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Promulgation de la loi électorale, l’analyse de Slim Laghmani
19/07/2019 | 09:42
2 min
Promulgation de la loi électorale, l’analyse de Slim Laghmani

Le professeur en droit constitutionnel, Slim Laghmani, est revenu dans un statut partagé hier, jeudi 18 juillet 2019, sur les réseaux sociaux sur le sujet qui est au cœur de l’actualité de cette semaine : la promulgation, ou non, de la loi électorale par le chef de l’Etat.

 

Alors qu’on disait les délais dépassés puis fixés au 18 juillet, les tunisiens attendent et sont de plus en plus perplexes sur la tournure que vont prendre les choses dans une affaire qui est au centre de toutes les polémiques.

 

Slim Laghmani a tenu à apporter quelques éclaircissements sur le sujet et répondre aux questions des sceptiques. Voici ce qu’il a écrit :  

 

Promulgation, quand ?

Sur cette question Béji Caïd Essebsi est le seul interprète "authentique" de la Constitution au sens de la théorie du droit évidemment, c’est-à-dire, la seule institution dont l'interprétation a une autorité juridique non susceptible de recours. A ce propos, même si la Cour constitutionnelle existait cela n'aurait rien changé. Elle n'a aucune compétence en matière de promulgation des lois.

 

Sur la date et l'heure ultimes de la promulgation, trois interprétations sont possibles parmi lesquelles Béji Caïd Essebsi pouvait et peut encore choisir :

- La promulgation devait avoir lieu au plus tard hier mercredi 17 à minuit (si le dimanche 14 est compté dans les délais) ;

- La promulgation doit avoir lieu au plus tard aujourd'hui (il est 21h51 au moment où j'écris ces lignes) jeudi 18 à minuit au plus tard (si le dimanche 14 n'est pas compté dans les délais),

- La promulgation doit avoir lieu au plus tard demain vendredi 19 à minuit (si ni le samedi 13 ni le dimanche 14 ne sont comptés dans les délais).

 

Ces trois interprétations entrent dans le "cadre" comme dit Hans Kelsen ou dans le cercle herméneutique comme disent les linguistes.

 

Au-delà de demain vendredi 19 juillet minuit aucune interprétation ne vaut, ou plutôt on sort du "cadre". Toutefois Béji Caïd Essebsi pourra ne pas promulguer sans craindre grand-chose,

- d'abord parce que la procédure de l'article 88 de la Constitution (destitution du chef de l'Etat pour violation grave de la Constitution) ne pourra pas, en pratique, être mise en œuvre contre lui (parce qu'elle suppose une majorité des députés -109- pour la provoquer et 2/3 des députés -145 pour la décider) et,

- ensuite parce que qu'il ne compte pas se représenter donc, il ne craint aucune sanction politique

 

Mais il aura violé la Constitution, et je suis certain qu'il ne la violera pas.


Certains bruits de couloir font savoir que la loi en question a déjà été promulguée par Béji Caïd Essebsi au soir du 18 juillet 2019 et aurait été envoyée au journal officiel pour publication. Business News a tenté de joindre, au matin du 19 juillet, trois conseillers à la présidence de la République pour vérifier l'information, aucun d'eux n'a répondu.

 

 M.B.Z

19/07/2019 | 09:42
2 min
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Commentaires (6)

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Gg
| 20-07-2019 20:06
Que c'est bon de lire un vrai specialuste.
Clair, précis, de la pure ingénierie, loin des habituels combinards!
Merci

Tounsia
| 19-07-2019 15:58
Le contraire serait vraiment étonnant Il ne prendra aucune décision. On a voté utile on s'est retrouvé avec la secte pour 5 ans. Il a ramené YC croyant prendre le contrôle et il s'est fait phagocyter le parti et sa crédibilité. Qu'il signe ou pas nous avons perdu grâce à lui et ses calcules 5 ans par couardise. Bref on s'en fout!

Jilani
| 19-07-2019 13:51
Dans les pays démocratiques les pouvoirs s'accordent entre eux pour le bien du pays, chez nous chaque pouvoir agit selon ses intérêts et surtout les intérêts de son clan mettant en dernier lieu ceux du pays. Le vieux renard a passé ses 5 ans de présidence à combiner et magouiller pour l'intérêt de son fils débile et sa famille.

Petit x
| 19-07-2019 12:37
Bravo El Beji, tu as été égal à toi même jusqu'au bout; un combinard de première classe partant de ton alliance avec le diable d'ennahdha pour accéder au palais de Carthage, en passant par ta destruction de nidaa-tounes en mille morceaux pour permettre à ton rejeton de garder la patente et in fine en mettant le pays dans de mauvais draps avec le flou artistique que tu as entretenu jusqu'à la dernière minute pour la promulgations des amendement de la loi électorale si jamais tu allais la signer.

L'histoire retiendra que tu as été un très mauvais Président autant que tes prédécesseurs à part le moins mauvais BOURGUIBA; un vrai visionnaire et bâtisseur qui par contre a terminé son règne en vrai dictateur.

PAUVRE TUNISIE.

Abir
| 19-07-2019 11:37
'?a s'appelle , moi je suis à la fin de mon mandat, plus personne m'interresse allez vous faire foutre avec votre pays, moi en tant que citoyenne je lui dis merci Beji sans plus et à son entourage politique je leur dit vous n'etes Pas des vrais responsable, restez muettes à jamais vous êtes que des adolescents négatifs

Abel Chater
| 19-07-2019 10:49
No Comment !!!