "l'appel à candidature"...

Néjib BELHEDI
| 01-03-2015 14:42
Je suis sidéré de voir que BUSINESSNEWS dont le patron est un journaliste chevronné et reconnu par la profession fasse obstruction à une réaction que j'ai envoyée sur ce site pour dire que cet article a été commandité par un certain K.B.Z pour soutenir une cause injuste et rapporter des faits non conforme à la réalité de cette chaîne qui est une radio aux multiples spécificités et totalement différentes de ses "consoeurs" puisque s'adressant à ses auditeurs en cinq langues, un auditoire hétéroclite formé par "l'intelligencia", les étudiants tunisiens et étrangers, les expatriés, les diplomates, les touristes....et tant d'autres non intéressés par d'autres discours plats et sans aucun attachement à la Culture Tunisienne...Voilà où en est arrivé BUSINESSNEWS...C'est effectivement des news et du business...BRAVO...C'est cela "l'indépendance de l'information" et la liberté d'expression dans un pays qui a besoin de trois à quatre générations pour exercer effectivement ce dont se vantent aujourd'hui nos communicateurs mais qu'ils espèrent atteindre dans vingt ans...Pauvre liberté...BELHEDI Néjib.

BN: Aucune trace de votre commentaire. Si vous le souhaitez, vous pouvez le poster de nouveau.

sami1961
| 23-02-2015 22:06
bien que Rtci ait bercé mon enfance,sa chute me parait inéluctable pour les raisons suivantes:la langue française est en perdition en Tunisie (niveau lamentable des élèves,arrogance de la France vis à vis des Tunisiens avec le durcissement des conditions d'obtention du visa ...), vieillissement des auditeurs; éloignement de la chaine de sa vocation première qu'est la culture et enfin un parti pris politique manifeste.

Tarek M'RAD
| 23-02-2015 17:44
Je ne peux nier que RTCI vient de montrer le bout du nez dans les sondages, et cela ma fait plaisir pour une radio dans laquelle j'avais commencé. Mais je pense indigne d'une telle institution de maltraiter ses monuments comme Adel MOTHERE que vous avez désigné sans le nommer. Ce n'est pas en opérant un virage commercial ou en mettant le masque du jeunisme que RTCI s'imposera, et ce n'est certainement pas en se délestant des rares personnes qui parlent encore un français correct sur la chaîne qu'elle méritera de rester parmi les radios du service public. Même Bouvard a quitté RTL, mais c'était par la grande porte et à l'âge de 85 ans. Les émissions de Adel étaient typées mais avaient parfaitement leur place dans la grille, et c'est un professionnel de la radio qui vous le dit. On aurait mieux fait de s'occuper des bégayeurs et des charcutiers de la langue française, et le cas de Adel n'était certainement pas le premier chantier à ouvrir. RTCI ne concurrencera jamais Mosaïque et IFM, si en plus elle perd sa vocation culturelle et utile comme média public, elle perd au final toute légitimité. Il fallait opérer un changement c'est sûr, mais il y a l'art et la manière, et le changement, ça se gère.

Weld Byrsa
| 23-02-2015 13:51
Sinon taxer RTCI de "bastion
d islamophobes et de contrerevolutionnaires payés par le peuple tunisien" est très conforme à vos règles de modération tel que "Déprécieraient un groupe de personnes, une profession entière, une entreprise entière"

Weld Byrsa
| 23-02-2015 13:01
Deux fois que j'envoie mon commentaire, qui n'est toujours pas validé, alors que d'autres viennent d'être publiés. Pourtant aucun propos injurieux ni d'insultes, juste un avis. Faut-il dénoncer la censure chez Businessnews?

BN: Merci de relire nos règles de modération.

Auditeur
| 23-02-2015 12:20
Une chaine publique financée par
les contribuables mais qui en verité fait fonction de chaine privée des francisés des ghettos bourgoies du grand Tunis et dont les programmes sont totalement deconnectés des realités et des besoins du peuple tunisien. RTCI est un bastion
d islamophobes et de contrerevolutionnaires payés par le peuple tunisien . Il n y a qu a entendre le contenu de leurs programmes et le choix de leur invités.L etat devrait plutot soutenir des radios associatives diffusant en plusieurs langues étrangeres avec des jeunes bien entendu.Heureusement que 99,999 des auditeurs ne connaissent pas l existence de cette chaine ... Il faut cependant etre juste et dire que leur choix musical est de bon gout mais uniquement cela ...

BT
| 22-02-2015 20:17
Article tressuperficiel, qui ne poseque des faux problèmes.2 mentalités ont toujours dominé à RTCI:1)Une mentalité bureaucratique,vu que la radio nationaleest un établissement public.2) une mentalité de la médiocrité, qu'on peut constater à travers l'improvisation dela majorité des émissions. Seule uneenquête approfondie aupres des auditeurs de RTCI,peut évaluer objectivement le goufre de l'amateurisme et l'incompétence qui règnent depuislongtemps dans cette radio.Le comble est que RTCI ne connait même pas ses auditeurs,nileur nombre,nileurs besoins.