alexametrics
vendredi 19 avril 2024
Heure de Tunis : 00:56
Dernières news
Rencontres de Carthage : les médias et les enjeux de la transition numérique
26/06/2019 | 19:33
5 min
Rencontres de Carthage : les médias et les enjeux de la transition numérique

 

La 2ème édition des « Rencontres de Carthage » organisée par l’Union francophone s’est tenue les 25 et 26 juin 2019 à l’Institut français de Tunisie.

 

En partenariat avec le Syndicat national des agences de publicités agréées (Sapa) et l’ambassade de France, cette édition a réuni des professionnels du monde des médias et de la communication autour de 3 principaux axes à savoir l’impact de la transformation numérique sur l’industrie de la communication publicitaire et des médias, la projection de 2 séries produits en Tunisie et en France dans le cadre de la mise en valeur des programmes télévisés ainsi qu’un concours de jeunes talents provenant de la Tunisie aussi bien que de l’Algérie et qui ont été encadrés par Nicolas Duménil, directeur création de l’agence We Are Social à Paris.

 

Un concours rassemblant 3 équipes de jeunes qui ont présenté, devant le public et les membres du jury constitué des dirigeants de plusieurs médias nationaux à l’instar de Business News, Tuniscope, Express FM, El Hiwar Ettounsi et Al Chourouk, leur projet de campagne publicitaire visant à sensibiliser l’opinion publique contre les infox dans les domaines de la santé et du climat.

 

Ces rencontres auxquelles l’ancien ministre des Tic et de l’Economie numérique, Noômane Fehri a été présent, ont également vu la participation de Laurent Viguié, ministre conseiller et représentant de l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor, de Christian Cappe, président de l’Union française ainsi que d’un grand nombre d’experts et de conférenciers en l’occurrence de Claude-Yves Robin, consultant, expert en stratégie média et ancien DG de France 2 et Zied Miled, ingénieur en télécommunications et avocat spécialisé en droit du numérique, Arno Pons, délégué général de la Digital New Deal Foundation, Damien Fournier,  DG de Havas Genève, Michel Teuliere, référent Master Media Digital-INSEEC U. professeur associé à SciencesPo Paris et CELSA-Sorbonne, Pénélope Bœuf, fondatrice du studio de narration audio, la Toile sur Ecoute et Hayet Raïs Skandrani, DG de GroupeM Tunisia.

 

La première partie était consacrée à la présentation d’une étude réalisée par M. Robin et M. Miled dans le cadre du Programme d’appui aux médias en Tunisie MEDIA UP de l’Union européenne mise en œuvre par le Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (CAPJC).

 

Ayant porté sur l’adaptation des médias tunisiens à la transformation numérique, elle livre plusieurs recommandations en vue de réussir cette transition digitale notamment la protection de la création intellectuelle et artistique, la constitution d’un service public de qualité qui soit complémentaire en radio et télévision, la constitution d’une industrie innovante autour du service public et la favorisation de l’établissement des groupes multimédias privés ainsi que de la collaboration public/privé/start-up afin de créer des services alternatifs aux offres des Gafan (Google, Apple, Facebook, Amazon, Netflix).

Par ailleurs, une 2ème conférence s’est intéressée au phénomène des infox (fake news ou fausses informations) dans les pays du Maghreb. Un phénomène propagé avec l’émergence des réseaux sociaux, étayant les risques pour les institutions, les Etats, les marques et les individus.

 

Cette conférence a été l’occasion pour présenter un sondage publié sur la croyance des infox par Hassen Zargouni, président du bureau d’étude, Sigma Conseil selon lequel il a été prouvé que la notoriété de la fausse idée est proportionnelle au degré de sa véracité même si elle était erronée.

 

Dans ce sens, un nombre de questions ont été posées sur un échantillon représentatif de la population tunisienne. Des questions nationales et internationales qui ont porté essentiellement sur des rumeurs qui sont, graduellement, devenues des convictions comme l’existence d’une base militaire américaine en Tunisie (51,3% ont entendu parler de cette information, 47,7% l’ont jugée fiable et 27,3% très fiable) ou encore le truquage des élections (57,8% ont entendu parler de cela, 71,9% ont jugé fiable cette information et 51,6% très fiable).

 

28,3% ont avoué avoir partagé des infox, 40,6% ne pas avoir vérifié les sources d’informations sur Internet et 44% pensent que l’Etat doit pour réduire la propagation de ces infox, suivi par les médias.

 

Par ailleurs et d’après le président de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ), Mohamed Taïeb Zahar, cet organisme, en vue de parvenir à des solutions collectives, a récemment lancé le label qualité pour les médias notamment crédibles et qui recourent le moins les fake news.

Le Conseil de presse sera également mis en place et contribuera à assurer la véracité des informations diffusées dans les médias.

 

L’intervention de Asma Eljay, ancienne directrice de la communication des eaux minérales d’Oulmès et Sidi Ali et DG de Thinact Consulting a porté, de surcroît, sur l’impact des infox sur le chiffre d’affaires de 3 marques leaders au Maroc dans le cadre d’un témoignage.

 

La manifestation a été clôturée par la remise des prix à l’équipe gagnante du concours des jeunes talents ainsi que par une conférence exceptionnelle sous le thème « La langue au cœur de la mondialisation, un outil de service de la liberté et des échanges : une opportunité de rayonnement pour les marques, les peuples ». Cette conférence sera donnée par Dominique Wolton, directeur de recherche au CNRS et directeur de la Revue internationale Hermès.

 

Boutheïna Laâtar

 

 

 

26/06/2019 | 19:33
5 min
Suivez-nous

Commentaires (1)

Commenter

HatemC
| 26-06-2019 20:21
Mais à qui s'adressent-ils en fait ?
99% des Tunisiens savent à peine lire et écrire '?' allez faire cette présentation à Hay Tadhamen ou à Kairouan ou Sidi Bouzid '?'., aucun ne pigera ce qui se dit '?'
Faut avoir déjà un minimum de jugeotte, ce qui manque aux zarabo muz qui ne fréquentent que les bars à chicha, les mosquées '?' HC