L’ancien ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor a organisé, ce mercredi 5 août 2020, une cérémonie à l’occasion de l’achèvement de sa mission diplomatique en Tunisie, en présence de plusieurs personnalités nationales, de ministres et de députés.  

A cette occasion, Olivier Poivre d’Arvor a prononcé un discours, à la suite d’une minute de silence observée en mémoire des victimes des explosions de la capitale libanaise. « Je tiens à remercier tout le monde pour les fleurs et tous les cadeaux que vous m’avez offerts. La Tunisie a des bras et elle ne me quittera pas. Aujourd’hui, je voulais mettre ma Jebba bleue mais on m’a dissuadé. Personnellement, je n’ai pas peur du ridicule, la preuve je fais ce métier, et j’aime ce costume ». M. Poivre d’Arvor a poursuivi son discours assurant que sa mission ne devait durer que trois ans, pourtant, elle a été prolongée d’une année grâce au président français, Emmanuel Macron et au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

« On ne parlera pas politique, on ne parlera pas économie. Je ne voudrai vous parler que de culture. Toute cette richesse du pays est culture. Ma fille Faiza a beaucoup appris de votre pays »., assure-t-il, avant de saluer la libération du journaliste Taoufik Ben Brik ainsi que tous les journalistes présents à la cérémonie.

Par ailleurs, le diplomate a profité de cette cérémonie pour faire part de ses pensées à plusieurs personnalités qui nous ont quittées cette année, notamment, à Gisèle Halimi, Lina Ben Mhenni, Slim Chaker et Béji Caïd Essebsi.

« Cette Tunisie est beaucoup plus grande que son territoire. J’ai passé beaucoup de temps un peu partout. Pour certains, un peu trop partout. D’ailleurs, même quand je suis à Paris, je vais à des restaurants tunisiens… Je voudrais, également, rendre hommage aux femmes de Tunisie. J’adore donner des billets de 10 dinars avec la photo de Tawhida Ben Cheikh. Merci Marouane Abassi. Vous nous avez beaucoup donné. Vous donnez à beaucoup de gens. Cette extrême gentillesse tunisienne est votre force… ».

Et à M. Poivre d’Arvor de conclure, « J’ai décidé d’écrire un livre intitulé : Je reste en Tunisie. Partir c’est toujours idiot, donc je me suis dit que je ne vais pas partir. Comment ne pas partir ? En faisant des projets. Il y a la saison bleue que j’ai créée avec des amis. On a créé un rendez-vous important. On a aussi créé le club des deux rives juste avant le Covid-19. Et puis je vais commencer à écrire. Pendant quatre ans en raison de mes tâches diplomatiques je n’ai pas écrit et c’est mon regret. Je vais écrire non pas sur la Tunisie, mais en Tunisie. Depuis trente ans, je voyage et je n’ai pas pu me fixer. Je suis né à Reims, la terre de ma famille est la Bretagne, mais il fait froid et il pleut parfois. Il faut donc que j’aie ma maison en Tunisie. Aujourd’hui même j’ai signé un contrat pour une maison à Marsa Cube. J’ai du mal à vous quitter. Je veux vous revoir, je ne veux pas vous perdre. La maison est toute petite mais elle a une terrasse qui donne sur la mer. Aller me baigner tous les matins dans cette mer, est ce que je veux. N’en déplaise à ceux qui veulent que je parte, je reste ! Aujourd’hui on fête le retour et non le départ ».

R.B.H