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Présentation du rapport de de l’UBM : 2019 un bon cru, 2020 l’année des changements
25/09/2020 | 12:52
4 min
Présentation du rapport de de l’UBM : 2019 un bon cru, 2020 l’année des changements

 

Une rencontre a été organisée, jeudi 24 septembre 2020 à l’hôtel Laico, pour présenter le rapport annuel de l’Union des banques maghrébines (UBM) sur "Les systèmes bancaires et financiers Maghrébins", et ceci en présence notamment du président de son Conseil d’administration Ahmed El Karm, de son secrétaire général Mohamed Vall El Alem et de l’expert en finances Dhafer Saïdane.

 

« Ce rapport essaye de décrire la situation des banques maghrébines en 2019, les performances du système bancaire et financier dans les pays maghrébins et insiste sur certaines activités originales et novatrices. C’est à dire nous avons choisi de mettre l’accent sur des questions fondamentales, la digitalisation et la transition énergétique.

La rencontre a été aussi une occasion pour développer la responsabilité du système bancaire maghrébin devant la crise du Covid-19, qui a été un élément perturbateur en 2020 », a précisé M. El Karm dans une déclaration à Business News.

Interrogé sur les résultats les plus probants du rapport et notamment sur l’impact de la crise Covid-19 sur les banques maghrébines, il a indiqué : « Le rapport parle de 2019 et en 2019 la situation bancaire s’est améliorée : les ratios du capital se sont améliorés, ceux des banques aussi. Les banques ont continué à financer principalement les entreprises privées, 50% de leurs interventions par rapport au PIB vont au secteur privé. Donc il y a réellement des indicateurs positifs. Le nombre d'agences a augmenté sensiblement et les banques ont été dans une dynamique qui a commencé depuis quelques années qui continue, qui se consolide et qui se rapproche des standards internationaux.

Mais l’élément perturbateur est le Covid-19 et c’est là qu’il faut attendre le rapport 2020. L’année prochaine je vous donne rendez-vous pour parler des effets constatés de la pandémie sur le fonctionnement des banques ».

 

 

 

En effet, comme l’a expliqué M. Saïdane lors de la présentation du rapport : Cette édition est inédite car rédigée dans un contexte d’incertitude exceptionnelle marqué par la pandémie du Covid-19.

Ainsi, analysant la conjoncture, le rapport souligne que la croissance économique au Maghreb a en moyenne faibli et que outre le choc de la pandémie, elle a été de 3,42% en 2019 contre 3,69% en 2018 en raison de la baisse des prix du pétrole des pays producteurs d'hydrocarbures et la baisse de l'activité industrielle des secteurs manufacturiers et non-manufacturiers.

L’expert en finances considère donc que le plus grand défi à court terme est la manière dont le secteur financier maghrébin pourra faire face au resserrement des liquidités.

Selon lui, malgré la crise du Covid-19, le système bancaire maghrébin continue à jouer un rôle majeur dans le financement de l'économie maghrébine et il s’est distingué de 3 façons : résilience aux chocs, continuité de l’activité et immédiateté dans la digitalisation des services.

Le système bancaire maghrébin a ainsi continué à fournir des crédits au secteur privé avec quelques ralentissements des crédits accordés aux particuliers et aux professionnels. Malgré ce ralentissement, le ratio du crédit bancaire destiné au secteur privé en pourcentage du PIB demeure en moyenne soutenu (supérieur à 60% du PIB).

La majorité des pays du Maghreb occupent des rangs avancés dans le classement en matière de réalisation des objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies.

 

Autre fait important, les économies maghrébines intègrent de plus en plus la culture de la responsabilité sociale des entreprises. Par ailleurs, la crise du Covid-19 a contribué, dans certains pays du Maghreb, à l’accélération de la numérisation, administrative (distribution de l'aide sociale), technique (robot Guard), financière (paiement mobile), pédagogique (E-éducation). Elle a aussi révélé le fruit d'investissements rapides à haute valeur ajoutée dans des segments tels que l'électronique, l'ingénierie et la technologie.

 

 

Dhafer Saïdane a estimé, donc, que la crise du Covid-19 apparaît comme une grande opportunité pour les pays de l’UMA de mettre un terme à certaines tensions, de surmonter les doutes, et de reprendre confiance en la qualité des talents de la jeunesse maghrébine, pour préparer la reprise post-crise. Il pense aussi que cette crise va nécessiter encore plus de mobilisation de toutes les forces pour créer une synergie entre l'État, les entreprises, les secteurs privé et public, les organisations nationales et la société civile. La tâche implique, selon lui, des restructurations, des réformes, des investissements et des sacrifices à court terme.

 

En outre, l’expert a considéré qu’avec la pandémie, la fracture numérique s’est réduite considérablement en très peu de temps. En 2 mois environ, le secteur a réalisé des objectifs envisageables sur 2 ans. Ainsi, les paiements en ligne, l’utilisation des applications mobiles et les autres services financiers digitaux sont devenus le moyen le plus fréquemment utilisé surtout pendant la crise sanitaire.

Et les pays du Maghreb sont passés presque instantanément au numérique dans plusieurs secteurs afin de continuer à fonctionner pendant l'arrêt causé par la pandémie.

 

M. Saïdane s’attend à des ruptures et des changements structurels majeurs dans les modes de fonctionnement et de pensée. Les banques maghrébines doivent être proactives et anticiper ces grands changements, a-t-il suggéré, en soutenant que c’est le rôle de l’UBM de les y aider.

 

I.N

25/09/2020 | 12:52
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