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Chroniques
Par incompétence, ce gouvernement aussi conduira le pays vers la dérive
Par Sofiene Ben Hamida
29/11/2020 | 15:58
3 min
Par incompétence, ce gouvernement aussi conduira le pays vers la dérive

Par Sofiene Ben Hamida

 

 

Le Parlement tunisien a entamé la discussion du projet de la loi de finances 2021. Les critiques qui ont fusé de toutes parts lors de la présentation du projet par le chef du gouvernement laissent présager qu’il serait difficile pour ce projet d’obtenir les voix requises pour son adoption.

En réalité, la loi de finances 2021 récoltera les voix suffisantes pour être adoptée sans aucun problème. Durant les dix dernières années, nous avons pris l’habitude d’assister à ce show répétitif et lassant à la fin. La session actuelle ne fera pas l’exception.

 

Cette loi de finances 2021 sera adoptée parce qu’au final, rares sont ceux qui, parmi les députés actuels, peuvent aller jusqu’au bout de leur raisonnement. Pour les plus intègres d’entre eux, ils se plieront au moment du décompte final à la volonté des structures de leurs partis et aux décisions de leurs chefs. La loi de finances complémentaire 2020 n’a-t-elle pas été votée malgré tous les griefs énumérés et les positions réfractaires annoncées ? Cette loi de finances complémentaire 2020 a été adoptée sans donner aucune réponse sur des questions de fond posées au départ des discussions, notamment concernant les questions de la dette extérieure et de la participation de la banque centrale dans le financement du budget de l’Etat.

 

En réalité, il n’a jamais été envisageable de discuter les questions de fond lors de l’examen des différentes lois de finances, complémentaires ou pas, depuis la révolution. Les raisons sont multiples mais deux d’entre elles semblent proéminentes.

La première concerne les élus, représentants du peuple eux-mêmes. Pour la plupart, et cela dure depuis les élections du 23 octobre 2011, ils ont été parachutés dans le monde parlementaire sans avoir ni l’expérience (ce qui est normal compte tenu du régime totalitaire précédent), ni la compétence nécessaires. Les plus méritants parmi eux ne peuvent prétendre qu’au statut de militant contre le totalitarisme et pour les libertés et la démocratie. Les moyens mis à leur disposition ne permettent pas de s’accorder les services d’attachés parlementaires sur lesquels ils peuvent s’adosser pour se faire une opinion sur les questions techniques et pointues, participer à un débat de fond et faire des propositions concrètes. Les autres élus, malheureusement très nombreux sous l’hémicycle, ne doivent leurs sièges qu’aux magouilles politiques et financières, ainsi qu’à leurs accointances avec les milieux du crime, de la contrebande et du terrorisme. Les rares élus connaisseurs du monde de l’économie et des finances qui ont réussi à passer entre les mailles n’arrivent malheureusement pas à faire entendre leurs voix dans le brouhaha des discours creux de circonstances et des slogans pompeux. Certains, ont même succombé très vite aux sirènes du populisme et sont devenus pires que les plus médiocres des élus magouilleurs.

 

L’autre raison qui fait qu’il ne faut pas s’attendre à un débat de fond à l’occasion de la discussion du projet de loi de finances 2021 se trouve du côté du gouvernement. Ce dernier n’est en place que depuis quelques semaines et ne peut objectivement présenter au Parlement qu’un projet qui n’est pas le sien ou, au mieux, un projet rafistolé à la hâte qui ne résisterait à aucune discussion sérieuse.

En plus, pour engager ce débat de fond, il faudrait que le projet de loi de finances soit présenté dans le cadre d’une vision qui s’étale sur une période de trois ans. Ni ce gouvernement, ni ses prédécesseurs n’ont été capables, durant toute cette décennie, de présenter la moindre vision globale ou la moindre projection sérieuse.

Quelques gouvernements, celui de Mehdi Jomaa assisté par une feuille de route issue d’un débat national ; et à un degré moindre celui de Habib Essid, ont essayé de naviguer à vue et de limiter les dégâts. Les autres ont tous, par népotisme ou par mégalomanie, conduit sciemment le pays vers le naufrage. Quant au gouvernement actuel, il n’est pas dans ces deux configurations. N’étant pas un gouvernement politique, il conduira lui aussi le pays vers la dérive, mais par incompétence.   

 

Par Sofiene Ben Hamida
29/11/2020 | 15:58
3 min
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Commentaires
aldo
==== ya sidi khouya ====
a posté le 03-12-2020 à 20:57
le pays il n'est plus à la dérive , il a deja coulé - c'est plutôt comment faire pour le sortir --- MIL GOUMMA --- hachekoum .
Alya
Ok avec SBH
a posté le 29-11-2020 à 22:03
Oui c est l incompetence qui l emportera
aldo
==== GOUVERNEMENT ! ====
a posté le 29-11-2020 à 18:53
tiré par les oreilles ---- IRRRRR GADDEM