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Présidentielle 2019 : l’ouragan Zbidi
31/07/2019 | 19:59
5 min
Présidentielle 2019 : l’ouragan Zbidi

 

Depuis le décès du chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, plusieurs voix se sont élevées réclamant la candidature du ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi à la présidentielle. Bien qu’il bénéficie d’une vague de soutien qui s’est rapidement intensifiée sur les réseaux sociaux ainsi que de l’appui de certains élus, le ministre s’est montré, jusqu’à présent, désintéressé de la présidence. Un désintérêt qui ne semble pas freiner la popularité de M. Zbidi qui augmente à une vitesse impressionnante.


Alors qu’il ne s’est pas encore prononcé sur son éventuelle candidature à la présidentielle, Abdelkrim Zbidi, ministre de la Défense nationale fait déjà l’objet d’une campagne de soutien l’incitant à se porter candidat. Une campagne lancée, sur les réseaux sociaux, par les internautes qui ont jugé que l’homme de confiance du président de la République défunt, Béji Caïd Essebsi est le plus apte à occuper le poste du chef de l’Etat.

En plus d’une pétition lancée en vue d’exhorter le ministre à se présenter, une page nommée « Abdelkrim Zbidi président de la République » a vu le jour pour ce même objectif. Une page sponsorisée qui a réussi à rassembler plus de 23 mille abonnés après moins d’une semaine de sa création.

 

Visiblement, la réaction de plusieurs personnalités nationales y compris des candidats à la présidentielle n’a pas tardé à venir. Partageant la même position que ces internautes, ils ont ouvertement exprimé leur appui au ministre de la Défense. Quelques uns parmi eux sont même allés jusqu’à s’engager à retirer leur candidature et soutenir M. Zbidi si jamais il décide de se porter candidat.

Des réactions qui ont valu à Abdelkrim Zbidi des critiques virulentes de la part de certaines parties qui ont vivement contesté ses compétences en tant que futur chef de l’Etat. Ces critiques ont été dénoncées par l’ancien ministre de l’Education et ex dirigeant à Nidaa Tounes, Néji Jalloul ayant qualifié ces campagnes de dénigrement contre M. Zbidi de « basses » et affirmant qu'elles sont « similaires à celles menées à l’encontre de l’ancien chef du gouvernement, Mehdi Jomâa ».

 

Parmi les premiers à attester des compétences de Abdelkrim Zbidi, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, candidat aux législatives. Le chef du parti islamiste a, en effet, déclaré que M. Zbidi était un patriote qui a servi le pays relevant son aptitude à se présenter à la présidentielle et soulignant, toutefois, que le choix revient au peuple tunisien.

 

Omar Shabou, candidat indépendant à la présidentielle a, pour sa part, promis de retirer sa candidature si Abdelkrim Zbidi se porte candidat déclarant que ce dernier était « l’homme de la situation et qu’il était le choix le plus adéquat ».


Un autre candidat dans la course au Palais de Carthage, le député Fayçal Tebini a, également, renoncé à la présidentielle et assuré son soutien à Abdelkrim Zbidi, « un fédérateur capable de réunir les Tunisiens », selon ses dires. Tebini a, d’ailleurs, appelé Zbidi à se présenter à l’élection et fait actuellement circuler au Parlement un document destiné à réunir les signatures de parrainage pour le ministre de la Défense.

L’élue Nidaa Tounes, Fatma Mseddi a, de son côté, affirmé avoir signé le document de Fayçal Tebini. Néanmoins, elle a indiqué qu’il s’agissait seulement d’un simple soutien moral et non d’une liste de parrainages. Le document officiel de parrainage existe, pourtant, et a été signé par un nombre de députés.

 

La vague de soutien se poursuit avec l’avocate Dalila Ben Mbarek qui a, pour sa part, témoigné sur les réseaux sociaux de l’intégrité, de « l’honnêteté et du sens de responsabilité dont Abdelkrim Zbidi est doté ». Pour Mme Ben Mbarek, M. Zbidi est la seule personnalité capable de barrer la route à Nabil Karoui et Kaïs Saïd, les deux candidats qui, selon les sondages d’opinion, ont les meilleures chances de remporter la présidentielle. Elle a, de ce fait, appelé à faire pression pour convaincre M. Zbidi de présenter sa candidature qualifiant cet effort de devoir national.

 

L’auteur et universitaire, Khaled Guezmir s’est rangé également du côté des soutiens du ministre. M. Guezmir a comparé Abdelkrim Zbidi à feu Béji Caïd Essebsi relevant qu’il jouissait d’une éligibilité lui permettant de mener à bien la mission de chef de l’Etat. Et d’ajouter que le pays avait besoin de personnalités susceptibles de guider le pays comme M. Zbidi qui détient une réelle chance de gagner.

 

En dépit de cet élan massif de soutien en faveur de Abdelkrim Zbidi, ce dernier s’est assuré de dissiper les rumeurs concernant sa candidature, niant toute intention de se présenter ainsi que tout bruit de couloir à ce propos. Il a, de plus, affirmé qu’il ne sera concerné par l’élection présidentielle que lorsqu’il aura quoi ajouter au pays, précisant que les campagnes l’incitant à se présenter n’engageaient que leurs instigateurs et que le seul site qui le représente était le site officiel du ministère de la Défense.

La vague d’appui n’était, indubitablement, pas généralisée. Pour les détracteurs de Abdelkrim Zbidi, l’émergence d’un adversaire potentiel à l’approche des échéances électorales risque de compromettre leurs chances dans la course à la présidence. Ceux qui se sont opposés à une éventuelle candidature du ministre de la Défense ont tenté de minimiser sa capacité à remplir convenablement son rôle de chef de l’Etat et d’occulter toute qualité dont il puisse disposer.

Ces parties ont, par ailleurs, affirmé que la loyauté au président de la République défunt et la réussite de l’orchestration de la cérémonie funéraire n’étaient pas suffisantes pour devenir chef de l’Etat.  

 

Pour ses nombreux soutiens, au vu des différents prétendants à la présidence, le choix de Abdelkrim Zbidi ne semble pas si saugrenu. Face à l’éparpillement des partis modernistes et progressistes et une montée en force de certains candidats à l’instar de Nabil Karoui, Kaïs Saïd et Abir Moussi, l’héritier - pour certains - de Béji Caïd Essebsi paraît une alternative, pour le moins, décente. Du moins pour ceux qui plébiscitent sa candidature....

 

Boutheïna Laâtar

31/07/2019 | 19:59
5 min
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Commentaires (20)

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Adam
| 02-08-2019 05:05
Bon ministre certes, patriote sans aucun doute. Mais Chef d'Etat, il faut qu'il démontre qu'il est apte. Je voterai peut-être pour lui s'il s'engage pour la démocratie et la liberté de prime abord, puis s'il présente un programme économique valable. En attendant, son décanat à la faculté de médecine de suisse n'a pas montré qu'il était un grand démocrate. Donc attention à ne pas réinstaller la dictature en Tunisie

MH
| 01-08-2019 18:32
Mr. Zbidi n'est pas l'homme de la situation, il est le meilleur dans une foule de candidats nuls!

Je conseille de voter pour Zbidi par résignation. Par contre plus rien ne peu arrêter la chute de la Tunisie encore plus dans la misère.

Electeur
| 01-08-2019 16:43
Mr.Zbidi est sans route competent dans son role de medecin et d enseignant ,mais pour Les faiseurs de rois destouriens et rcdistes sahelo- tunisois qui continuent de considerer que le pays est encore leur Henchir prive et que le peuple tunisien est leur troupeau a eux ,Mr Zbidi est le plus competent de tous Les candidats car il est sahelien!!

Akoubi Ammar.
| 01-08-2019 14:29
Lire être le préféré de Beji Caïd Essebsi n est pas un critère valable pour occuper de telle charge. Merci

CESARIOS
| 01-08-2019 14:28
la seule issue qui méne à la victoire de Mr ZBIDI aux élections présidentielles est de se présenter INDEPENDANT, son parti ne sera que la majorité du peuple qui a confiance en lui et acquiecse à l'élire volontairement et en toute conscience en ayant l'espoir de le voir entourer d'un chef du gouvernement et d'une équipe bosseuse, soudée, intégre, et surtout innovante en économie, en social, réformiste de notre destour et de notre loi électorale, et surtout de lutter acharnement et intelligemment contre les charognards, les bandits des lobbies, les voyous de la corruption, les mercenaires et les traitres du terrorisme. Une mission noble mais si ingrate qui exige une autotité bien réfléchie, de la patience et de la persvérance, où chacun connait sa valeur , ses devoirs et ses droits

Tony Stark
| 01-08-2019 14:11
C'est les technocrates qui ont coulé le pays. On a besoin d'un gouvernement politique fort qui dispose d'une majorité réelle pour gouverner. Les gouvernements d'union nationale et autres technocrates ne sont et ne peuvent être que du bricolage.... la politique c'est un métier

Akoubi Ammar.
| 01-08-2019 13:52
Les mauvaises habitudes se font réinstaller en Tunisie la pratique de la crapulerie initiée par les flagorneurs consistant à adjurer quelqu un à se présenter à une haute charge de l état est d actualité après les sacrifices des martyrs et des blessés de la révolution. Les Shabou, Tebbini, Mseddi et les autres doivent se rappeler qu ils font de la "mounachada" c est à dire la conjuration qui est une atteinte à la démocratie et doit d exercer loin des sphères politiques surtout lorsqu il s agit de la fonction de chef de la état. '?tre le préféré de Beji Caïd Essebsi est possible as un critère valable pour occuper de telle charge. La polarisation de la vie politique par certains clans doit s arrêter. Ne ridiculisons pas le peuple tunisien qui a marre de ces pratiques ignobles. A part les charges du ministère régalien de la défense nationale quelles sont les autres responsabilités assumées pa Mr Zbidi qui est une personnalité très respecté. Sachant que le département de la défense n a pas de conflits sociaux et possède les ressources humaines nécessaires et les compétences diversifiées dans tous les domaines et opérant selon une foi et une organisation inébranlables. Tout ministre est chanceux d en prendre la charge avec un taux de réussite à 100 % . Avec le départ de Bajbouj une nouvelle ère doit avoir le jour. '?a suffit de ces gestionnaires de Ben Ali. Tournons la page.

AH
| 01-08-2019 13:29
" On est fort lorsque les autres le reconnaissent" , il semble que c'est le sens d'une citation de Hegel reconduite par un analyste suite au décès de Feu Béji CAIED ESSEBSI;

C'est le cas de Mr ZBIDI qui a fait ses preuves notamment en qualité de Ministre de la Défence.

Vu l'effritement croissant de la scène politique, le scénario ZBIDI président et un éparpillement des sièges aux législatives serait une bonne occasion pour mettre en place un gouvernement de technocrates patriotiques durant tout un mandat pour sortir le pays de sa crise et le projeter dans l'avenir avec l'aide de toutes les forces vives de la nation et de tous les citoyens.

Une solution idéale qui donnerait l'occasion à plusieurs partis et aux politiciens touristes de méditer leur courte vision à travers l'histoire de "la Cigale et la fourmi" .

zilos
| 01-08-2019 12:50
des milliers de chromosomes courent pour atteindre l'oeuf .
même les handicapées les malades ont le droit de participer à la course ,malheureusement ,un seul réussira à rentrer dans Carthage ,le plus honnête ,le plus tunisien , le meilleure sage .peut-être sera un certain monsieur ZBIDI .

Tony Stark
| 01-08-2019 11:13
Donc le monsieur ne sait pas si il veut être président à quelques semaines des élections, et le peuple de moutons le soutient aveuglement...
Quel est son programme politique ? quel est son parti politique ? Il va nous pondre tout ça en quelques jours ? Foutage de gueule... mais le peuple aime se faire autoflageller...