Le limogeage du ministre de la Culture annoncé par un communiqué lapidaire diffusé vers 23 heures le 5 octobre 2020 a fait réagir, sans surprise, le monde de la culture.
Le limogeage est venu suite à deux informations parvenues au chef du gouvernement, la première est cette déclaration tonitruante donnée à la chaîne saoudienne Alarabya et dans laquelle le ministre Walid Zidi annonce qu’il ne va pas appliquer les décisions de la Kasbah. Et même s’il s’est rétracté quelques heures plus tard, le mal est fait. La seconde est l’information (diffusée par Business News) parvenue aux oreilles de Hichem Mechcihi indiquant que Walid Zidi est en train de dire autour de lui qu’il n’en avait plus pour longtemps et qu’il était en train de préparer son départ.
C’était la goutte qui a fait déborder le vase, pour Hichem Mechichi. Aussitôt le limogeage annoncé, le monde de la culture a réagi.
« La culture des limogeages de minuit, je veux comprendre pourquoi on limoge le ministre à minuit, pourquoi pas l’après-midi et pourquoi pas attendre le lendemain matin durant les horaires administratifs. Le chef du gouvernement passe-t-il la nuit à la Kasbah ? Comportement nocturne et culture de la répression ! », a réagi le chercheur en mouvements terroristes Abid Khelifi.
Ce à quoi a répondu Maher Abderrahman, journaliste et écrivain : « Tu me fais rire, tu penses qu’il y a encore une logique et une éthique qui dirigent dans ce pays ? Qui sont-ils ? Le « limogeur »et le limogé ? Et celui qui a désigné le « limogeur » qui lui a imposé le limogé »…
« Où est le problème ? a indiqué pour sa part la directrice de la Bibliothèque nationale, Raja Ben Slama. Le scandale est dans ce qu’a fait le ministre et non dans l’horaire de son limogeage. Hier encore, tout le monde appelait à son départ et maintenant qu’il est limogé, on s’embarrasse de l’horaire. Soyons positifs quand la décision est contraire à la direction du populisme ! ».
L’inégalable homme de théâtre Taoufik Jebali a, quant à lui, choisi le deuxième degré (comme à son habitude) pour commenter le limogeage du ministre et ce en jouant avec les mots en langue arabe évoquant sa cécité et sa chasteté : « il s’est rétracté, il a été appelé à d’autres fonctions ».
R.B.H
Un ministre, ça travaille et ça ferme sa gueule. '?a se soumet ou ça se démet disait le ministre Français Jean Pierre Chevènement et Dr Zidi n'a respecté ni la discipline ni la solidarité gouvernementales.
D'autre part, et à cause de son handicap, la façon dont une grande frange de l'élite, de la société et des médias à traité le Ministre de la culture est tout simplement épouvantable et très choquante.
La cécité est certes un handicap accablant, mais Dr Zidi à démontré avec courage, abnégation et une détermination à toute épreuve qu'il est à la hauteur de tous les défis qu'il a affrontés dans sa vie.
Seulement voilà, d'une part, le Ministre, novice en politique, à commis une faute impardonnable et d'autre part, les Tunisiens, cruels, incultes et hypocrites, ne semblent pas encore prêts d'accepter la présence d'un non voyant à la tête d'un ministère de prestige. La différence leur fait peur...
Quel dommage!
PS: Je ne connais pas Dr Zidi et je ne l'ai jamais rencontré.
Je pense qu'à part des circonstances exceptionnellement urgentes, il est inutile de se précipiter de la sorte. Surtout que "la nuit porte conseil" et qu'il faut savoir distinguer les urgences.